Chapitre treize

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« Tu me fais confiance Tom ? »

Bill éprouvait sans cesse le besoin de se rassurer, de tout contrôler. Cela avait toujours été ainsi et maintenant, Tom était dans ses filets. Il avait besoin de le sentir proche de lui, de savoir qu'il lui faisait confiance, une confiance quasiment aveugle. Ce dernier était lové dans ses bras. La tension avait eu du mal à redescendre après leur petite dispute dans les escaliers et elle s'était évaporée lors du repas du soir.

« Arrête de t'inquiéter pour rien. Bien sûr que je te fais confiance. Tu as vu tout ce que tu as fait pour moi depuis que je suis ici ? »

Le brun ne considérait pas avoir une dette envers son ainé. Non, il se sentait juste bien avec lui et, même s'il avait souvent du mal à le suivre, il l'appréciait outre mesure, sans doute d'une façon bien différente de Bill. Il n'avait cependant jamais osé lui demander clairement s'il ressentait quelque chose pour lui. Il avait peur de détruire le faible et fragile lien qu'il tentait de construire. Tom s'était attaché sentimentalement au blond et, même ça, il n'oserait jamais le lui avouer. Il savait d'ailleurs qu'il s'attachait beaucoup trop vite aux gens, qu'il leur pardonnait leurs erreurs en un rien de temps qu'il ne faut pour le dire. C'était sa plus grande faiblesse. Et Bill semblait en user et de façon consciente. De son côté, le plus âgé ne se posait pas vraiment de question.

Tom vint s'allonger à côté de Bill. Ils n'avaient toujours pas augmenté le chauffage dans les cellules et il faisait clairement plus froid que les autres jours. La neige avait cessé de tomber mais un violent orage se préparait. Bill se dit qu'il était bien content d'être dans une cellule du premier étage et non pas au dernier. Il avait une peur bleue des éclairs et des coups de tonnerre qu'il en frissonnait rien qu'en y pensant. Le plus jeune s'installa dans les bras du blond et ils se couvrirent de la couette ainsi que de la couverture, et ils observèrent le bazar de la chambre en silence.

« Faudrait qu'on range » affirma Tom.

« On fera ça demain matin, là je bouge plus. »

Bill cala sa tête dans le creux du cou de son cadet et ferma les yeux. Ils se callèrent sur la respiration de l'autre et s'endormir rapidement.

∆ ∆ ∆

Bill fut réveillé par des coups donnés au plafond. Il ronchonna et se tourna, Tom prenant un peu toute la place, puis sortit une jambe de sous le duvet et soupira. Qui tapait à l'étage supérieur ? Il râla silencieusement avant de se redresser d'un bond quand il se rendit compte que ce n'était pas quelqu'un, mais quelque chose.

« Bordel y'a un orage ! » murmura t-il presque paniqué.

Tous ses mouvements réveillés Tom qui le regardait sans comprendre son agitation. Bill se répéta alors.

« Il y a un orage ! Mon dieu mon dieu mon dieu ! »

Aussitôt, il remit sa jambe sous la couette et rapprocha Tom de lui. Il ne pourrait plus fermer les yeux.

« Calme toi Bill, ça ne va rien te faire. »

Le brun était réveillé maintenant et il ne comprenait pas que Bill fasse tout un plat du tonnerre. Ce n'était pas la première fois qu'il en entendait un, tout de même ! Pourtant, Tom était loin d'imaginer la peur panique de son ainé face à cet événement naturel. Cela lui rappelait beaucoup de choses, des choses qu'il aurait préféré oublier. Mais tout ça, personne ne le savait et Bill l'avait toujours gardé pour lui.

Un autre coup, plus fort que les autres, tonna et Bill sursauta avant de crier. Il serrait Tom et enfonçait sans le vouloir ses ongles dans la peau de ses bras.

Liebe Gefangener [TH-Yaoi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant