10 I Avez-vous déjà tué par amour ?

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Le sang avait séché autour de ses doigts, dans les plis de sa peau et même sous ses ongles ; il était partout, comme une tache indélébile sur son âme. De rage, Aliya frotta ses mains jusqu'à s'en faire mal, mais la douleur était la bienvenue face au tourbillon d'émotions qui la traversait à présent.

Tout s'était enchaîné si vite... Lorsqu'elle était sortie de son état de choc, la jeune femme avait hurlé au secours, relevé le corps inerte du brun, tenté de le réveiller puis appelé les secours.

Rapidement, les garçons l'avaient rejointe pour l'aider dans sa tâche. Ils avaient attendu les pompiers, le souffle court, pendant des minutes qui leur avaient semblé être des heures. Durant ce laps de temps, personne ne l'avait questionnée sur les circonstances de l'accident, pourtant, Aliya aurait préféré qu'ils le fassent puis la dénoncent aux flics afin qu'elle paie enfin la monnaie de sa pièce.

À la place, elle attendait - ou plutôt espérait un miracle - dans la salle d'attente de ce maudit hôpital. Depuis plusieurs heures déjà, le petit groupe exigeait des réponses, mais aucun docteur n'acceptait de dévoiler ne serait-ce qu'une information sur l'état de santé du Corse.

Aliya était à deux doigts de sauter à la gorge du premier infirmier qui passerait la porte ; ses pensées dérivaient sur la manière dont elle le ferait parler...

La blonde était incapable de rester immobile : elle se balançait d'avant en arrière puis croisait et décroisait les jambes sans jamais s'arrêter. Il ne restait plus que ses mains, crispées autour de ses genoux, seul vestige contre son anxiété. Ses lèvres étaient pincées et elle se les mordait, cherchant à bloquer les aveux qui lui démangeaient la gorge.

Son regard, lui, était rivé sur la porte, comme si elle espérait échapper à cette situation cauchemardesque.

- Putain, qu'est-ce qu'ils foutent bordel !

Élian fut le premier à craquer. Le garçon bondit sur ses pieds et rejoignit Aliya qui, tête baissée, n'osait faire face à son meilleur ami.

- Hé ! Aliya, viens avec moi, on va les faire parler, ces enflures putain de merde ! Ils ne peuvent pas nous laisser dans le flou comme ça ! Je refuse de ne rien faire !

Ce sang la dégoûtait, ses mains la dégoûtaient, son silence la dégoûtait, sa lâcheté la dégoûtait. Elle se dégoûtait.

- Si le prochain docteur ne nous aide pas, on ira nous-mêmes voir ce qu'il se trame. Gronda finalement la blonde en relevant la tête.

- Les gars, calmez-vous, on va trouver une solution plus...pacifiste

- Maxime s'en est sorti, sinon ils ne mettraient pas autant de temps à venir nous voir pour parler de - eh bien...

Perdus dans le vide, Aliya fixa le mur de cet hôpital ; il était blanc... Si blanc... Presque aussi blanc que le teint blafard qu'arborait Maxime ce soir-là, gisant dans une mare de sang... La blonde déglutit difficilement, puis frotta frénétiquement ses yeux pour effacer l'image macabre de sa mémoire, mais l'horreur persistait...

Immortelle - Maxime BiaggiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant