3 I Éveil

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La matinée était plutôt fraîche pour un mois de juillet. Frissonnante, Aliya délaissa ses pinceaux quelques secondes pour attraper une petite laine qui traînait dans son atelier.

Elle avait peint toute la nuit, accompagnée par la douce mélodie de la houle. La mer avait ce pouvoir d'apaiser les âmes. Quelque chose dans son rythme lui rappelait son enfance, comme les bras réconfortants d'une mère qui vous bercent.

Aliya frotta ses yeux, elle n'avait pas réussi à fermer l'œil de la nuit. La dispute de la veille tournait en boucle dans sa tête. Elle s'en voulait d'avoir perdu le contrôle ; aussi loin qu'elle se souvienne, la blonde n'avait jamais été violente envers Maxime. 

Revoir le brun après une année d'absence l'avait ébranlée : elle n'avait pu supporter son silence, son indifférence, comme si leur relation ne lui importait que peu, comme s'ils n'étaient plus rien. 

D'un geste rapide, elle mélangea les pigments sur sa palette pour obtenir la teinte bleutée qu'elle souhaitait. Une fois la teinte obtenue, la blonde prit un pinceau plus fin et appliqua soigneusement la première couche sur sa toile. Mais sa vision se brouilla. Elle essuya rageusement les larmes qui perlaient au coin de ses yeux et continua à ajouter de la texture au tableau.

Aliya se sentait idiote de pleurer comme une fillette amourachée. Pourtant, c'est exactement ce qu'elle était, et ce constat la révoltait. 

Leur relation n'avait jamais été conflictuelle jusqu'à aujourd'hui. Bien sûr, ils avaient eu quelques disputes d'adolescents, mais rien de très sérieux... Ils avaient grandi ensemble, partagé leur première cuite, leur premier voyage, leur première rupture et puis les suivantes aussi. Ils avaient poussé côte à côte, formant une seule et même plante, leurs racines entrelacées. Et une plante ne s'envole pas, n'est-ce pas ? À moins qu'on ne la déracine...

Sa main se mit à trembler alors qu'elle traçait l'horizon au-dessus de la mer sur sa toile. Lorsqu'elle était gamine, la peinture lui était apparue comme la seule manière de concentrer son esprit sur un seul sujet, d'éliminer les pensées parasites.
Mais aujourd'hui, rien n'y faisait, elle n'avait qu'une envie : sauter du balcon et se laisser emporter par la mer.

Avec rage, elle envoya valser son pinceau. L'impact du bois contre le carrelage blanc réveilla son chat, qui poussa un miaulement inquiet.

Aliya se releva et rejoignit sa boule de poils rousse à quatre pattes. Aussitôt, son chat se retourna sur le dos, offrant son ventre à sa mère. La blonde s'allongea à ses côtés et plongea sa main dans sa douce fourrure. Le chat se mit alors à ronronner, appliquant un peu de baume tout contre son cœur.

- Heureusement que tu es là, toi... sourit-elle en embrassant le haut de son crâne poilu.

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- Hey, comment tu vas doudou ?

Une brunette fit irruption dans son atelier. Concentrée sur sa peinture, Aliya ne l'avait pas remarquée depuis la terrasse. 

Immortelle - Maxime BiaggiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant