Chapitre trois

12.4K 730 149
                                    

Il y avait des jours où les choses se passaient plus calmement que d'autres. Tom s'était tenu éloigné de tout contact avec les hommes enfermés dans ce pénitencier, roulé en boule sur son lit. Il se créait un cocon comme il le pouvait, ayant définitivement abandonné l'idée de se servir de sa couverture. Il ne voulait pas finir la peau en sang à force de se gratter.

Quand vint l'heure du diner, le tressé se redressa, faisant face à Bill qui s'était totalement désintéressé de lui depuis leur rencontre dans la salle des douches. Le grand blond se doutait bien que Tom avait tout entendu de ses ébats sexuels, qu'il s'en sentait terriblement gêné. Alors il n'avait pas voulu en rajouter et s'était contenté de l'ignorer. Cependant, Bill remarqua rapidement qu'il devait y avoir autre chose. Tom était affamé depuis le matin et, ce soir là, il ne mangeait pas, gardant la tête basse, sans doute pour cacher les larmes qui coulaient sur ses joues.

Bill n'aimait pas voir les gens pleurer. C'était quelque chose qui l'agaçait sans qu'il ne sache exactement pourquoi. Il ne pouvait s'empêcher de soupirer et de faire du bruit afin que la personne comprenne qu'elle le dérangeait. Tom y eut droit aussi, sauf qu'il ne changea pas d'attitude. Il garda la tête basse, son plateau devant lui. Alors Bill décida d'employer une autre méthode.

« Pourquoi tu chiales ? »

Le tressé releva doucement les yeux vers son compagnon d'infortune avant de hausser les épaules. Ayant le cou dégagé, Tom s'étouffa avec un sanglot et avala alors d'une traite le verre d'eau posé à côté de son assiette. Bill fit les gros yeux avant de s'avancer un peu plus vers son codétenu.

« Ça t'arracherait la langue de me répondre ? » ajouta t-il.

« Qu'est-ce que t'en as à foutre de pourquoi je pleure ? Depuis quand ça t'intéresse ce que je peux ressentir ? »

Le grand blond ouvrit légèrement la bouche avant d'envoyer son bras au dessus de la table. Sa main s'aplatit contre la joue humide du plus jeune qui resta interdit, choqué de recevoir une gifle. Il allait répliquer par la parole quand il vit Bill foncer sur lui. L'ainé l'attrapa par le col de son t-shirt et le força à se coucher sur le dos pendant qu'il s'asseyait sur ses genoux, comme un lion qui dominait sa proie.

« Tu vas te calmer en premier lieu ! Il est hors de question que tu me parles comme ça ! »

Le cadet essaya de lui faire lâcher prise, sans grand succès, puisque Bill resserrait son étreigne à chaque mouvement. Tom céda alors et laissa sa tête rebondir sur le matelas, des larmes de rage coulant à présent sur ses joues. Le blond était pris au dépourvu, ne sachant trop comment réagir face à cette situation. Tom ne semblait pas avoir compris qu'il ne devait pas pleurer devant son compagnon.

« Tu t'expliques oui ? Pourquoi tu pleures ? » demanda Bill à nouveau.

« Rien putain ! Lâche moi ! »

Le grand blond voyait petit à petit la peur s'insinuer dans les yeux de son cadet. Tom avait capitulé, il ne cherchait plus à lutter physiquement, laissant alors Bill le dominer de toute sa taille. Cependant, la position dans laquelle il se trouvait l'empêcher de respirer correctement et, les pleurs n'arrangeant rien, le tressé commença à s'étouffer. Bill se redressa, histoire de pouvoir le laisser reprendre son souffle, mais ne changea pas de position. Il souhaitait conserver l'avantage, comprendre ce qui mettait Tom dans cet état.

Il n'était plus agacé de le voir en pleurs, mais presque soucieux. Il voulait savoir ce qui tracassait son cadet. Même s'il ne souhaitait pas vraiment l'aider – tout dépendant après tout du problème – Bill n'aimait pas être en retrait. Il avait toujours été dans la confidence auprès de toutes les personnes qui le côtoyaient et il ne comptait pas changer de statut.

Liebe Gefangener [TH-Yaoi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant