7 I Fragments du passé

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Le son d'une porte qui claque tira Maxime de sa torpeur. Sa mère partait sûrement au travail... Le brun s'étira entre ses draps puis frotta ses yeux encore endormis. Lentement, il se retourna pour faire face au plafond de sa chambre. Puis il resta plusieurs minutes à contempler le vide.

C'était une sensation bizarre, ce silence autour de lui... Maxime était habituellement réveillé par le ballet incessant des voitures, des bus et de la foule parisienne. Le brun avait appris à aimer ça. C'était un son rassurant, comme une présence indéfectible à ses côtés.

Dire qu'il détestait Paris serait aujourd'hui un mensonge. Aliya avait raison sur toute la ligne... Il était devenu l'un d'entre eux... Sans un bruit, Maxime s'assit au milieu de son lit. Il ramena ses bras autour de ses jambes et cacha sa tête au creux de ses genoux. Le calme lui fit prendre conscience de sa profonde solitude.

Il éclata en sanglots.

Le brun ne savait même pas pourquoi il chialait. C'était viscéral : Maxime se sentait triste, seul et incompris. Une douleur aiguë dans l'estomac le cloua au lit, si forte qu'il se sentait défaillir. Pathétique quand il repensait à Aliya qui venait de perdre son père. Qu'il pouvait être faible parfois. Et égoïste. Et idiot aussi.

Personne ne viendrait le sortir du lit aujourd'hui. Sa mère était partie au travail, son frère avait rejoint sa petite famille à Corte... Et puis Aliya ne lui avait pas envoyé un seul foutu message depuis l'épisode du 14 juillet. Pas un mot, pas un regard rien. Ça allait bientôt faire deux semaines que la blonde jouait la morte, laissant ses messages en "vu". Maxime n'avait aucune réunion en attente, aucun appel à passer, aucune réservation à faire, aucun dossier à remplir, aucun rendez-vous de dernière minute. Rien.

Alors pourquoi son ventre se tordait sous l'effet de l'anxiété ?

Ses pensées convergèrent vers son paternel... Pourquoi aujourd'hui ? Sûrement que la discussion au bord de mer avec Aliya l'avait bouleversé... Il en avait marre de tout ramener à cette foutu blondasse.

Maxime devait avoir 15 ans à l'époque, peut-être 16... Les deux hommes s'étaient disputés pour des conneries. Tout ce dont il se souvenait, c'est que les esprits s'étaient échauffés, qu'ils s'étaient dit des choses terribles... Des paroles que l'on regrette une fois la tempête passée.

Il n'était qu'un gosse à l'époque... Un petit con en pleine crise d'adolescence qui détestait tout et tout le monde.

Par pur orgueil, le père et le fils s'étaient alors perdus de vue. Quant à Maxime, il n'avait jamais vraiment eu le temps de s'y pencher à nouveau. Emporté par les courants d'une vie d'influence, le brun avait rangé le problème "papa" dans un coin de sa tête avec toutes les obligations que l'on remet à plus tard. Aujourd'hui, il devait dépoussiérer ses souvenirs avant que la couche soit si épaisse qu'il ne puisse même plus les distinguer les uns des autres.

Immortelle - Maxime BiaggiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant