:: JE COMPTE PLUS

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j'ai dis que je comptais plus, mais j'ai menti. un dernier calcul : ça va faire presque deux ans que j'ai créé ce petit truc
ce recueil de bidules
j'y ai écris pendant deux mois
je me suis arrêté un dix de février
maintenant fini les chiffres. bonjour aux mots

j'avais commencé à écrire sur ma vie en décembre 2021, parce que ce mois là, je me suis soudainement rendu compte que j'étais heureux, pour aucune raison, et pendant un ou deux mois j'étais juste heureux. j'ai décidé d'écrire un peu, pour me souvenir, pour comprendre pourquoi je me sentais si bien

encore maintenant, je me rappelle de ce mois de décembre, et j'essaie toujours de me rappeler ce qui a déclenché ce bonheur improviste, juste pour pouvoir le recréer. je cours chaque semaine derrière une nostalgie qui me semble différente chaque jour, une odeur que je veux recréer, pour me ressentir aussi rempli que cet hiver là.

c'est comme courir dans le noir, en attendant une porte qu'on a déjà vu, mais qu'on retrouve plus ; juste le sentiment de la main sur la poignée froide.

depuis cet hiver, beaucoup de choses ont changées ; j'ai déménagé l'été, eu une dépression l'automne, un sentiment d'inconfort en hiver, et un oubli du printemps.

je suis parti de paris, j'ai quitté tout ce que je connaissais depuis seize ans, j'ai intégré un lycée, commencé de nouveaux cours, découverts de nouvelles personnes, tout ça dans une ambiance assez triste. pourtant c'est bien le nouveau, la découverte, mais pas là. si j'étais resté à paris, est-ce que le bonheur de l'hiver, qui s'était étendu au printemps, se serait étendu à l'été, et au autres années d'après ?
bonheur, mitigé, mais paix sûrement. la paix d'avoir trouvé des gens qui me complètaient, des lieux que je pouvais enfin explorer, où être libre.

maintenant j'essaie de reconstruire ce que j'ai mis quatre ans à créer.  un bon gros puzzle, qui tord l'estomac, et qui se fait pas sentir à l'aise le matin dans le bus.

maintenant je suis roux, maintenant je me remets à lire à nouveau, maintenant je suis de nouveau bronzé, mais maintenant je me sens inconfortable. le ciel, la maison n'a plus d'odeur, et je vais mettre du temps à la reconstruire

mais tant pis, je prendrai le temps qu'il faut

J'en avais marre de laisser ça traîner ici, sans rien, sans nouvelle, non fini. alors je fais un épilogue, vous savez comme dans les films quand ils font "deux ans après"

peu de gens vont lire ça, tout simplement parce que je n'ai rien publié depuis un an maintenant, mais c'est pas vraiment pas grave, et clairement pas important. Écrivez pour vous, vous êtes le lecteur qui vous importe le plus, qui vous donnera le plus de conseils. si vous aimez ce que vous écrivez, alors quelle est l'importance si seulement deux personnes l'aiment aussi et pas cent. écrivez pour vous souvenir, pour vous impressionner, écrivez partout et sur tout

écrivez sans donner de fin, le début est là, c'est ce qui compte

couvrez vous
l'hiver revient

LE SYNDROME DU LYCHENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant