La rentrée

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- Laïla lève toi tu vas être en retard, me cria ma mère depuis la cuisine.

J'étais déjà réveillée mais je n'avais pas envie de me lever.

- Laïla descend, je t'ai fait ton petit déjeuné, insista ma mère

J'obéis, mais le noeud qui s'éternise dans mon ventre depuis le début de mon collège, revint, comme à son habitude, à l'instant même où je me lève. Une bonne odeur flottait dans la cuisine lorsque j'arrivai, mais je n'avais pas faim. Je m'assis à côté de ma mère et elle me servi 2 oeufs au plat.

- Alors prête pour t'a journée, me demanda t elle

Je hochai la tête pour lui mentir et qu'elle ne s'inquiète pas trop. Elle finit son petit déjeuné avant moi alors elle se leva, débarrassa son assiette et ses couverts, puis elle m'embrassa la joue et partit vers la salle de bain pour se préparer. J'en profitai pour vider mon assiette dans la poubelle, puis je retournai dans ma chambre pour m'habiller. J'enfilai un tee-shirt noir, un jean bleu foncé et un pull large. Je pris ma brosse et je coiffèrent mes cheveux très grossièrement.

Dans la voiture en direction du collège je regardais les paysages défilés et quand la voiture s'arrêta mon noeud dans le ventre me fît tellement mal que je dûs me retenir de vomir. Je descendis le corps tremblant de la voiture, je pris mon sac dans le coffre de la voiture et traversai la rue. Une fois arrivée devant le collège, je sentais mon cœur cogner contre ma poitrine, j'avais les jambes en coton et les mains moites. Mais refoulant tout, je me forçais à paraître détendue puis j'entrai.

Il n'y avait pas beaucoup de monde car le lundi les cours commençaient une heure plus tard que d'habitude. J'allai m'asseoir sur un banc en pierre et sortis un livre derrière lequel me cacher. Je me suis toujours demandée comment les gens me percevaient, sans doute me voyait t il comme étant une fille au corps squelettique, dont les cheveux mi-longs brun était coiffés de manière à cacher ses yeux sombres et son visage à la peau blanche.

- Alors la chienne, toujours seule ou t'attend ton amie imaginaire, cria une voix que je connaissais trop bien

Je lavai les yeux vers la fille qui se tenait à quelques mètres de moi : Carla. Elle semblait tout droit sortie d'un manga avec sa mini-jupe à carreaux et son pull blanc kawaii, elle avait bouclé le bout de ses longs cheveux châtains et tenait la main de Kévin, le mec le plus populaire du collège. Voyant que je ne lui répondais pas, elle m'aracha le livre des mains et le jetta à la poubelle, je lui lançai un regard noir mais elle ricana

- Tu vas encore me grogner dessus, dit t elle

Je savais pourquoi elle disait ça : j'avais bien commencé mon année en sixième, mais Carla étant la plus grande peste que j'ai rencontré, s'amusait à rabaisser tout le monde qu'elle considérait "différent". Un jour, elle embêta ma seule amie, quand je vis ça, je m'interposai et l'instinct me souffla de grogner pour l'effrayer, c'est alors que j'ai obéis : un bruit semblable à celui d'un animal sortit de ma gorge. Je pensais que ça n'irait pas plus loin, mais le lendemain, tout le monde l'avaient appris et depuis ce jour plus personne ne m'accorde de regard. Quelques jours plus tard mon amie changea d'école, je me promis alors de ne plus jamais écoutées mon instinct.

- Tu ne veux toujours pas parler, très bien

Carla leva la main, encore une fois mon instinct me souffla de lui bloquer la main et lui donner un coup dans l'estomac, mais je me retins et elle me frappa, puis elle partie rejoindre ses amis.

Le reste de la journée ne fut pas mieux : Je n'eus que des professeurs qui me déteste car Carla leur avait raconté que j'avais triché aux contrôles, que c'était moi qui avait mis des cafards dans les casiers et moi qui avait fait exploser le laboratoire.

Le soir ma mère vint me chercher

- Alors ça a été t'a journée ? me demanda t-elle

- Oui ça allait

- Super alors, tu es dans quelle classe ?

- 3ème B

- D'accord

Les jours suivants furent un enfer : les professeurs me donnais des devoirs en plus et prenaient soin de trouver des excuses et Carla avait pris un plaisir de me frapper à la rentrée donc elle me donnais une claque dès qu'elle me croisais. Je tînt pendant 2 semaines, mais vendredi soir, je fis un détour par la forêt qui longe derrière chez moi pour monter jusqu'à la falaise.

Je voulais que tout s'arrête, j'en avais assez. La falaise étant assez loin, il fit nuit lorsque j'arrivai. Il ne pleuvait pas, mais j'avais froid. Les arbres laissaient à peine la lumière de la lune passer et depuis le haut de la falaise je pouvais apercevoir la petite maison dans laquelle j'habite. Les bras écartés face à mon village, mes larmes coulaient abondamment, j'essayai de me calmer en écoutant les bruits de la nuit. De toute façon tout allait s'arrêter dans quelques minutes, j'étais prête depuis longtemps, j'étais prête depuis le début du collège. Mes larmes avaient séché alors je m'approchai du bord, je m'apprêtais à sauter, quand soudain, je l'entendis, j'entendis le hurlement du loup. Soudain quelque chose naissa dans mon cœur brisé, quelque chose qui gagnait peu à peu mes membres. Mon cerveau était comme engourdi. Je reculai de quelques pas

- Non, je peux pas faire ça, dis-je

Je repris alors le chemin inverse, mais malgré la pleine lune je ne retrouvais pas le chemin.

- Vous êtes vous perdue jeune fille, demanda une voix dernière moi

Je me retournai brusquement et vis une petite dame avec une robe rosé et un châle violet. Ses long cheveux gris était attachés en chignon bien serré.

- Euh... oui je ne trouve plus l'orée de la forêt, lui répondis je méfiante

- Je vois, alors si tu me fais confiance suis moi

Elle continua sa route sans se soucier si je la suivait ou pas. Après 10 minutes de marche elle repris la parole

- Pourquoi as tu voulue te jeter du haut de cette falaise ?

- Vous... vous m'avez vue ?

- Pas tout à fait...

Elle sortit du sentier et se dirigea vers une petite cabane en bois

- Je fais juste un passage rapide et après on repart, m'informa t elle

Je la suivi même si c'était risqué. À l'intérieur il n'y avait presque rien : un lit, une table et une centaine de bocaux sur des étagères attachées aux murs.

- À quoi sert ce tambour, lui demandai je

Un petit tambour traînait par terre et ressemblait à un djembé

- Il sert à faire découvrir son animal totem à qui veut bien

- Son animal totem, répétais je

- Oui, un animal totem est l'animal qui veille sur toi, celui qui agis dans ta vie pour ton bien. Mais toi tu l'empêche d'agir, résultat il ne peut pas t'aider et si un loup n'avait pas hurlé, tu serais déjà plus de ce monde

- Vous voulez dire, que l'instinct que renferme tout le temps, c'est...

- Ton animal totem qui essaye de te protéger

Je sentais la boule s'estomper peu à peu : je n'étais pas seule, je ne l'ai jamais été. Mais j'ai blessé mon totem, il a ressenti lui aussi tout ce que j'ai vécue, tout. Je devais m'excuser.

- Madame, je souhaiterais rencontrer mon animal totem, s'il vous plaît

Elle leva la tête et me fixa une lueur de malice dans le regard

- Ford bien, alors allonge toi sur ce lit et commençons.

L' hurlement du loup Où les histoires vivent. Découvrez maintenant