Prologue

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Dans la pénombre tamisée de la chambre, l'air était chargé d'une tension presque palpable, une électricité née de la passion incontrôlée des deux amants. Leurs souffles entrecoupés, leurs corps enlacés dans une danse intime, semblaient imperméables au monde extérieur. Les draps épars, chiffonnés sous l'impulsion de leurs gestes, ondulaient comme le reflet de leur désir partagé. Leurs regards, pleins d'une ardeur silencieuse, s'accrochaient l'un à l'autre, comme deux flammes dans l'obscurité, alimentant une tension brûlante, sourde et irrépressible.

Mais cette ivresse charnelle fut brutalement interrompue.

BAM !

Un bruit fracassant déchira le silence, ébranlant chaque fibre de leur être.

L'homme se redressa aussitôt, ses muscles tendus, ses yeux s'agrandissant sous le coup de la surprise. Un éclat de panique traversa son regard, faisant s'évanouir l'étincelle de passion qui y brillait encore quelques secondes plus tôt. La femme, désemparée, sentit son cœur s'accélérer. Elle se redressa à son tour, les cheveux en désordre, le souffle court, et la peur glissant lentement sous sa peau.

— Qu'est-ce que c'était ? articula-t-elle dans un souffle, son regard cherchant désespérément une réponse dans celui de son amant.

Il ne répondit pas. Ses yeux avaient pris une teinte froide, distante, son visage se refermant derrière un masque de dureté. D'un geste sec et presque mécanique, il se tourna vers la table de nuit, sa mâchoire crispée, ses traits tendus par une gravité nouvelle, étrangère à l'homme qu'elle croyait connaître. Le changement en lui était palpable, comme si en un instant, il avait basculé dans un monde secret et dangereux, où elle ne pouvait plus le suivre.

D'un geste sûr, il ouvrit le tiroir, et en sortit une arme noire, brillante, dont le poids semblait disproportionné dans cet espace autrefois dédié à l'abandon amoureux. Son regard perça la pénombre avec une intensité nouvelle, tranchante, comme si chaque ombre pouvait désormais receler un danger invisible.

La femme se figea, ses yeux écarquillés de stupeur, son souffle se suspendant dans sa gorge.

— Mais... c'est illégal... Tu n'as pas le droit d'avoir ça ! s'exclama-t-elle, sa voix tremblante, presque méconnaissable, son regard déviant instinctivement vers la porte comme une bête traquée.

L'homme resta muet, imperturbable, les yeux rivés sur l'arme, comme s'il évaluait silencieusement le poids de chaque décision à venir. Il ne daigna même pas la regarder. Ses mâchoires serrées révélaient une concentration intense, celle d'un homme soudainement acculé, qui n'a plus d'autre choix que de répondre à une menace imminente. L'air de la chambre, autrefois saturé de passion, était maintenant lourd de tension et de peur.

Sans un mot, il descendit du lit, l'arme serrée dans sa main, chacun de ses pas résonnant comme une menace sourde sur le parquet, marquant le passage d'un homme désormais en guerre contre une force invisible. L'atmosphère avait changé. Une froideur pesante s'infiltrait dans chaque coin de la pièce, effaçant jusqu'aux traces de leur étreinte. Son regard, d'abord embrumé par l'instinct de survie, se durcit au contact des ombres projetées dans le couloir.

À peine avait-il eu le temps de sortir de la chambre qu'une violence brutale éclata. Une force implacable s'abattit sur lui, et il se fit plaquer violemment au sol. Il poussa un grognement de douleur alors que les menottes vinrent serrer ses poignets dans son dos, réduisant à néant toute possibilité de mouvement. Les policiers, impitoyables, exerçaient une pression insupportable sur sa cage thoracique. Il luttait pour respirer, sentant chaque inspiration devenir plus ardue, plus douloureuse, sous le poids de ce genou qui l'écrasait sans relâche.

Illusion Parfaite {TK}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant