Entre ignorance et déclaration

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Embarrassée, honteuse, humiliée, détruite... C'est ainsi que s'était sentie Robin lorsque Luffy annonça haut et fort à tout l'équipage qu'elle avait des sentiments pour Zoro. Et la réaction du sabreur fut encore pire... Sans un mot, sans un bruit même, celui-ci quitta la salle à manger, où l'entièreté de l'équipage était encore en train de déjeuner...
Pour Robin c'était la douche froide, elle savait bien que Zoro n'était guère intéressé, mais le faite de ne pas lui déclarer sa flamme lui laissait toujours une once d'espoir, qui venait de partir en fumée...

Elle se leva à son tour précipitamment et quitta la table, les yeux remplient de larme, pour se précipiter dans sa chambre pour y déverser tous son chagrin sans que personne ne puisse la voir ni l'entendre.
Comment était-ce possible, comment Luffy avait-il su ?
Nami ? Ce ne pouvait être qu'elle, c'était la seule à connaître ses sentiments... Elle lui avait pourtant promis de ne rien dire...
La dite rousse entra alors dans la pièce, son expression était douce mais sérieuse, semblant vraiment gêné pour son amie. Elle s'approcha progressivement de son amie, s'assit à ses cotés et lui caressa tendrement le bras.

-"Robin, je suis désolée pour ce qui s'est passé... Avant toute chose saches que je n'y suis pour rien" déclara la rousse en continuant ses caresses.

-"Je me suis renseignée, Luffy a appris ça de Ussop, Ussop de Chopper, et Chopper nous a entendu lorsque tu m'as parlé de tes sentiments... Chopper est vraiment désolé et il s'en veux terriblement... Malheureusement ils ne savent pas tenir leurs langues" continua t'elle avec exaspération.

C'était donc ça, une simple conversation entendu entre 2 portes et du bouche à oreille...
De toute façon à quoi bon accabler Chopper, le mal était fait, Zoro ne l'aimait pas et le petit renne n'y était pour rien là dedans...


Robin ne sortit pas de l'après midi, seulement pour aller dîner, ce que ne fit pas le bretteur, qui se contenta de prendre un plateau repas.
L'ambiance à table était pesante car ni Luffy, ni Ussop, ni Chopper n'osaient parler, sachant qu'ils étaient tous les 3 en partie responsable de la situation...

Les jours passèrent et se ressemblait sur le Thousand Sunny, Zoro ne sortait plus de sa vigie, aménagé en salle de musculation, tandis que l'archéologue ruminait son désespoir seule dans sa chambre. En effet la décision du sabreur était un nouveau coup dur pour Robin, il avait choisit la pire solution possible : l'ignorance.
Cela faisait 5 jours que l'annonce avait été faite et 5 jours que Robin n'avait vu ni entendu l'élu de son cœur.
Pour tenter de remédier à ce problème, Luffy ordonna à Zoro de rester manger avec eux. Voulant sans doute se racheter un peu au yeux de l'historienne.
Lorsque le sabreur entra dans la salle à manger, il dévisagea chaque membres de l'équipage un à un, sauf bien sur l'historienne... Puis s'assit en diagonale de celle-ci et passa tout son repas sans dire un mot, ni adresser un simple regard à quiconque d'autre que son assiette. Une fois celle-ci finit il se leva aussitôt et repartit s'entraîner. Pour Robin s'en était trop, elle se leva à son tour et rejoignit le sabreur dans sa vigie, bien décider à essayer de mettre les choses au clair.

-"Zoro, il faut qu'on parle" déclara t'elle d'une voix grave et sérieuse une fois entrée dans la pièce.

L'épéiste ne lui répondit pas, pire il ne se retourna même pas vers son interlocutrice, et commença une série de pompe sur 2 doigts.

-"Zoro s'il te plaît... Cesse de m'ignorer" implora l'archéologue, voyant qu'il ne semblait toujours pas ouvert à la discussion.

Toujours rien...

-"Bon très bien..." soupira t'elle. Ne sachant que faire face à l'ignorance de l'ancien chasseur de prime.

-"Zoro, je suis désolée de la façon dont tu as appris la nouvelle, j'ai été prise au dépourvue autant que toi, et saches que je ne souhaitais pas que tu l'apprennes..." déclara Robin la voix tremblante, espérant une réaction du sabreur.

-"Mais malheureusement tu l'as appris et nous ne pouvons faire marche arrière... Cependant tu ne l'as pas appris de moi et tu ne connais donc pas mes sentiments pour toi, alors laisse moi au moins te les communiquer" continua t'elle alors que des larmes commençait à se former ses iris bleues tant la situation la brisait.

Le colosse s'arrêta net, il se retourna et pour la première fois depuis 5 jours, il lui adressa un regard... Un regard, certes mi-anxieux mi-dégoûté, mais un regard quand même... Mieux ! Une considération. Robin ne put s'empêcher de sourire et de rougir au regard de l'épéiste.

-"Bien, alors déjà saches tu as tous ce qui me plaît chez un homme : grand, beau et musclé pour le physique. Calme, discret et réfléchi pour le mental... Tu es honnête et parle quand il le faut, et à contrario tu sais aussi te taire et rester discret quand les circonstances le demande. J'apprécie tous les moments passé avec toi, que ça soit pendant des explorations d'îles, des jeux ou des repas avec l'équipage, ou mieux encore mes moments préférés: lorsque, à moitié ivre tu viens me tenir compagnie lors de mes nuits de garde, c'est dans ces moments là que tu t'ouvres un peu plus et où j'ai pu découvrir l'homme qui se cachait sous ta carapace, un homme tendre, attachant, fidèle, drôle et attentionné, se souciant de tous, et n'ayant qu'une seule crainte : ne pas être à la hauteur de cet équipage et de la promesse que tu as faite à Kuina... Alors oui peut être bien que tu ne te rappelles même pas de ces moments car tu avais trop bu mais pour moi ce sont des souvenirs incroyable, gravé à jamais dans mon cœur... Je sais bien que cet amour est impossible, mais les sentiments ne sont pas des choses que l'on maîtrise... Alors oui Zoro, je t'aime"

Le regard du bretteur qui n'avait jusque là pas bougé, tressauta légèrement à l'écoute de ces derniers mots. Robin avait enchaîné tout son monologue d'une seule traite, d'une fluidité qui ne pouvait être plus honnête.
L'archéologue se leva doucement une fois finit et se dirigea vers la sortie, au fond d'elle, elle espérait que le sabreur l'en empêche, qu'il lui déclare que c'était réciproque ou qu'au moins cela l'ai touché mais malheureusement ce ne fut pas le cas et elle le laissa seul reprendre sa séance d'exercice.

Elle alla donc trouver refuge dans sa chambre. Une fois entrée, elle s'allongea sur son matelas et mit son oreiller sur son visage.
Parler de ses émotions n'était vraiment pas naturelle pour Robin, et aujourd'hui elle l'avait fait, elle avait osée... Pour rien... Elle qui pensait au moins s'enlever un poids en faisant sa déclaration, n'avait en réalité qu'aggravé son désespoir...
Des sanglots retentirent dans la chambre tandis que l'oreiller se mouillait progressivement.

Robin ne ferma pas l'œil de la nuit et rumina tout son mal être jusqu'au lendemain matin... Zoro occupait toutes ses pensées et elle n'arrivait pas à s'en défaire...
Lorsque les premiers rayon de soleil entrèrent dans sa chambre, elle décida de se lever et de prendre le relais de Franky, qui était de garde cette nuit là. Bien qu'elle n'avait en réalité pas dormit plus que lui...
Le charpentier accepta avec plaisir, et après avoir chaudement remercié Robin d'un "SUUUPPPPEEEEERRRR" des plus amicale, celui-ci alla se coucher.
Robin se prépara un café, sa boisson favorite, et attrapa une petite brioche préparé par Sanji la veille, bien emmitouflé dans un torchon pour éviter qu'elle ne soit rassit.
C'est alors que des pas se firent entendre sur le parquet du Sunny, des pas lourd et lent qu'elle reconnaîtrait entre mille... Ceux de Zoro... Il voulait sans doute prendre le relais de Franky lui aussi...
La porte s'ouvra lentement, le sabreur entra dans la cuisine le faciès calme et détendu, il dévisagea lentement l'archéologue et sa mine se déconfit progressivement en voyant qui se trouvait dans la salle à manger. Puis fit demi tour sans un mot et referma la porte avec violence.
Devant la brutalité de la scène la brune fondit en larmes une nouvelle fois.
Ce fut alors au cuisinier de l'équipage d'entrer à son tour dans la pièce. Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'il aperçu l'état de l'archéologue.

-"Oh ma Robin d'amour que ce passe t'il ?" s'écria t'il en se précipitant vers la brune. Celle-ci ne lui répondit rien et tenta tant bien que mal de sécher ses pleurs. Elle détestait paraître faible devant du monde, même devant cet équipage qu'elle considérait comme sa famille.

-"C'est cet enfoiré de Marimo qui t'as mit dans cette état là ? Il t'a dit quoi ?" continua le blond énervé.

-"Rien justement... Je n'en peux plus, il ne fait que m'ignorer... C'est invivable..." sanglota Robin.

-"Je vais aller le voir, il va m'entendre celui là" vociféra Sanji en s'élancent vers la sortie.

Quelques secondes plus tard un brouhaha se fit entendre au loin... La "face d'algue" et le "sourcil en vrille" devait une nouvelle fois s'engueuler et s'envoyer quelques coups au passage.
En général leurs querelles ne duraient que quelques secondes mais celle-ci s'éternisa, sans doute à cause de la raison de cette dispute... Et l'entièreté de l'équipage allait bientôt être réveillé si cela ne s'arrêtait pas sous peu. Alors l'archéologue se leva et se décida à aller calmer Sanji, après tout c'était très gentil de sa part de vouloir prendre soin d'elle mais si il y avait bien une personne qui ne ferait jamais changer l'épéiste c'était bien lui...
En s'approchant de la pièce, le brouhaha devenait de plus en plus intelligible et elle commençait à comprendre ce qu'ils se disaient.
En arrivant sous le porche de la porte elle constata que les 2 hommes se tenaient le col mutuellement et étaient bien trop concentré à se dévisager pour s'apercevoir de la présence de l'historienne.

-"Nan mais tu crois quoi, non seulement elle est beaucoup trop vieille ! Et en plus elle ne fait jamais rien d'intéressant ! Elle passe ses journées à lire des livres et à bronzer ! Nan vraiment non merci, être avec une fille comme ça c'est la garantie de mourir d'ennuis" s'exclama l'ancien chasseur de prime mine plein de dégoût.

En entendant ses mots, l'archéologue fut pris de violents acouphènes, comme si elle venait de prendre un violent coup sur la tête. Elle ressentit son cœur se serrer fort dans sa cage thoracique tandis que sa vision se troublait, elle avait l'impression que le monde était en train de s'écrouler sous ses pieds, et que chaque secondes qui passait la faisait vieillir de 10 ans... Le peu de confiance en elle qu'elle avait mit tant de temps à construire venait tout simplement de s'envoler en une fraction de seconde...

Elle chuta lourdement sur le sol encore ahuri de ce qu'elle avait entendu. Le bruit du choc sur le parquet sortit les 2 garçons de leur dispute et ils ne purent que constater la détresse dans le regard de la grande brune.
Lorsque celle-ci croisa le regard de Zoro, celui-ci la dévisageait avec une expression qu'elle n'avait que rarement vu chez lui: de la peur. Dans un réflexe presque vitale Robin se releva en vitesse et se précipita vers sa chambre. Malgré les nombreux appels qui lui ordonnaient d'attendre, la jeune femme s'enferma à double tour ses quartiers.
Une fois ceci fait elle poussa de véritables cri d'agonie tandis qu'elle se laissait une nouvelle fois tomber au sol, avec toujours cette même impression de chute qui n'en finissait pas.
Nami, qui était encore en train d'émerger se leva aussitôt et s'approcha de son amie, tentant de comprendre ce qui se passait et de la rassurer.
Les gémissements de l'archéologue étaient tellement puissants qu'elle n'arrivait pas à répondre, pire elle avait du mal à reprendre sa respiration et son teint habituellement pâle était désormais rouge violacée. La navigatrice de l'équipage la pris dans ses bras, et caressa tendrement la chevelure brune de son amie pour tenter de la calmer.
On toqua fermement à la porte.
La voix de Zoro se fit entendre de manière étouffé au travers la porte.

-"Robin il faut qu'on parle"

Nami s'étonna qu'il veuille enfin lui parler mais compris bien vite que Robin, elle, ne voulait plus. En effet l'archéologue gémissait de discret non tout en secouant frénétiquement la tête tel un enfant apeuré.

Le sabreur insista à de nombreux reprise, frappant de plus en plus brutalement sur la porte du quartier des femmes.

-"Reste ici Robin, je vais m'occuper de lui" annonça la rousse en grinçant des dents.

Elle se leva et ouvrit la porte avec violence et la referma sans beaucoup plus de douceur. Malgré la porte qui atténuait légèrement les sons, la brune entendit parfaitement son amie déferler son flot de haine sur l'ancien chasseur de prime. Malgré cela le sabreur continua de toquer à la porte et de la réclamer, en se faisant de plus en plus insistant..
L'archéologue ne semblait pas avoir le choix. Elle inspira un grand coup, sans doute pour donner du courage, et ouvrit finalement la porte.

-"DÉGAGES ! TU NE VOULAIS NI ME VOIR NI ME PARLER ET BIEN S'EST CHOSE FAITE, JE NE VEUX PLUS JAMAIS TE VOIR ! JAMAIS !" hurla t'elle de toute ses forces, sa voix si douce habituellement était rauque tant l'historienne était en état de rage et de fatigue. Quand elle eu finit, elle rentra à nouveau dans sa chambre en refermant la porte avec une violence qu'elle ne se connaissait pas.

Robin n'eut même pas la force d'atteindre son lit, et elle resta plusieurs heures avachie à côté de la porte, le regard hagard et le cœur meurtri. La phrase de Zoro n'arrêtait pas de résonner dans sa tête, encore et encore...

Nami lui rendit plusieurs fois visite au cours de la journée mais s'aperçut malheureusement que l'état de son amie ne s'améliorait guère. En fin de journée la navigatrice lui apporta à manger et lui embrassa le front juste avant de s'emmitoufler dans ses draps, mais l'archéologue refusa catégoriquement le repas préparé pourtant avec beaucoup d'amour par le cuisinier. Elle n'avait pas faim, à vrai dire tout la dégouttait: la nourriture, l'amour, la vie... Oui à ce moment précis Robin se demanda si sa vie valait vraiment le coup d'être vécu, après tout il lui suffisait de sauter par dessus bords et tous ses problèmes partiraient...

Ne contrôlant même plus totalement son corps, elle se laissa convaincre... Se relevant doucement, regardant une dernière fois son amie avant de saisir la poignée de la porte et de l'abaisser sans faire le moindre bruit. Une fois dehors elle tomba nez à nez avec le bretteur endormie juste devant sa porte... Il était comme à son habitude assis en tailleur avec son sabre blanc sur l'épaule gauche. Il avait donc attendu toute une journée pour lui parler...
Elle ne put s'empêcher de l'admirer une dernière fois. Ses cheveux d'une couleur si singulière, sa cicatrice traversant son œil gauche, sa mâchoire carré, ses épaules gigantesques...
Comment avait t'il pu lui faire ça, lui faire croire qu'il appréciait sa compagnie... Elle se remémora tous les moments passés ensemble, où naïvement, elle pensait qu'il était heureux d'être avec elle...

L'archéologue s'éloigna légèrement et s'approcha du bord. La mer était d'un noire intense en cette nuit sans lune et les légères vagues empêchait tous reflets de se créer. Robin enjamba la barrière, laissant ses 2 jambes pendre dans le vide... Elle souffla un grand coup puis se poussa d'un coup sec. Sa chute ne dura que quelques secondes pourtant Robin eu le temps de revoir toute sa vie défilée devant elle... Le cauchemars d'Ohara, ses innombrables fuites pour échapper au gouvernement mondiale, sa rencontre avec l'équipage et ses premiers échange avec Zoro, son sauvetage à Enies lobby... JE VEUX VIVRE leur avait elle dit...

[OS] Entre ignorance et déclarationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant