Chapitre 10

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Aramis

Son histoire m'avait bien plus chamboulé que je ne le pensais. Elle était passée par les pires épreuves qui soient... Trahie par un être qu'elle aimait et torturée pendant des mois... Je comprenais mieux pourquoi Maximus était si protecteur avec elle.
Il avait faillis la perdre, il ne supporterait pas que ça se produise une deuxième fois, connaissant l'homme sensible qu'il était.
J'avais envie de traquer cet homme à travers la ville, pour lui faire rencontrer le sol. Amandine ne devait pas être de nouveau confrontée à cet homme.

-Je sens ta colère, Aramis, souffla-t-elle.

-Je ne peux que l'être, je ne veux pas t'effrayer aussi.

J'arrimais mes iris aux siens, mais je ne vis pas de la peur mais autre chose. Me faisais-je de l'espoir ? Mon portable dans ma veste vibra, attirant notre attention.

-Peux-tu me l'attraper ?

Amandine fouilla dans la poche avant, en tirant mon téléphone, elle dut appuyer sur l'écran car elle se figea en voyant l'écran et ce fut à son tour de passer dans la phase 'colère' :

-C'est qui ? Qui t'envoi ces messages !? Dit-elle en bondissant de mes genoux.

-De quoi tu parles ? Dis-je surpris.

Elle tendit le bras pour me montrer l'écran du téléphone, le dernier sms reçu s'affichant :

'Je te hais ! Tu devrais être mort ! Crève !'

-C'est... tellement violent Aramis, qui peut...

Je lui arrachais le téléphone des mains, je ne voulais pas qu'elle voit ça, qu'elle s'interroge sur cette image de ma vie que je n'arrivais pas à... gérer.

-Ce n'est rien, ce n'est pas moi le plus important mais toi.

Elle me lança un regard qui en disait long sur la situation. Commençant à bien connaître ce bout de femme, je savais déjà qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire ainsi. Et je le compris d'autant plus lorsqu'elle croisa les bras sur sa poitrine.

-Pourquoi ? Pourquoi je dois me dévoiler et pas toi ? Pourquoi tu ne me laisses pas t'atteindre !? Ça doit fonctionner dans les deux sens !

Je haussais un sourcil face à sa réaction :

-Pourquoi tu te comportes comme si on était en couple ? Lançais-je.

Elle eut un moment d'arrêt comme si elle prenait conscience de quelque chose. Et je savais également que ce que je venais de lui dire pouvais paraître comme une pique.

-Amandine...Dis-je en attrapant sa main dans la mienne.

Elle venait de me raconter son histoire et j'étais en train de tout gâcher au lieu de la réconforter, de lui dire que ça ne changerait rien entre nous. J'étais en train d'adopter la casquette du parfait connard.

-Je ne souhaite pas te blesser, enchaînais-je.

Ses yeux qui arrivaient toujours à me captiver se posèrent sur moi. Il y avait de la douleur, ainsi que de l'incompréhension face à cette situation que je fuyais.

-Je... Ne suis pas prêt pour ça, finis-je par souffler.

J'allais retirer ma main pour lui laisser de l'espace mais elle la retint. La serrant aussi fort qu'elle pouvait, tout en laissant les larmes glisser sur ses joues :

-La violence psychologique... Je sais ce que c'est Aramis... A quel point ça nous frappe... A quel point ça peut nous détruire... A quel point on souhaite encore et encore de sombrer dans les ténèbres... Alors... Je t'en prie... Ne me fuit pas... Accepte lorsqu'on te tend la main... Tu as le droit de demander de l'aide...

Drogues de l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant