Nocturnes - Hogwarts Legacy

Chapitre 11 - Aux premières lueurs, un dernier secret

Avachit dans un fauteuil, la tempe appuyée contre son poing fermé, Ominis luttait contre la fatigue. La nuit avait été longue, les premières lueurs du jour n'allaient pas tarder à se montrer et la plupart des élèves avaient choisi de se retrancher dans les divers canapés mis à disposition pour prendre un peu de repos et attendre l'aurore. On ne choisissait plus que des morceaux au rythme lent, qui se jouaient en sourdine pour accompagner les conversations. Plusieurs étudiants s'étaient assoupis, vaincus par les longues heures de veille, les danses et l'alcool. Lui-même sentait ses paupières se faire lourdes, mais il ne tenait pas à sombrer dans le sommeil en plein milieu de la forêt.

Comme beaucoup d'autres, le jeune homme avait retiré ses chaussures après les avoir usées sur la piste de danse. Gabrielle avait tenu sa promesse, lui accordant la valse qu'il avait demandée – imposée serait un terme plus adéquat – et bien d'autres encore. Il lui avait semblé l'entendre rire lorsqu'elle avait été aux bras de Garreth Weasley, mais il n'en prenait pas ombrage. Leur camarade Gryffondor était une âme joyeuse avec qui il était difficile de garder son sérieux, même pour lui qui n'était pas d'une nature très expansive. Et puis, il avait tenu la main de sa correspondante plus qu'à son tour, il ne se sentait pas lésé.

Un soupir non loin de lui attira son attention et il reconnut immédiatement son colocataire de dortoir, Sebastian. Ce dernier n'avait pas autant dansé, mais il avait une bonne excuse : lui et Elisabeth s'étaient malencontreusement perdus en allant à la recherche d'une réserve de Bièraubeurre. Tout le monde avait fait semblant d'y croire. Ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls à s'être « égarés » dans le bosquet durant la nuit. Les rumeurs iraient bon train dans les jours à venir.

— Si tu t'endors, tu perds notre pari, souviens-toi, railla l'héritier de Salazar en se redressant dans son fauteuil.

Sebastian grommela et changea lui aussi de position. Il paraissait prêt à retrouver son lit avec plaisir. Sa voix était un peu rauque, même en parlant tout bas.

— Dans tes rêves, mon ami. Je suis parfaitement réveillé. Si tu voulais une victoire facile, c'est avec Everett que tu aurais dû parier.

Le hasard voulu qu'au même moment, l'élève concerné laissa échapper un ronflement sonore depuis l'espace lounge juste à côté du leur. Plusieurs rires étouffés s'élevèrent un peu partout dans la salle de bal.

Le parfum d'Elisabeth chatouilla le nez d'Ominis lorsqu'elle passa à proximité pour prendre place aux côtés des garçons. Elle aussi avait renoncé à ses chaussures. D'autres bruits de pas feutrés la suivaient, sans doute les autres filles du groupe. Cette façon de se déplacer en meute était aussi charmante que terrifiante.

— Vous devriez voir Amit et Poppy, murmura-t-elle avec un sourire attendri. Ils viennent de s'endormir l'un contre l'autre dans le sofa juste à côté, c'est adorable. On ne voulait pas les réveiller.

— Mais on peut aller ailleurs si on vous dérange. Vous aussi, vous avez l'air prêt à piquer un somme, fit remarquer Imelda, leur camarade Serpentard dont l'esprit de compétition et l'amour du Quidditch étaient presque légendaires.

La jeune fille, d'ordinaire trop occupée à passer son temps sur son balai, semblait avoir dédié sa nuit entière à Natsaï après que celle-ci lui ai proposé de danser. Les deux étudiantes n'étaient pas dans la même maison et différaient beaucoup en caractère, pourtant, même Ominis pouvait sentir l'alchimie soudaine qui se dégageait de leurs échanges depuis le début de la soirée. Il fallait croire que les prédictions des noix n'étaient pas si fiables que ça.

Le jeune homme se surprit à chercher l'odeur caractéristique du cèdre, mais ne perçut pas d'autres présences que celles des trois filles et de son ami. Sans réfléchir, il demanda où se trouvait Gabrielle. Sebastian ricana avant de se prendre un coup dans l'épaule de la part de sa petite amie. Cette dernière s'éclaircit la gorge, mais répondit de manière évasive.