Il restèrent comme ça, l'un dans les bras de l'autre, pendant dix longues minutes. Mais des bruits de pas et de vitres brisées se firent entendre, les sortant de leur moment de réconfort pourtant si rare.
- Est-ce que c'est la police ? Demanda alors Suehiro.
- Non, on dirait plutôt...
Il s'arrêta soudain, incapable de prononcer le moindre mot - il entendait une voix, un homme qui chantait une langue étrangère.
«Du russe ?»
Il reconnaissait bien cette voix. Il se précipita alors dans les escaliers et fonça sur le toit, abandonnant son partenaire, qui n'avait absolument rien compris.
Arrivé au sommet du bâtiment, ses oreilles se mirent à lui brûler. Des milliers de personnes criaient et couraient partout autour de lui. Mais ce qui le gênait le plus était une voix, une voix aigue qui semblait abriter des milliers de rire. Et puis une musique, quelqu'un jouait de la violoncelle dont les notes faisaient vibrer les murs.
La voix aigue chantait de plus en plus fort tandis que la musique s'accélérait.
Il se rendit alors compte qu'il y avait deux personnes devant lui mais celle qui chantait s'arrêta subitement et sauta du toit avant que Jōno n'est eu le temps de s'approcher.
La deuxième la suivit quelque seconde plus tard et le chien se mit alors à leur poursuite.
Les deux complices s'arrêtèrent dans une rue qui lui paraissait familière. Soudain un des deux hommes se retourna pour lui faire part de son regard menaçant.
Un souvenir vînt alors traverser l'esprit de Jōno et le paralyser.
Il se souvenait de cette scène : dans cette rue, entouré de flammes plus brûlantes que celles des enfers, le coucher de soleil écarlate au loin dont les reflets brutes se contrastaient avec la mer étrangement calme et puis cet homme. Homme aux cheveux longs, noirs et coiffés d'un bonnet blanc. Homme portant un costume blanc recouvert d'une longue cape noire qui flottait dans le vent. Homme dont le visage arborait un sourire sadique et satisfait, dont les yeux d'un violet profond le transcendaient avidement.
Fyodor Dostoïevski, homme du crime et du châtiment, homme qui lui avait ôté la vue de sa fumée noire.- Catch me...
Jōno tremblait, il n'avait pas esquissé un seul frissonnement depuis des années mais là il était incapable de se contrôler.
«Non.... Je ne dois pas... faiblir...»
Il posa un genou à terre, une larme de cristal gelée coulant le long de sa joue.
- ...if you can.
Fyodor se mit à rire comme un diable en marchant dans sa direction. Ses bottes de cuir claquaient sur le béton et résonnaient dans les murs.
Il s'accroupit devant le chien et posa une main sur sa tête.
- Tu as beaucoup grandi dis donc, il pencha légèrement la tête sur le côté, dis moi, pourquoi as-tu aussi peur de moi ? Je ne t'ai jamais rien fait de mal pourtant, ce doit être à cause de tes parents alors... Que les humains son sensibles, ils s'attachent à leurs parents au lieu de penser à eux. Je pensais que tu serais différent...
- Laisse-le tranquille ! S'écria une voix grave derrière eux.
Soudain Suehiro jaillit de derrière un mur et se jeta sur le démon. Celui-ci se mit à rire plus fort encore.
«Suehiro... va-t-en...»
- Comme c'est touchant, tu viens au secours de ton ''ami'' alors qu'il t'a laissé en plan dans le musée. À ta place, je l'aurais...
- Sauf que vous n'êtes pas à ma place, vous n'êtes qu'il vile démon incapable de ressentir la moindre émotion. Jōno n'est pas un outil défaillant, c'est un humain doté de sentiments et de volonté. Je ne peux le réprimander parce qu'il a fait ce qui lui semblait être le plus juste !
«...»
Suehiro dégaina alors son épée mais avant qu'il n'ait eu le temps d'enfoncer sa lame dans le ventre de son adversaire, celui-ci disparu dans un tourbillon d'anneaux dorés.
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Voilà pour ce chapitre, j'espère qu'il vous a plu. Ça fait plusieurs jours que je n'ai pas posté de chapitre, désolée.
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De Voix Et De Sens {Saigiku X Tetchō}
FanfictionSaigiku Jōno, un homme aveugle et Tetchō Suehiro, son étoile qui illumine sa vie.