Voltige littéraire d'un aigle et d'une corneille

La danseuse des flammes - VI. Bleu nuit

Encore, comme chaque nuit, forme de répétition, peut-être une malédiction, je me voyais regarder ce ciel depuis déjà quelques minutes maintenant, ou peut-être quelques heures. Cette même lune, je l'avais regardé tellement de fois, avait tellement priée à ces côtés, lui avait confié tous mes secrets.

Elle me fascinait.

Loin dans le ciel, en dehors de cette taverne, derrière cette simple fenêtre, elle était ma parfaite définition de la liberté.

Mon vœu le plus cher aurait été de la rejoindre, parmi les étoiles...

Si cette lune pouvait parler, peut-être que je l'admirerais moins. Aurais-je peur d'elle ? Je lui avais tout ce que j'étais après tout... Me confiant a elle, comme une véritable amie. Même Dorysee n'arrivait pas à sa cheville...

Ce ciel, d'un bleu foncé, noir, m'enfermait dans une obscurité presque angoissante. Mais contre toute attente, il y avait finalement quelque chose de réconfortant...

Éclairée de cette douce lumière, tamisée...

Silencieuse.
Tranquillité.

Si loin de ce monde... Et pourtant si proche.

Mon rêve n'était-il pas que cette nuit soit éternelle ?

Je ne pouvais m'arrêter de la fixer. Elle. Cette lune.

Sa couleur, si blanche, si argentée, me la rappelait.

Véritable lueur dans l'obscurité.

Ma lumière...

Toc toc toc.

Je me redressais brusquement. Ce n'est pourtant qu'après quelques minutes que je me rendis compte de ce qu'il se passait.

Ce n'est que mon imagination...

D'autres bruits à ma porte se firent soudainement entendre.

Toc toc toc.

Qui pouvait donc me rendre visite à une heure pareille ?

Dorysee ?

Giordon ?

Venait-il concernant la dispute entre Sylnor et moi qui avait eu lieu toute à l'heure ? S'il s'agissait de cette option, il me fallait faire preuve de respect et lui ouvrir...

-V... Vous ?...

Elle.

Pourquoi fallait-il que ce soit-elle ?

Maria.

Elle était certes déjà entrée dans ma chambre, mais... Elle n'y était pas venue de son plein gré. Ainsi il était plus que normal qu'un sentiment de gêne naisse en moi.

Je ne pu malgré moi m'empêcher de regarder chacun des traits de son visage.

Ses yeux bleu turquoise, si doux et chaleureux, ses longs cils qui lui donnait un regard si tendre, sa peau pale rivalisant avec la rougeurs de ses joues, ses lèvres si fines et rosées, brillant à la lueur de la lune, ses cheveux....