Capitolo Uno

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Anastasia



Le bruit de l'eau. Le bruit de la vaisselle. Le bruit des enfants qui crient. L'odeur de la nourriture qui s'imprègne dans mes habits. Les longues promenades interminables pour endormir les enfants.

Voilà à quoi se résume ma vie.

Je m'appelle Kerensky Anastasia, j'ai 24 ans et je suis d'origine russe. Je suis née Italie et c'est ici que j'ai passé toute ma vie. Je ne pense pas avoir un jour la chance de quitter ce pays. Mes revenus sont tout juste pour que je vive alors acheter un billet d'avion est un rêve que je ne pourrais jamais atteindre.

J'ai trouvé un petit job en tant que plongeuse la journée dans un restaurant miteux pas loin de mon quartier défavorisé à Naples.
La nuit, je troque mon uniforme contre des habits plus simples pour m'occuper d'enfants que je garde.

Mon boulot en tant que baby-sitter était clairement celui que j'aimais le plus. J'appréciais la compagnie des enfants. Des bébés jusqu'à l'âge de 10 ans. Après, ils devenaient trop vulgaire et violent.

En ce moment, c'était les vacances scolaires je n'avais donc pas d'enfants à garder.

D'ailleurs, j'allais être en retard à ma journée de travail. Je me suis donc précipitée dans ma petite salle de bain pour faire ma toilette quotidienne.

La toilette fini, je m'habille en quatrième vitesse et je sors de la maison.

-

- Eh bien voilà notre belle petite princesse. Bonjour Anastasia.

Lucas, qui se lit Loucas est mon patron. Il est de taille moyenne, je dirai un peu plus que moi. Je mesure 1.68, il doit mesurer 1.77. Il est également âgé. La cinquantaine. Il a une très forte corpulence. Il est gras et transpire beaucoup du visage, du cou et des aisselles. Il a d'ailleurs une petite serviette avec laquelle il se balade toujours posé sur son épaule.

Lucas est un homme vulgaire et sans vergogne. Son activité favorite est d'essayer de me faire des avances. Je le repousse constamment, mais il ne semble pas prendre en considération mes refus.

Je ne réponds pas et commence à rentrer dans les vestiaires réserver aux femmes pour me changer.

- On ne t'a jamais appris à répondre à tes supérieurs ? Sourire arrogant scotché à son visage.

Je veux éviter une nouvelle confrontation. Je mets donc mon ressenti de côté et joue la carte de l'hypocrisie.

- Bonjour monsieur Lucas.

- Ce n'est pas trop tôt. Ta voix m'avait manqué princesse.

Ce surnom me dégoûte. Je n'ai jamais aimée qu'il m'appelle comme ça. Personne d'ailleurs. Personne

- Excusez-moi monsieur, mais je dois me changer sinon je serai en retard.

- De quoi as-tu peur ? Je suis le patron ici. Si je décide que tu ne travailles pas, personne ne pourra contester mes ordres.

- Mais je ne serais pas payé et j'ai besoin de cet argent pour vivre.

- De l'argent, j'en ai princesse ! Et même beaucoup. Je pourrais t'en donner si tu es gentille avec moi.

Je sais très bien où il veut en venir. Seulement moi, je n'en veux pas.

- Ne vous inquiétez pas, ça ira, dis-je en essayant de fermer la porte du vestiaire.

- Pourquoi me résistes-tu ? Tu sais que je déteste lorsqu'on me refuse quelque chose. Dit-il en bloquant la porte avec son pied.

Le ton qu'il vient d'employer ne me rassure pas. Il est certes gras et dégoulinant de sueur, mais ça masse corporelle reste un avantage pour lui.

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