III- LA SEXITUDE DES WEASLEY

108 5 1
                                    

  tahlia may johnson
  Je tourne le dos à Monsieur Grincheux, mes fesses me chauffent, il les a regardé ! Mon sixième sens ne me trompe jamais. J'en profite donc pour le rouler un petit peu puis...
  Merde Tahlia ! C'est le copain de ta sœur quand même !
  J'arrête donc ma petite danse et sors de la salle pour la retrouver.
  – Il a aimé ? me demande-t-elle tandis que je la croise dans le couloir
  – Hein ?! je m'exclame, de peur que la télépathie de jumelle fonctionne pour finir
  – Le café ? Ça l'a sauvé ?
  – Oh ! Oui, il est de nouveau ton Freddie.
  – Je vais aller le voir alors, sourit-elle.
  Avant qu'elle ne me laisse, elle me propose de venir avec eux sur le terrain de quidditch d'ici une heure.
  – Je n'ai pas le droit de voler, je lui rappelle.
  – Ce ne sont pas les interdictions qui te font peur d'habitude, lance-t-elle avec un clin d'œil. Et puis Lee ne vole pas non plus donc vous parlerez tous les deux !
  – Je ne sais pas...
  – Allez Tahliaaaaa. George a encore des questions à te poser !
  Je ris à cette remarque et elle aussi puis elle continue d'exposer ses arguments pour m'empêcher de refuser :
  – Comme ça tu apprendras vraiment à connaître mes amis, un petit déjeuner ce n'est pas assez. Et Fred a à peine parlé !
  Je fais la moue mais au fond, je ne suis pas loin de céder et elle le voit car elle m'assène le coup fatal :
  – Je te reveux dans ma vie Tahlia, complètement dans ma vie.
  Sur ce, je ne peux qu'accepter ce qui l'a fait chantonner de joie.
  – Bon, à toute à l'heure ! Moi j'ai un copain super beau à embrasser.
  Je ne peux que confirmer.
  Angelina joue des sourcils puis passe une main dans ses cheveux complètement lisses. De mon côté, j'ai toujours laissé les miens avec leurs boucles naturelles. Il fallait bien qu'une de nous deux les assume.

  Une heure plus tard, comme informée, je me présente sur le terrain de quidditch où se trouve déjà Olivier, Lee et George qui se chamaillent sous le regard amusé de Katie :
  – C'est moi le chouchou de McGonagall, annonce fièrement Lee.
  – Comme si elle pouvait te préférer à moi, renchérit Olivier, c'est moi qui vais lui apporter la coupe de quidditch !
  – Moi je vous dis que c'est moi son élève préféré parce que c'est moi qui est passé le plus de temps dans son bureau en tête à tête à tête ! proclame George
  – Et pourquoi ne préfèrerait-elle pas Fred à toi, gros malin ? le taquine Katie
  – Je le vois à la façon dont elle m'engueule, pour moi ça donne plus «George Weasley ! Qu'est-ce que vous avez encore fait ?» alors que pour Fred c'est plus du genre «Fred Weasley ! Qu'est-ce que vous avez encore fait ?!».
  À son imitation, il ajoute de grands gestes qui font rire tout le monde pendant que Katie hoche la tête, les yeux plissés, et dit :
  – Oui, oui. J'entends bien la différence. L'un est lassé et l'autre énervé.
  – Exactement ! s'exclame le roux
  – Et qui est-ce qui passe son temps avec elle pendant la quidditch hein ? continue Lee
  – Et qui est-ce qui va la faire gagner au quidditch ?
  – Chut Oli, souffle la fille, tu as toujours les mêmes arguments.
  – Juge Katie t'a éliminé, ricanent-ils en chœur.
  – Et toi Tahlia ? D'après ce que tu as entendu et ce qu'Angie t'a dit, tu en penses quoi ? me demande le perdant en se tournant vers moi
  – Et bien, je souffle alors qu'une voix grave me coupe :
  – On est là !
  – Hum, sauvée par le gong, me pointe du doigt Lee, mais on n'en a pas fini !
  – C'est claiiiir, affirment les deux autres.
  Je ris et m'avance avec les autres qui m'expliquent qu'ils vont tiré au sort les équipes mais aussi les postes de chacun car «il ne faut surtout pas l'oublier ce n'est pas un entraînement !» a insisté Fred en fixant Olivier qui a balayé cette idée d'un revers de la main.
  – Vous êtes sûrs de ne pas vouloir jouer ? nous demande Angelina quand Oliver sort les papier de son blouson
  – Affirmatif, je dis.
  – Eh ! C'est moi qui dis toujours ça ! s'exclame Lee. T'as volé ma réplique.
  Il a l'air si sérieux que j'ai réellement l'impression d'avoir commis l'irréparable jusqu'à ce qu'il lâche un rire dans lequel je l'accompagne.
  C'est Fred qui se retrouve gardien des buts. Olivier, poursuiveur, et Angelina, batteuse, se retrouvent contre George et Katie qui ont gardé leurs postes habituels. Les deux se pavanent déjà, la victoire en poche mais connaissant ma sœur et d'après ce qu'on m'a dit sur Olivier, ils ne vont pas se laisser faire.
  Fred se met en place, les deux équipes se souhaitent bonne chance tandis que Lee et moi montons dans les gradins.
  – Le match va être serré aujourd'hui. Le prix de la victoire c'est un droit de demander à l'un des perdants de lui faire, une fois, un de ses devoirs. Ils vont se battre.
  – C'est plutôt sympa comme prix. Mais Fred, lui, ne peut pas gagner ?
  – En fait, Fred gagne s'il arrête plus de buts qu'il n'en encaisse.
  – Mais toi tu ne gagnes rien, je continue.
  – À chaque match, je parie sur les vainqueurs, si j'ai bon deux fois de suite, je gagne un des deux prix qui étaient mis en jeu.
  – Autant dire que tu vas bien réfléchir sur ton pari ?
  – Autant dire que je vais bien me concentrer sur mon pari.
  J'acquiesce et m'assois sur un banc et j'attends de voir s'il se joint à moi pour continuer à lui parler. Il y a une faible probabilité qu'il aille s'asseoir ailleurs mais on n'écarte jamais une solution. Il sort de quoi écrire de la poche de son jean et me demande si je veux jouer moi aussi quand il se pose à ma droite.
  – Pourquoi pas, je réponds en attrapant la feuille qu'il me tend.
  Une fois mon pari écrit, je replie le parchemin et le glisse dans l'enveloppe qu'il me montre avant qu'il ne la referme. C'est du sérieux tout ça.
  Olivier, qui était encore au sol, met en jeu les deux balles. Le jeu peut commencer. Ce n'est pas la première fois que j'assiste à un match de quidditch pourtant j'ai l'impression de le redécouvrir. Je vis le jeu avec les joueurs. Et Lee aussi apparemment :
  – Mais non Oli... il faut feinter à gauche ! Merde Fred, l'anneau du milieu, vite !
  Il continue à conseiller ses amis de loin même si aucun ne peut l'entendre, ce qui me fait rire. Mais ça m'impressionne également car à chaque fois il a raison !
  – Tu as l'air de tellement t'y connaître en quidditch, je le complimente.
  – J'adooooooore ça. C'est moi qui commente les matchs !
  – C'est super classe ! Mais pourquoi est-ce que tu ne joues pas toi ?
  – Je suis trop fort pour eux. En fait je suis en équipe nationale et donc j'ai interdiction de jouer avec des personnes médiocres pour ne pas baisser mon niveau, me répond-il droit dans les yeux avant de reporter son attention sur le match.
  Encore une fois, je me demande s'il rigole. Lee est un vrai personnage. Je me gratte la tête, réfléchissant à la probabilité que ça soit vrai. Quand je lui surprend une regard en coin, je crie :
  – MENTEUR !
  Et il s'esclaffe, moi avec, encore une fois.
  – Moins de bruit les spectateurs, siffle George, sourire en coin, en passant devant notre tribune.
  Lee lui sourit en levant les yeux au ciel et quand ils redescendent sur terre, ils suivent le rouquin du regard.
  – Je vois, je murmure.
  – Tu vois quoi ? demande-t-il en se tournant vers moi
  Je hausse les épaules avant d'ajouter :
  – Rien de spécial... Mais tu dois savoir que je suis une personne très observatrice et très perspicace.
  – N'importe quoi ! se défend-il
  – Et sinon, c'est quoi la vraie raison pour laquelle tu ne joues pas, Monsieur le Prodige ? je le questionne en changeant de sujet dans l'optique de le faire tourner bourrique
  – J'ai le vertige, admet le brun en soupirant.
  – C'est sûr que pour le quidditch, ce n'est pas pratique !
  – Oui. J'ai passé les sélections chaque année depuis que je le peux mais à chaque fois je panique et... il y a même une fois où j'ai foncé droit dans une fenêtre, celle du bureau de McGonagall. Depuis elle a ordonné à ce qu'on me chaperonne dès que j'approche un balai ! rit-il
  Moi aussi je dois être surveillée quand je suis sur un balai, mais pas pour les mêmes raisons.
  – C'est toi son préféré, c'est évident.
  – MERCI !
  De loin, on peut voir George, batte en main, se tourner vers nous et hurler quelque chose qui est probablement du genre de sa première réflexion. Et comme tout à l'heure, mon voisin a le sourire collé aux lèvres.
  Quand je veux faire une réflexion, il me devance en me disant de me taire. Il ajoute même que je me fais tous les films du monde.
  – Mais je n'ai rien dit.
  – Bon d'accord, si tu insistes je vais te raconter, avoue Lee au bord de la crise de nerfs.
  Exactement ce que j'avais prévu.
  – Depuis la quatrième année, je trouve ça un petit peu flou entre lui et moi. Il y a des regards et de la tensioooooon. Pendant plus d'un an, c'est resté à ce stade et donc je me suis dit que c'est à ça que ressemblait une grande amitié mais mon opinion a brusquement changé quand...
  – Quand vous vous êtes embrassé.
  – Raté ! Ça, ça vient après dans l'histoire. Donc mon avis a changé quand un soir, on courait pour échapper à Rusard, Fred avait disparu, et il y avait toujours cette tensioooooon. À un moment, pour me cacher, il a attrapé ma main et m'a attiré vers lui. Ce sont les picotements dans les doigts et la chaleur dans tout mon corps qui m'ont fait comprendre.
  – Waouh, je souffle, ça avait l'air beau. Et quand est-ce que vous vous êtes embrassé ?!
  – Espèce d'impatience ! J'y viens.
  – Pardon. Pardon.
  – Donc, c'était à une soirée, environ deux mois et une dizaine de rêves plus tard. J'étais même pas si bourré que ça, je crois que je n'avais bu qu'un pauvre verre de tequila-potiron quand il m'a encore une fois tiré par la main contre un mur. Il a posé ses lèvres contre mon oreille et m'a murmuré «Lee, danse avec moi». J'étais droit comme un piquet, il était trop prêt de moi. Mon corps entier était en alerte rouge quand il a murmuré un autre truc. Il m'a dit «Tu n'as pas l'air vouloir, j'ai une autre activité qui pourrait te plaire.» Par miracle, j'ai réussi à demander ce que c'était et il a chuchoté qu'il allait m'embrasser avant de poser ses lèvres dans mon cou puis de remonter jusqu'aux miennes !
  Je vois que Lee se retient de hurler de joie en me racontant son histoire.
  – Mais je veux savoir la suite !
  – On a continué, caché derrière une plante donc je ne sais pas si on nous a vu mais depuis plus rien.
  Sa mine s'est attristée d'un coup d'un seul.
  – Je me demande même s'il s'en souvient.
  – Oh...
  Une alarme me coupe. Je crois que c'est celle qui signifie la fin du match car les cinq joueurs descendent vers le gazon.
  – Je suis sûre qu'il est juste timide. Mais ça se voit dans son regard que...
  – VOUS VENEZ LÀ-HAUT ?! m'interrompt-on à nouveau
  – Bon, on en reparle plus tard.
  Lee hoche la tête puis se lève et pendant que nous descendons les escaliers, je lance :
  – Et mais quand tu parlais de rêves tout à l'heure, c'était des rêves érotiques ?!
  – Non mais de toute façon, les jumeaux Weasley sont sexy, se justifie-t-il.
  – Ça c'est clair, je lâche avant de pouvoir me retenir.
  Mon nouvel ami (oui je pense que maintenant, nous pouvons dire que nous le sommes), me regarde avec de grands yeux en souriant et avant qu'il n'ait pu ouvrir sa bouche, je le coupe :
  – On est reparle plus tard...
  Quand nous arrivons presque au bas des escaliers, Lee remarque que ce silence trop silencieux est simplement suspect et me demande haut et fort pour que les autres nous entende :
  – Et donc pourquoi tu ne joues pas au quidditch toi ?
  – Euh... J'ai le vertige aussi ! je mens
  – C'est vrai ?! s'étonne-t-il
  Si seulement tu savais à quel point j'adore voler et être dans les airs...

Ça reste en famille - fred weasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant