Ominus

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Sirius observait le garçon assis sur le trottoir à côté d'une malle. Il se demandait ce qu'il faisait là. Il pensa à s'avancer sous sa forme de chien pour lui tenir compagnie et espérer comprendre ce qu'un enfant de treize ans faisait là avec sa malle pour l'école de magie. Sirius pensa à sa fugue quand il avait seize ans. Il sursauta d'un coup en voyant le garçon se lever d'un bond et tendre sa baguette magique. Un rayon lumineux l'éclaira un court instant.

Il se recouvra la tête avec un drap doux, en soie. Il y avait trop de lumière. Il ferma fort les yeux, sentit une douleur à son bras et de sa main droite caressa un bandage. Il ouvrit légèrement les yeux pour observer ce pansement. Il tenta de sortir sa tête mais fut trop ébloui par la lumière et se recouvrit donc la tête et plissa ses yeux. Il entendit alors un bruit. On venait d'ouvrir une porte et on s'approchait de son lit, incroyablement grand.

Narcissa s'arrêta et observa la bosse sous le drap. Elle eut un sourire, un peu amusée et sortit sa baguette magique. Les rideaux se fermèrent alors, et une touffe de cheveux noir sortit légèrement de sous le drap. Elle croisa alors deux yeux d'un gris sombre qui l'observait curieux.

- Bonjour, dit-elle avec douceur. Tu as bien dormi ?

Le garçon découvrit sa tête et la hocha. Il se força à s'asseoir, tremblant légèrement, encore faible et endolori. Narcissa fit apparaître un fauteuil et s'assit, faisant semblant de ne pas remarquer le mouvement de recul de l'enfant. Elle lui sourit avec douceur, espérant le rassurer et le mettre en confiance. Elle savait que chaque mot, chaque geste serait analysé et déchiffré. C'était un Black. Il n'y avait aucun doute. Le garçon était droit, la fixant, tentant de rester impassible, de ne montrer aucune faiblesse, aucune faille. Elle savait que c'était à elle de faire le premier pas.

- Je m'appelle Narcissa Malfoy, née Black, dit-elle donc, d'une voix douce.

Il tiqua légèrement. Un minuscule froncement de sourcils perturba un court instant son visage. Il la regarda alors de la tête au pied puis fixa ses yeux. Elle continuait à sourire.

- L'elfe de maison de mon oncle et de ma tante m'a emmené jusqu'à toi, reprit-elle. Tu étais dans la cuisine par terre. Tu as été blessé. Un ami de mon mari t'a soigné. Il repassera dans la journée pour s'assurer que ton bras et ton dos sont... mieux.

Il toucha le bandage, légèrement troublé.

- Est-ce que tu as froid ? Demanda Narcissa. Du mal à respirer ?

- Non.

La voix était sèche, froide, sans émotion. Au moins, il acceptait de parler.

- Est-ce que... tu as faim ? Interrogea Narcissa.

Elle préférait aller étape par étape : d'abord s'inquiéter sur son état de santé, savoir s'il se sentait prêt à être servi et donc se sentir assez à l'aise, puis tenter d'en apprendre plus avec prudence sur son identité exacte. Narcissa connaissait très bien les membres de sa famille. Ils étaient froids, toujours suspicieux et n'offraient leur confiance que très rarement, même entre eux. Elle n'était plus vraiment une Black en plus, en tout cas dans le raisonnement d'un enfant de cette vieille famille.

- Oui.

Elle sourit un peu plus.

- Tu voudrais manger quelque chose en particulier ?

Il fronça légèrement ses sourcils, l'air stupéfait qu'on l'invite à dire ce qu'il souhaitait. Il haussa des épaules, un peu raide.

- Du lapin, dit-il d'une voix posée, pas très fort. Des pommes de terre... des légumes aussi... Pas de pain.

Le dernier Où les histoires vivent. Découvrez maintenant