Chapitre 10

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Ma petite valise en main, je marche encore et toujours sur une petite route déserte.

Ou aller ?

Ou que j'aille, quoi que je fasse, je n'aurais jamais personne pour m'aider.

Jamais je n'aurais cru être ici il y a un mois.

Au grand jamais.

Il n'y a rien autour de moi, juste quelques arbres.

Heureusement qu'il n'y a personne, je n'ai pas envie que des gens me prennent pour une folle avec ma robe de chambre et encore moins que tout le monde voie mes secrets.

Mon ventre crie famine, je n'en peux plus.

J'approche d'une forêt, j'entends des bruits métalliques.

Sans doute des déchets.

Ma pensée se confirme lorsque j'atteins une canette coupé à moitié en deux.

C'est tranchant.

C'est aussi maintenant que je me rends compte que cela fait presque 15 jours que je n'ai touché à une lame.

Je pense que la souffrance que j'ai enduré là-bas remplaçait en quelque sorte ce que je me faisais.

Les lames sont mes meilleures amies.

Elles sont toujours la, toujours à disposition.

Que demander de mieux ?

Et sans attendre j'enfonce la lame de la cannette dans mon poignet.

Avec une canette ?

Oui c'est bizarre mais on se soulage comme on peut.

Tout a un commencent, comme une fin.

Ça commence avec des insultes par rapport à nos différences ou sans prétexte et pour moi cela terminera en sang.

Quoi que les gens disent, qu'importe le moment, tout reste en nous.

Et lorsque qu'on a trop accumulé, que la goutte d'eau a fait débordé le vase..

La seule manière de nous réconforter, de nous laisser aller, d'essayer de retirer cette partie de nous c'est de voir ce sang couler.

A partir du moment où l'on commence a se faire sa première entaille, on ne se rend pas compte que nos jours sont comptés, qu'à la moindre erreur de la part des autres peut être fatale pour nous.

Lorsque la première entaille est faite, elles deviennent de plus en plus nombreuses, profondes on perd de plus en plus de sang.

Parce que personne ne sera la pour nous retirer cette lame des mains, pour guérir nos blessures, pour nous relever.

Nous vivons seuls et terminerons seuls.

La vie la voulu ainsi.

Mes poignets et mains sont en sang.

Vive la vie.

Wanna dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant