Chapitre 3,5 (Tetchō)

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Par réflexe, il se tourna vers le blanc et serra les poings en voyant son expression rude. Jōno se mit alors à courir vers le sous-sol, suivi du brun.

Chaque pas qu'il faisait, chaque marche qu'il descendait, chaque seconde qui s'écoulait, étaient une véritable torture. Il sentait la sueur couler sur son front tandis que sa mâchoire se serait.

- Jōno... tenta-t-il finalement.

Mais celui-ci le plaqua instantanément contre un mur, une main sur la bouche.

Le coéquipier de Tetchō était à présent face à lui et même si ses yeux étaient clos, le brun avait l'impression qu'il le fixait.

En cet instant, bien que des plus stressant, le brun se sentait une étroite connection entre eux. Pour la première fois, il se sentait assez proche de son coéquipier pour le comprendre pleinement.

Et même en l'absence de mots, les deux hommes savaient ce à quoi pensait l'autre.

Tetchō sentait son cœur battre comme un courroux de tonnerre dans sa poitrine et s'efforçait de le justifier par les efforts qu'il avait du faire précédemment.

La main de Jōno se détacha enfin de son visage pour se poser sur son épée.

- Il se passe quelque chose de grave en bas, le moindre faux pas peut coûter la vie de dizaines de personnes.

Le coeur du brun se déchaînait encore dans sa cage thoracique mais, tout en sachant que son partenaire le sentait, il s'efforça de garder un visage impassible.

Ses mains étaient moites et il transpirait plus qu'il ne le pensait malgré le peu d'effort qu'il avait fait. Son uniforme lui collait presque à la peau.

Les deux hommes décidèrent enfin de passer à l'action et dévalèrent le reste des marches. Jōno arriva le premier au sous-sol pour faire face à un terrible spectacle, auquel le brun assista quelques secondes plus tard. Au moment où l'aveugle avait posé un pied au sol, un nouveau coup de feu avait retenti et ils purent à peine percevoir l'assaillant qu'il disparu en un rire sadique.

Autour des deux chiens de chasse ne restaient que des corps sans vie de dizaines d'enfants innocents. Tous avaient une balle plantée dans la poitrine ou la tête.

Les pensées de Tetchō ne s'arrêtaient de divaguer, se demandant qui avait pu faire cela, comment auraient-ils pu les sauver, pourquoi un tel massacre ?

Il reposa son regard sur son coéquipier pour se demander ce qu'il pensait, lui qui avait toujours été si calme. Mais ce jour-là ce n'était pas le cas, Jōno s'était agenouillé aux côté d'une des victimes et lui serrait la main.

Il parut un instant à Tetchō qu'ils discutaient jusqu'à ce que la tête du jeune garçon ne tombe sur le côté.

Tetchō savait pertinemment quelle douleur pouvait ressentir son collègue mais il n'arrivait néanmoins pas à ressentir d'empathie.
Jōno avait toujours été très secret avec lui et ce garçon ne faisait pas exception.
Le brun ne savait rien de lui, ni son nom, ni son âge ni même le lien qu'il avait avec Jōno.
Mais pourtant, la pensée que quelqu'un compte autant aux yeux de son coéquipier lui faisait ressentir un étrange sentiment qui lui resserrait étroitement la poitrine.

À ce moment là, Tetchō maudissait la partie de lui qui se réjouissait du meurtre.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 11, 2023 ⏰

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De Voix Et De Sens {Saigiku X Tetchō}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant