Ryan & Kansas

Chapitre 3

Ryan...

 Accoudée dans le lit, effleurant la peau nue du dos de Kansas, elle soupira et s'étira lentement. Lentement, elle se retourna sur le dos et je me penchai pour l'embrasser.

— Bien dormi, toi ?

— Bien dormi, et toi ? me demanda-t-elle.

— Tu es belle quand tu dors.

— Tu as passé combien de temps à me regarder dormir ?

— Un petit moment, répondis-je.

— On part dans combien de temps ? me questionna-t-elle.

— Pas assez longtemps pour ce que tu as en tête, répondis-je en souriant.

— Dix minutes, sous la douche, toi et moi, c'est suffisant. J'ai besoin de me détendre un peu avant de devoir mentir à tes amis, pour sauver ton cul.

Après une douche rapide, mais brûlante, Kansas s'était habillée. Elle avait opté pour un legging noir avec un pull noir et une doudoune sans manche camel, le tout avec une paire de bottines fourrées. Kansas était sublime, légèrement maquillée, et ses cheveux étaient lâchement tressés.

Prêts, on quitta son appartement, son énorme valise sous la main et un sac de voyage avec de quoi grignoter et s'occuper pendant le voyage. En voiture, Kansas me posa plein de questions pour savoir quand avait lieu mon anniversaire, l'anniversaire de mes enfants, et connaître les noms de mes amis. Elle semblait particulièrement stressée et cela se voyait.

— A toi, parle-moi de toi. Dis-moi ce que je dois savoir de toi, dis-je.

— Je suis fille unique, j'ai vingt-sept ans, mes parents m'ont eu très, mais alors très jeunes, ils étaient au lycée. Ils se sont séparés et ma mère ne l'accepte pas. Quant à mon père, on ne s'entend pas.

— Pourquoi ?

— On peut parler de divergences d'opinions. Mon père est un homme plutôt implacable qui ne comprend pas que sa fille de vingt-sept ans soit une adulte et qu'elle puisse choisir de sortir avec un homme plus vieux. Il ne comprend pas mes choix de vie et je n'ai plus envie de perdre du temps à me justifier. Je fais ce que je veux et son avis, je m'en fous royalement.

— Il s'inquiète peut-être pour toi, tout simplement.

— Peut-être. Mais en tant que psy, le comportement de ce dernier et ce, sur les cinq dernières années, me fait penser que sa vie parfaite le faisait souffrir. Il a commencé par avoir une maîtresse, une femme dont il est tombé amoureux et pour qui, il a quitté ma mère et sacrifié son mariage. Il a merdé et mal géré son truc, faisant souffrir sa famille. Mon père s'est transformé en connard égoïste. J'ai vingt-sept ans et je peux comprendre que mon père puisse ne plus aimer ma mère, que ses sentiments ont changé et qu'il aspire à vouloir retrouver un bonheur qui lui manque. Mais il aurait dû faire les choses autrement, pas comme ça.

— Je suis désolé, je comprends et puis ta place n'est pas facile, dis-je. Entre ton père et ta mère, c'est délicat.

— Oui, je sais. Bon et si tu me parlais du programme de ces trois futures semaines ?

— Ski, snowboard, restaurant, détente, sorties entre amis. Nos amis de Los Angeles seront également de la partie. Après j'ignore ce que les filles ont prévu, exactement.

On arriva après une heure de route à l'aéroport, Damon avait mis son jet privé à disposition. Je me garai près du 4x4 de Jensen et réalisai que nous étions les derniers, car je reconnus sans mal la berline rouge de Ruby. Je pris une grande inspiration et descendis quand j'aperçus Tiarnan et Tahoe.