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Cole

— Mec, si tu continues on arrivera à la fermeture, s'énerve mon capitaine.

Je ricane, sans cesser de me coiffer. Ces mecs se foutent royalement de leur tronche, ce n'est pas mon cas. Notre match de ce soir s'est conclu par une victoire écrasante de huit à deux contre les Rangers de New York, et je ne peux pas m'empêcher d'en être fier, surtout après avoir marqué quatre buts à moi seul, bien sûr, avec l'aide de mon jumeau. Ensemble, nous formons le duo le plus redouté de la NHL. Toutes les équipes qui se retrouvent face à nous redoutent notre présence sur la glace. Nous sommes les cauchemars des lignes de défense adverses.

Nous avons décidé de célébrer cette victoire au Vibe, le club qui borde la plage de Miami et où nous avons nos habitudes. Tout le monde sait que peu importe le fait que l'on s'apprête ou pas, nous ne ressortons jamais seuls de cette boîte. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour laisser mes cheveux bruns vivre leur vie dans tous les sens.

— Désolé, mais je n'ai pas l'intention de rentrer seul. J'ai besoin de me détendre au fond d'une chatte bien chaude et quand je vois vos tronches, vous feriez mieux d'apprendre à vous servir de ça, expliqué-je en lançant mon pot de gel à Parker, notre gardien.

— Trou du cul. J'ai la même tête et je n'ai pas besoin de passer trois heures devant un miroir, réfute mon jumeau.

— Cameron, on sait tous les deux que les groupies te choisissent en second choix, juste pour avoir l'impression de passer leur nuit avec moi, parce qu'elles n'ont pas eu la chance d'être l'heureuse élue.

— Non mais quel connard ! s'extasie Ryan. Comment tu fais pour passer encore les portes avec un melon comme le tien ?

— Le talent ? Non, je vois seulement les choses en face Cap'tain, je suis le jumeau parfait, c'est une réalité.

Mon frère soupire d'exaspération. Il est habitué à mes simagrées depuis toujours, tout comme mes coéquipiers, mais j'avoue que chaque jour, je réussis à mettre la barre de la connerie un peu plus haut.

Je termine en passant une dernière fois les doigts dans mes mèches et leur lance un sourire effronté avant de me diriger vers mon sac pour y jeter toutes mes affaires.

Mais au moment où je m'apprête à le hisser sur mon épaule, Ryan me bloque les bras, tandis que mon frère fourrage ma chevelure jusque-là impeccable avec ses mains pleines de doigts, la secouant dans tous les sens. Je tente de me débattre, mais Parker intervient et me maintient fermement.

— Bande d'enfoirés ! m'égosillé-je, lorsque Cam sort le déodorant de son sac et m'asperge avec, vidant entièrement son contenu.

— Au moins c'est sûr, tu ne vas pas sentir le raton laveur, fanfaronne cet abruti.

Mes trois potes me lâchent enfin, mes cheveux ne ressemblent plus à rien et je pue le parfum bon marché.

— Vous avez quel âge ? râlé-je en tentant de rattraper le massacre.

— Celui de te faire chier, s'esclaffe Parker qui remarque avec ravissement que je ne pourrai plus rien tirer de cette coiffure.

Je me vengerai, ce sont de vrais gamins.

Le club est comme à son habitude déjà surpeuplé. Nous entrons sous les flashes incessants, serrant la main de dizaines de personnes que nous ne connaissons pas. Les agents de sécurité nous saluent en frappant leur poing contre le nôtre. Nous sommes des habitués, nous les connaissons tous par leur prénom, et même les serveuses savent exactement ce que nous aimons boire et comment nous aimons notre vodka. Elles aussi, nous les connaissons plus ou moins intimement. Chacun d'entre nous a eu droit à un traitement de faveur à un moment donné, que ce soit dans un coin du carré VIP, à l'arrière du bâtiment ou même dans les toilettes. Les filles aiment s'occuper de nous de diverses manières.

The Fashion GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant