Chapitre 4 : le traumatisme du CDI

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Un mouvement me fait sortir de mon sommeil. J'ouvre lentement les yeux.

-Pardon, je ne voulais pas vous réveiller.

Je redresse légèrement la tête en émergeant comme je peux. Je me rends vite compte que cette nuit, j'avais bougé et je me suis retrouvée à poser ma tête contre l'épaule du professeur, comme si je m'étais blottie contre lui. Je me mets à rougir.

-Vous êtes réveillé depuis longtemps ?
-Depuis quelques minutes. Le soleil m'a réveillé.

J'attrape ma montre que j'avais posée sur la table de nuit hier soir. Elle affiche huit heures à peine passées. En s'excusant, le professeur se lève et rejoint la salle de bain.

Je m'étire et choisis ce que je vais porter aujourd'hui. J'opte pour une robe blanche à fleurs roses qui fait effet bustier et une chemise blanche à mettre en dessous, car le temps ne permet pas d'être bras nus. Je la porterai avec des petites sandales à talons blancs qui ne sont pas aussi hauts que ce que je porte pour l'université. Quand le professeur quitte la salle d'eau, je prends sa place.

Je m'habille et me maquille comme à mon habitude. Et après quelques instants, je retrouve le professeur, lui aussi habillé dans les coloris qu'il porte tous les jours.

-Vous aimez beaucoup l'orange.
-Ahah, oui.

Il prend son chapeau qu'il installe bien droit sur sa tête.

-Mon chapeau a un liseré orange, et vu que je veux le porter tous les jours, je dois l'assortir avec mes vêtements. Un vrai Gentleman doit savoir accorder les coloris ensemble.
-Je peux demander pourquoi tenez-vous tant à votre haut-de-forme ?

Layton réfléchit un instant en me regardant dans les yeux. Puis, il se met à sourire de manière nostalgique.

-Mon ex-femme me l'a offert. Mais elle a malheureusement disparu il y a quatre ans.

Je me sens mal d'un coup car je sais trop bien ce que ça fait. Quand on me parle de mes parents, j'ai toujours le cœur qui se serre. Maintenant je m'en veux de lui avoir rappelé des souvenirs si négatifs.

-Il vous va très bien.
-Merci.

Je me frotte le sommet du crâne en essayant de changer de discours.

-Et si nous allions prendre le petit déjeuner dehors ? Ça fera plaisir à Luke.
-Excellente idée.

Les yeux mouillés du professeurs laissent place à un sourire bienveillant. Nous rejoignons alors le rez-de-chaussée, où Luke nous attendait de pied ferme. Il était déjà prêt depuis longtemps, en nous racontant qu'à partir de sept heures, il n'y a que du passage incessant dans le salon, entre Jade qui se prépare pour aller en cours, ma tante qui fume et ma grand-mère qui chante des classiques français sans se soucier de qui dort.

Layton l'a rassuré en disant que nous n'étions pas mieux lotis car nous nous partagions un lit pour deux. Il a ajouté aussi, que quand on enquête, on doit se confronter à des situations peu agréables pour le bien de la recherche. Pour embêter le gamin, il a cependant rajouté que pour le coup, sa situation à lui (au professeur) était loin d'être désagréable car il était en ma "charmante compagnie". J'ai roulé des yeux.

J'emmène les londoniens dans une boulangerie qui fait salon de thé, un peu plus loin dans la rue. Nous sommes dans les beaux quartiers. Après avoir longé la Seine, nous nous arrêtons dans un salon de thé situé un peu avant le pont de Bir-Hakeim. En terrasse, le soleil levant sèche les pavés mouillés par la rosée du matin.

-Bonjour. Qu'est-ce que je vous sers ?

Je regarde un instant la carte. Les deux garçons ont déjà fait leur choix. Mais au moment où j'ouvre la bouche, Luke prend les devants.

Professeur Layton Et La Fontaine Aux Mille FleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant