Chapitre 15

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Première phase franchie, les autres restent à venir. Maintenant, je suis devenu plus apte à me déplacer, ce qui n'est pas pour me déplaire. Ça ne vaut pas le fait de pouvoir marcher, mais d'un côté, j'avoue être fier de mes progrès constants. Les séances avec la kiné paient, et je le sens au plus profond de mon être.

Les cauchemars nocturnes continuent de me hanter, je me suis donc retrouvé dans l'obligation d'en parler à mes parents. Ma mère allait finir par le remarquer, ce n'est plus qu'une question de temps. Et puis, ça me fait du bien d'en parler, je commençais à en avoir assez de tout garder pour moi. Je peux emmagasiner, mais à force, je peux finir par exploser.

Mon accident, je n'arrive toujours pas à le digérer, c'est d'ailleurs pour ça que j'en rêve la nuit. C'est comme si j'ai ce besoin de constamment me le rappeler pour ne pas oublier. Je sais, mon inconscient m'envoie parfois des signaux étranges, me montrant sans cesse ce pourquoi je suis voué à rester toute ma vie sur ce fauteuil. La manière de m petite voix intérieure de ne pas trop me faire espérer sur des choses impossibles, comme remarcher.

En attendant, je désespère dans mon coin, à longueur de journée. Quelquefois, il m'arrive de parler à mon coloc pour faire passer le temps. On a fini par mieux s'entendre, du moins, à se tolérer. Il n'y a plus de prises de bec, juste deux jeunes adultes responsables qui échangent pour ne pas être seul dans nos épreuves respectives.

Pour commencer, il a fini par me révéler les raisons pour lesquelles il se trouve cloué dans un lit d'hôpital. Comme moi, il est victime d'un accident de la route. Pendant qu'il traversait la route en trottinette, il s'est fait renverser par une voiture. Sa moelle osseuse s'est retrouvée partiellement atteinte au niveau des vertèbres thoraciques, ce qui l'a plongé dans une tétraplégie incomplète.

Pour l'instant, il peut uniquement bouger les doigts et la tête, sa mobilité se trouve donc très réduite. Mais plus les jours passent, plus il retrouve des sensations, et ce grâce à notre super Camille qui fait des miracles avec ses mains. Comme moi, elle vient lui rendre visite tous les jours. Elle réalise des massages sur ses membres engourdis, et à l'aide de ses poignets, elle les soulève en prenant appuie. C'est une façon particulière de se muscler, m'a-t-elle expliqué pendant qu'elle faisait la même chose sur moi.

Mis-à-part ça, mon quotidien ne change en aucun cas, uniquement des séances chez la psy s'ajoutent à mon emploi du temps très peu chargé. Les médecins m'ont conseillé de venir régulièrement la voir, surtout quand ils ont appris via mes parents la teneur de mes cauchemars. Pour eux, mon accident reste un traumatisme qui peut m'empêcher d'avancer, c'est pour cela qu'il faut que j'en parle pour extérioriser, soi-disant, même si je n'en vois pas l'utilité.

Je ne trouve vraiment pas nécessaire de blablater durant des heures avec une personne qui ne fait que prendre des notes, écouter, et parfois même prodiguer des conseils qui n'en sont pas vraiment. Malheureusement, je n'ai pas le choix d'y aller, j'en suis contraint de force. C'est donc à reculons que je me rendrai à mes rendez-vous prévus une fois par semaine, le mercredi.

Sinon, bonnes nouvelles, pendant que je restais cloitré dans le service de chirurgie pédiatrique, mes parents ont retapé la maison. Ma chambre, qui se trouvait à l'étage, se situe dorénavant dans une partie du salon séparée par une cloison. Mes parents m'ont montré les photos des travaux qui avancent de bon train. Ce n'est plus qu'une question de temps pour que je rentre chez moi, maintenant que j'arrive à me déplacer. Je deviens chaque jour plus autonome, ce qui est rassurant.

Néanmoins, il me reste encore des progrès à faire, c'est pour cela que je dois toujours me rendre au MPR. Et comme le service est proposé en accueil de jour, je peux rentrer chez moi le soir sans soucis, ce qui me rassure. Cela fait pratiquement deux semaines que je reste dans cette chambre d'hôpital, alors, je ne me vois pas réitérer l'expérience une seconde fois. Et comme je vis à côté, il me faut uniquement vingt minutes pour y accéder, ce qui n'est pas si long. Mes parents préfèrent faire les trajets chaque matin, ce qui a ces avantages.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 23 ⏰

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