Together

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  Il est près de 03:00 lorsque nous sommes fixées. Beaucoup de larmes ont été versées. Beaucoup de sujets ont été abordés. Sans vouloir influer son jugement, j'ai néanmoins expliqué à Addison ce que Derek m'a dit, l'autre jour. Elle va engager la procédure de divorce. Elle s'est finalement rendu compte qu'elle méritait d'être heureuse. En attendant, nous tairons notre liaison. Une fois que tout cela sera réglé, nous vivrons librement. Enfin.
   Maintenant, que faire ? Ce n'est pas une heure pour rentrer chez soi, ni pour prendre une chambre d'hôtel... Autant rester là. Dormir.

MOI. – Addison, il est 03:00...
ADDISON. – Je suis épuisée...
MOI. – Moi aussi. On... on dort ici ?
ADDISON. – J'allais vous le suggérer...
MOI. –... Je... j'ai envie de dormir avec vous... Vous êtes d'accord ?
ADDISON. – Bien sûr.

   Me lançant un sourire sincère, elle retire sa jupe ainsi que son chemisier pour être plus confortable.

MOI. – Vous voulez mon t-shirt ? J'ai un sous-pull en dessous.
ADDISON. – Je veux bien. J'ai peur d'avoir froid...

   Je le retire et le lui donne. Elle l'enfile aussitôt. Je me glisse sous les draps, contre le mur et la regarde. Elle est belle. Ses jambes nues me donnent envie d'elle mais je me calme, sachant bien que je suis beaucoup trop fatiguée pour coucher avec elle, et que la réciproque est vraie. Elle éteint la lumière et me rejoint, à la seule lueur de la lune. Une fois dans le lit, elle se colle à moi. Hésitante, je pose une main incertaine sur le haut de sa cuisse, n'osant pas l'enlacer. Elle s'en rend compte et saisit mon poignet, ramenant mon bras autour de son buste. Je la sens se serrer plus étroitement contre moi alors que je dépose un baiser dans sa nuque.

MOI, chuchotant. – Il faudrait peut-être qu'on arrête de se vouvoyer, vous pensez pas ?
ADDISON, riant en un souffle. – Tu crois ?

   Elle me sens sourire dans sa nuque et tend son bras en arrière pour caresser ma cuisse. Nous ne mettons que peu de temps à nous endormir.
   A notre réveil, il est 09:00. Je suis en congé et Addison ne reprendra ses fonctions que la semaine prochaine. Je me retourne pour pouvoir la regarder.

MOI. – Bonjour...
ADDISON. – Bonjour.
MOI. – Bien dormi ?
ADDISON. – Mieux que jamais...
MOI. – C'est vrai ?
ADDISON. – Oui. Te sentir contre moi, toute proche, pouvoir profiter de ton corps, de ton odeur, de ton étreinte... ça m'a fait beaucoup de bien. Je me suis sentie en sécurité...
MOI. – Tu veux rire ? Je me suis fait la même réflexion quand on s'est couchées... Je me sentais en sécurité, et d'autant plus alors que de base j'ai horreur du contact physique.
ADDISON, touchant mon bras. – Il était temps qu'on se trouve, donc...
MOI. – Oui... Est-ce que tu veux qu'on aille prendre le petit-déjeuner quelque part ?
ADDISON. – Volontiers.
MOI. – Je dois passer au vestiaire pour me changer avant. Tu veux venir avec moi, ou tu m'attends ici ?
ADDISON. – Je vais t'attendre ici. J'aimerais bien qu'on ne me voie pas avant lundi...
MOI. – Ça marche. Je me dépêche, alors.

   Je parcours les couloirs rapidement. Une fois changée, je regagne notre chambre de garde d'un pas décidé. Je croise Meredith au passage.

MEREDITH. – Salut !
MOI. – Hey.
MEREDITH. – Tu bosses pas, aujourd'hui. Qu'est-ce que tu fais encore là ?
MOI. –... Tu me promets de le dire à personne ?
MEREDITH. – Promis.
MOI. – Elle est revenue.
MEREDITH. – Addison ?
MOI. – Oui. J'ai passé la nuit avec elle. Enfin... à parler et à dormir avec elle.
MEREDITH. –... Derek sait ?
MOI. – Ne lui dis pas.
MEREDITH. – Je vois...
MOI, me remettant en marche. – Il faut que je te laisse, elle m'attend.
MEREDITH. – Iness, attends !
MOI, m'arrêtant. – Quoi ?
MEREDITH. – Non, rien. On en parlera plus tard...
MOI. – Non, dis-moi.
MEREDITH. – Vous... en êtes où ?
MOI. – Si c'est la réponse que tu attends, oui, elle donnera bientôt des papiers de divorce à Derek.
MEREDITH. – Ok.
MOI. – Promets-moi qu'il n'en saura rien avant que ce ne soit elle qui le lui dise.
MEREDITH. – C'est promis, je ne dirai rien. Rassure-moi, vous n'allez pas passer toute la journée ici ?
MOI. – Non, on comptait aller prendre le petit-déjeuner quelque part...
MEREDITH. –... Iness, si vous voulez rentrer à la maison, allez-y. Vous y serez tranquilles...
MOI. – Ça ne te gêne pas ?
MEREDITH. – Non. Et puis, c'est chez toi aussi...
MOI. – Merci, ça me touche...

   Elle me lance un sourire complice avant de repartir. Quand je rentre dans la chambre de garde, Addison a revêtu ses habits de ville.

MOI. – On peut aller chez Meredith, si tu veux.
ADDISON. – Tu penses que c'est une bonne idée ?...
MOI. – Oui. On ne craint rien, là-bas : c'est bien le dernier endroit où Derek te cherchera...
ADDISON. – Mais... tes amis ?
MOI. – Ils savent.
ADDISON, blêmissant. – Que je suis ici ?
MOI. – Non... Que je t'aime...

   Soulagée, elle me lance un regard reconnaissant tout en ouvrant la porte pour que nous quittions les lieux.

MOI. –... Je n'ai pas pu le cacher bien longtemps, à vrai dire... En fait, c'est Meredith qui nous a grillées.
ADDISON. – Ah oui ?
MOI. – Oui. Elle a remarqué qu'on se comportait... de façon étrange, l'une envers l'autre.
ADDISON. – Pourtant, j'ai essayé de ne rien laisser paraître...
MOI, levant les yeux au ciel en souriant. – Addison...
ADDISON. – Quoi ?
MOI, la regardant en coin. – Capuccino.

   Nous échangeons un regard complice en arrivant dans le parking.

MOI. – Comment on fait ? On prend chacune notre voiture et on se rejoint ?
ADDISON. – Oui, je pense que c'est plus prudent...

   J'acquiesce et la laisse, rejoignant ma voiture. Une petite demi-heure plus tard, je la précède et j'entre dans la maison. Cinq minutes après moi, elle passe le pas de la porte.

ADDISON. – Iness ?
MOI. – Oui, je suis là. Viens, entre.

   Elle me retrouve dans la cuisine. J'ai sorti des tasses et tout le nécessaire pour le petit-déjeuner.

MOI. – Je suis contente que tu sois revenue...

   Elle se rapproche de moi, me regardant avec tendresse. Nos doigts se lient quelques instants avant que nous ne nous enlacions, amoureusement.

ADDISON. – Moi aussi...

   Déposant un baiser au coin de mon front, elle resserre l'étreinte puis nous nous lâchons.

MOI. – Café ?
ADDISON. – Café.

   Je la sers et m'assois en face d'elle, plongeant mes yeux dans les siens.

MOI. – J'ai envie d'en savoir plus sur toi... Raconte-moi...
ADDISON. – Qu'est-ce que tu veux savoir ?
MOI. – Tout.
ADDISON. – Tu es au courant que tu en sais déjà énormément ?...
MOI. – Peut-être, mais c'est pas toi qui me l'as dit : j'ai deviné toute seule...
ADDISON, portant sa tasse à sa bouche. – Pas faux...

I'm in Love with Satan | EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant