Chapitre 4

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Il était peut être dix heure du matin, quand je me relevais enfin, engourdie. Je n'étais toujours pas séché en pleins, mais j'en avais marre d'être là. Je remontais machinalement au village. Je croisais quelques personnes, qui me saluaient avec le sourire, mais je ne leur renvoyait que des signes vagues de la main.

En rentrant, je découvrir grand-mère qui m'attend sur le pas de la porte, le visage sombre d'inquiétude.

- J'ai lu la lettre, me dit-elle alors. Il fallait que je puisse comprendre ton attitude.

Je hochais la tête sans rien dire.

- N'est tu pas contente pour ton amie ?

- Si, répondis-je sur un ton trop sec.

Le visage inquiet de grand-mère pris une autre couleur, celle de la colère. Maintenant qu'elle avait dû voir qu'il n'étais rien arrivé de grave, elle se fâchait parce que j'avais agit de manière insolente et immature. Après tout, j'étais coincée dans la pièce adolescence...

- Dis donc jeune fille, tu vas me faire le plaisir de mieux me parler, siffla grand mère. Et tu vas répondre à Juliette. Je ne veux pas te voir sortir, si ce n'est en direction de la poste avec une lettre à la main.

Je ne répondis rien. Faisant un détour par la cuisine, je récupérais la lettre avant de monter dans ma chambre. Je m'empressais de répondre pour pouvoir partir au plus vite d'ici. J'avais besoin d'être seule, dehors, près de ma rivière.

Tout d'abord, je félicitais Juliette en lui disant à quel point j'étais heureuse pour elle et son mari. Je la rassurais ensuite, en lui disant que je n'en avais pas trop fait pour préparer son arrivée, ayant reçu sa lettre sur les coups de huit heures. Enfin, je lui demandais de prendre doublement soins d'elle, de se reposer et de profiter des doux moments de sa grossesse. Je lui disais aussi de ne pas penser à me rendre visite, car je refuse qu'elle fasse un tel voyage dans son état. Je lui promettais donc que je viendrai à elle, pour que nous puissions nous voir et passer du temps ensemble.

Je fermais la lettre dans l'enveloppe et me levais de mon bureau. En tournant les talons, je me dirigeais vers ma commode pour prendre une nouvelle jupe, et même de nouveau dessous, car j'étais évidement toujours mouillé. Je troquais donc ma jupe verte préférée pour une jupe bleue clair, avec des fleurs brodés tout autour de la taille. Je changeais aussi mes bottes pour des chaussures basses, qui étaient de toutes façon plus adapté en cette saison. Enfin, j'attrapais mon livre de la vielle, qu'il fallait que je finisse. Je le mis dans mon panier, et ajouta de quoi faire une nouvelle broderie. L'enfant de Juliette sera gâté, j'y veillerai personnellement.

Je passais par la cuisine avant de sortir. Grand mère devait être derrière au potager. Elle ne me vis donc pas prendre du pain et du fromage, ni une pêche et quelques tomates cerises. Je sortis en vitesse pour lui échapper, et me dirigeais vers la poste. Arthur était là, il pris ma lettre et je m'échappais vite du bureau de poste et d'une énième discussion ennuyante avec lui, sous prétexte que je le laissais travailler.

En descendant la colline, je décidais que je n'irais pas à mon coin habituel. Je me dirigeais donc un peu plus en aval de la rivière, là où il y avait plus d'arbre, car cette dernière s'enfonçait ensuite dans la forêt. Je m'assis donc à l'ombre, près de l'eau, après avoir étalé mon drap et sortis mon livre.

J'étais sur le point de l'ouvrir quand j'aperçus, de l'autre côté de la rive, une silhouette. Elle n'était pas pile en face de moi, mais plutôt à vingt mètres et là, sur ma droite, et l'ombre des arbres m'empêchait d'y voir nette. En observant bien, je fus surprise par ce que je vis.

C'était un homme ! Et je crois bien que je ne l'avais jamais vu.

Il était vêtus d'une chemise blanche et ample, rentrée dans un pantalon sombre. Il avait retiré ses chaussures et était à moitié allongé contre un arbre. Je ne voyais pas son visage, car il avait tourné la tête sur sa gauche. Mais j'aperçus ses cheveux sombres et bouclés. Ses épaules semblaient se lever et s'abaisser doucement, mais j'avais du mal à bien l'observer.

Soleil, amour, étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant