Bonne lecture... ❤

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L'éducation est une arme de paix.
- Maria Montessori -

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CHAPITRE 1 

Maison des Mayfield
Las Vegas


ROMY

Des cris, des cris et encore des cris.

Jamais mes parents ni mes frères ne cesseront de crier. 

Le pire est qu'ils ne crient pour rien. C'est toujours pour un petit quelque chose de rien du tout. Par exemple, aujourd'hui, ma mère a perdu son agrafeuse car mon père lui avait emprunté donc ils s'engueulent tandis que mes frères se disputent pour une manette de PS5. Que des conneries. 

Mon téléphone vibre dans mes mains, et je baisse le regard pour appuyer sur la notification Snapchat que j'ai reçu. 

C'est un message vocal d'un de mes meilleur ami, Ellis. 

- Eh Romy tu devineras jamais ce qu'il y a au lycée ! Y'a un nouveau ! Ca faisait des plombes qu'on en avait pas eu c'est super ! En plus il est grave bg donc je voulais avoir l'avis de la cheffe de groupe pour qu'on l'intègre dans notre cercle ! S'écrit-il dans son vocal alors que j'entends les autres lycéens parler à côté de lui.

Je ricane, descendant de mon lit tout en appuyant sur le bouton pour faire un message vocal.

- Je mange rapidos et je vous rejoins au lycée en début d'aprèm on verra ça ! Répondis-je avant de lâcher le bouton pour que le message s'envoie. 

Immédiatement, les cinq Bitmojis de mes amis apparaissent et Ellis me répond avec un pouce en l'air et un bonhomme qui sourit fait avec deux points et une fin de parenthèse. 

Je descends dans la cuisine où je retrouve ma mère qui a fini de se disputer avec mon père et qui fait désormais à manger, des pommes de terre éparpillées sur l'îlot centrale de la cuisine, et un économe à la main. 

- Oh, ma chérie, tu peux m'aider, s'il te plaît ? Me demande-t-elle. 

- Non. Je mange vite-fait puis je dois aller au lycée. Répondis-je. 

- Mais j'ai prévue à manger pour toi ! Dit-elle.

- M'en fou, Aric le mangera. Finis-je. 

Je pénètre la cuisine pour prendre un paquet de chips dans mon tiroir et le manger rapidement, le nez dans mon téléphone. 

Une fois le paquet terminé, je le jette à la poubelle et mets mes chaussures dans l'entrée. 

- Romy, tu ne vas pas partir comme ça ! Il y a un uniforme ! S'écrit ma mère. 

Je pose mon regard sur mon short en jean noir et mon haut en dentelle blanc qui me sert normalement de pyjama. 

- Rien à foutre ! Qu'ils me foutent des heures de colles s'ils en ont envie ! Pouffé-je avant de sortir de la maison. 

J'entends ma mère souffler alors que je referme la porte d'entrée mais j'en ai rien à faire. 

Aujourd'hui nous sommes le cinq août et c'est normalement la rentrée des classes. Mais comme toujours, je n'y suis pas aller. Enfin, on peut me féliciter car d'habitude je n'y vais pas l'après-midi non plus, mais là j'y suis partie ! 

Depuis la fin de ma seconde, j'ai changée, à cause d'une chose que je n'ai jamais dit à personne. J'ai changée du jour au lendemain sans que personne ne comprenne. Avant j'étais la petite fille que tout le monde adorait et chérissait, j'étais la chouchoute des professeurs, et la petite fille à papa. Maintenant, c'est moi seule contre le monde. Même mes amis ne sont plus sincères. Je le sais car ils peuvent se passer de moi des mois et des mois entier sans prendre une seule nouvelle et j'ai aussi vu sur le téléphone de ma meilleure amie qu'ils ont un compte à eux seuls. Je ne suis pas dedans. 

Mais je m'y suis faite, et désormais, je ne leur en veux plus, car je sais que c'est de ma faute. Ce qu'il s'est passé ce soir-là est de ma faute. Les disputes de mes parents sont de ma faute. Les disputes de mes frères sont de ma faute. Tout est de ma faute. 

Le bus s'arrête à l'arrêt juste en face du lycée, et je descends, pénétrant mon établissement, mon empire.

KAYRON

Et une tentative de suicide ratée, une.

Je m'assois sur un banc dans la cour intérieure, dans un grand carré d'herbe verte, alors que mon ventre gargouille de faim.

Oui, j'ai faim, mais non, je ne mangerai pas, car la cantine est la source de tous les problèmes.

La nourriture peut servir de projectiles, on peut faire tomber mon plateau, et on peut m'humilier devant l'entièreté du lycée.

Si on m'avait dit, ce soir-là, que je survivrais malgré quelques séquelles dû au médicaments forts que j'ai ingurgité, je ne l'aurai pas cru.

Je ne l'aurai pas cru car j'étais tellement au bout du rouleau que je n'aurai pas mentalement accepté le fait de rester en vie.

Depuis ce soir mes parents sont deux fois plus durs avec moi et ne cesse de me répéter la chance que j'ai d'être toujours en vie et d'avoir un toit sur la tête.

Malgré cela, je me sens mal, encore une fois, terriblement mal.

Mon regard se perd dans l'herbe mouillée par la pluie si fréquente, ici, à Londres. Une pluie si rassurante que je serai ravi d'y rester dessous pendant des heures. Une pluie si belle que je me fais des scénarios avec une amoureuse inventée de toute pièce, que je n'aurai jamais, et qui m'embrasserait à perdre haleine, sous cette pluie battante.

Je ne sais pas si un beau jour, j'aurai la chance de connaître l'amour, les papillons dans le ventre, et le simple plaisir d'être accompagné d'une personne qu'on aime plus que sa propre vie. Selon mes parents, cette chance ne viendrait jamais à moi, car je ne suis qu'un moins que rien, une erreur.

J'entends la sonnerie retentir. Déjà ?!

Je me lève de mon petit banc, et marche pour rejoindre ma salle de cours dans les couloirs que j'ai déjà à peu près tous repérés.

ESTRELLA MIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant