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25 juillet 2023, 8 heures du matin, Chicago, Illinois

Isabella

Il était environ 8 heures du matin et je me réveillais enfin.

Après le cauchemar de la nuit dernière j'avais tant bien que mal réussi à me rendormir. 

Je profitais de mon dernier réveil dans ce lit avant de lui dire adieu pour toujours. Je contemplais ma chambre en tentant de photographier chaque éléments. Mon poster de The Weekend sur le mur, mon bureau constamment en bazar, mes peluches d'enfances...

Ça me déchirait le coeur de devoir m'en séparer. Alors je restais là, assise sur mon lit, incapable d'en sortir. Effrayée par l'avenir et par ce que mon départ signifiait vraiment. Tout quitter sans me retourner. 

Il n'était pas seulement question de déménager pour mes études, il s'agissait surtout de m'enfuir et de démarrer une nouvelle vie, de laisser mon père se débrouiller seul. Lui qui avait plongé dans l'alcool. Non, il avait fait plus que plonger, il s'était noyé. 

Et maintenant que c'était réel je ne savais plus comment y faire face. Quel ironie. Je rêve de ça depuis que je suis gamine mais je suis trop tétanisée pour sortir de mon lit. 

Je pris mon courage à deux mains et partie me préparer dans la salle de bain attenante à ma chambre. 

J'enfilais une tenue confortable mais légère avant d'enfiler mes baskets. Je ne m'étais pas beaucoup maquillé aujourd'hui car je savais pertinemment qu'il ne serait plus potable à la fin de la journée. 

Me retrouver seule à New-York n'étais pas la seule chose que j'appréhendais. Ma rencontre avec ma colocataire Olivia en faisait également parti. Faire de nouvelle rencontre ce n'est pas dans mes skills. 

Je ne connaissais rien d'elle. Tout ce que je savais provenait de sa description sur son annonce et de ce qu'elle renvoyait lors de nos appels. Elle était très gentille, sans gêne, super pétillante, sociable, c'est-à-dire tout ce que je n'étais pas. Physiquement, c'était une très jolie jeune femme. Elle avait une chevelure d'or et des yeux aussi bleus que la mer aux Maldives. Ses traits étaient fins, tout comme sa taille. Lorsqu'on la regardait, il était facile d'affirmer qu'elle représentait la perfection selon une grande partie des critères de beauté. En plus d'être d'une beauté à couper le souffle, elle avait l'air pure, innocente. Elle était une petite chose qu'on ne voulait pas blesser et qu'on protègerait à n'importe quel prix. 

Durant nos appels on avait conclu qu'il serait plus simple qu'elle m'envoie les clés au cas où elle serait absente lors de mon arrivée. À mes yeux c'était une grande marque de confiance. C'est la première fois que ça arrivait. 

Elle m'avait promis qu'elle me ferait rencontrer ses amies, qu'elle me ferait visiter la ville et me montrerait tout les bons plans que seul les New-yorkais connaissent. En espérant que cette promesses ne soit pas seulement un amas de parole en l'air. J'avais eu mon lot... 

Je fus rapidement ramené à la réalité lorsque j'entendis un vomissement provenant de la salle de bain. Il était 8h et c'était le rendez-vous quotidien de mon père avec les toilettes avant de retomber dans ses travers. Je ne saurais même pas dire à quand remonte la dernière fois qu'il est resté sobre plus d'une heure. 

Ça me rendait un peu triste de le quitter, parce qu'une fois que je serais parti il n'y aurait plus personne pour s'occuper de lui. Il n'y aurait personne pour nettoyer son vomis, ramasser ses bouteilles vides, essuyer ses conneries. Il n'y aurait personne pour appeler les pompiers lorsqu'il referait un coma éthylique ou une overdose. 

SOULMATEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant