Mary Christmas

Chapitre 6 - A wonderful Christmas time

« Alors Mary dites-moi tout : pourquoi détestez-vous Noël ? » lui demanda Tim avant d'attaquer sa salade. Ils avaient fini de classer les feuilles et Mary s'était proposer de lui finaliser son bilan comptable qui était l'étape d'après pour Tim. Ils avaient décidé de s'accorder une petite pause repas avant d'attaquer ce gros morceau et c'était l'heure des confidences. Mary n'était pas du genre à se faire prier pour expliquer à qui voulait l'entendre l'enfer qu'était la vie avec sa mère. C'était même l'un de ses sujets favoris pour s'épancher sur les réseaux sociaux. Mais ce soir avec Tim elle se sentait dans un environnement si apaisant qu'elle était prête à tout lui avouer, même ses secrets les plus intimes. Alors elle commença sans plus d'introduction par lui raconter la fête de Noël annuelle de sa mère, la pression sociale au village, les décorations obligatoires, sa journée en enfer dans les rues bondées de la ville, la fourrière, sa décision de tout plaquer pour rester à l'hôtel.

« Et pourquoi doit-on faire la fête à Noël ? Pourquoi Noël ? Pourquoi le 25 décembre, c'est juste un jour comme un autre, un mardi un jeudi on s'en fout, pourquoi tout devrait s'arrêter ? » conclut-elle. Elle n'avait pas l'impression d'avoir parlé longtemps mais lorsqu'elle s'arrêta enfin pour faire une pause elle se rendit compte qu'il avait terminé sa salade là où elle l'avait à peine entamée. Elle se sentit rougir en se demandant si elle n'avait pas été trop loin dans ses propos ou dans la confidence mais Tim enchaîna immédiatement « Mais exactement Mary, merci ! C'est juste un putain de jour de la semaine, tout ne devrait pas s'arrêter ! Je n'arrive pas à croire qu'il m'ait fallu tout ce temps pour enfin rencontrer quelqu'un de si logique ! Et comment on fait pour faire tourner les entreprises si tout le monde est en congés ? Comment on fait pour ne pas perdre une journée de productivité si tout s'arrête ? Tu vois, c'est là que je me dis que je devrais ouvrir un commerce, parce que les commerces eux ils ne sont pas fermés à Noël, ils continent de tourner, ils ne perdent pas une journée comptable eux ! »

Mary ne savait pas si c'était conscient ou volontaire mais Tim était passé du vouvoiement au tutoiement et ce simple signe de rapprochement l'emplissait de joie. Elle n'était pas sûre de partager son besoin de travailler mais se sentir comprise dans sa haine de Noël suffisait à son bonheur. Ils continuèrent de discuter un peu puis se remirent à la comptabilité. C'était compliqué et ils étaient tellement pris par leur travail que lorsqu'ils eurent terminé les premières lueurs du matin commençaient à poindre à l'horizon. Tim se leva alors pour aller inspecter le frigo qui ronronnait dans un coin de la pièce et en sorti une bouteille de champagne rosé. « Du champagne rosé ? Il y a des gens qui achète ça ? Quel manque de goût. Enfin ça fera l'affaire pour aujourd'hui » conclut-il en versant le breuvage dans les verres en carton du Starbucks rapidement rincés à l'eau. Mary ne dit rien, elle savait que sa mère ne jurait que par le champagne rosé et elle-même l'aimait beaucoup. Elle était ravie de cette trouvaille !
Et ils firent l'amour.

« Joyeux Noël Mary
- Joyeux Noël Tim. C'était le meilleur réveillon de toute ma vie !
- Haha ravi de l'entendre. C'était mon réveillon le plus agréable et le plus productif merci pour tout !
- De rien. En tout cas si jamais vous avez besoin d'une comptable...
- Merci de la proposition, c'est alléchant mais j'ai déjà un expert-comptable, c'est juste qu'il refuse de travailler les jours fériés et qu'il prend systématiquement toutes ses vacances. Mais si jamais je peux faire appel à vous pour le remplacer quand il n'est pas là ! La nourriture et les cafés seront à volonté tant que les magasins seront ouverts !
- Ha ha pourquoi pas, c'était vraiment une chouette soirée, ça m'a bien changé les idées, j'en avais besoin. »

Le téléphone de Mary tinta brièvement et elle vit la notification d'un message de sa mère qui venait enfin de s'apercevoir de son absence et lui demandait d'arrêter de bouder chez elle et de lui ouvrir la porte pour qu'elle s'explique. Mary éteignit l'écran et regarda le soleil se lever sur le plus beau jour de Noël qu'elle ait jamais connu.

FIN