Chapitre 1

15 1 0
                                    

 
Chapitre 1

(Nino)


C’est un chaud dimanche de Juillet, mon père m’aide à nouer mon nœud papillon sur ma chemise blanche.

-  Papa on n’est obligé d’y aller ?
     
-  Nino ça suffit, chez nous la famille c’est important, je sais que tu es encore jeune mais un jour tu comprendras.

Je peste intérieurement, je n’ai que 5 ans et ma seule envie aujourd’hui c’est de jouer dehors avec mes amis, mais certainement pas d’aller chez mon « zio » comme mon père veut que je l’appelle. Ce n’est pas du tout mon oncle mais il dit souvent c’est tout comme. Tout les week-ends c’est le même rituel, tenue correcte et direction l’autre côté de la ville. Je dois dire que la seule raison pour laquelle je déteste être là-bas, c’est elle.

Sa fille, elle a deux ans de moins que moi mais elle me colle toujours et moi je suis un garçon je joue pas avec les filles. Chaque fois que je la bouscule un peu trop fort, elle se met à pleurer et je me fais engueuler. Ce n’est qu’une petite peste, en plus aujourd’hui c’est son anniversaire donc je vais être obligé d’être encore plus gentil avec elle, on dirait une princesse en coton qu’on ne peut pas toucher.

J’observe mon père, c’est quelqu’un qui force l’obéissance au premier regard, il est tellement grand et fort, ses yeux sont aussi noir qu’un corbeau tout comme ses cheveux d’ailleurs, malgré la chaleur ambiante il porte un costume à vrai dire je ne l’ai jamais vu autrement habillé. Il paraît que je lui ressemble beaucoup mais il dit toujours que j’ai le caractère de maman.

Je ne l’ai pas beaucoup connue, elle est morte je n’avais que 2ans. Souvent je pleure en pensant à elle mais mon père dit que les hommes ne verse pas de larmes, non il ne faut jamais montrer ses faiblesses…

Pendant le trajet en voiture, j’observe la ville la fenêtre légèrement ouverte. Papa dit toujours qu’elle nous appartient à moitié et que l’autre est à Zio. Il me montre les commerces, les terrains vides, les maisons et me dit tu vois Nino tout ça est à nous et un jour ce sera ton tour de tout diriger ; mais pour l’instant tu es encore trop petit pour savoir de quoi je parle. À l’école, les autres enfants disent que elle et moi nous sommes les enfants de mafieux. Je ne sais pas encore très bien ce que tout cela signifie mais je suppose que ça explique les hommes en costumes et armés qui sont toujours autour de nous ainsi que ces nombreuses absences.

On arrive devant la maison, un manoir sur trois étages en anciennes pierres avec une fontaine sur le devant entourée de roses rouge, un grand terrain arboré et des murs qui font le tour de la propriété. Il est beau mais je préfère le nôtre. Plusieurs hommes gardent l’entrée, une arme à la main.

Des domestiques accourent pour nous ouvrir les portières, mon père me tend un paquet tout rose. Pas besoin de nous indiquer le chemin, il connaît cette maison par cœur. Nous nous dirigeons vers l’arrière de la propriété il y a beaucoup de monde, des tables avec tabourets en hauteur, un château gonflable et sur la gauche une longue table remplie de nourriture et boisson. Sur le côté droit, une énorme piscine avec des transats tout le long.

Zio s’approche de nous en souriant lui aussi porte un costume, il est tout aussi impressionnant que mon paternel sauf que lui à les cheveux bruns et des yeux vert. Il s’avance et lui serre la main avant de s’agenouiller à ma hauteur.

-  Mon petit Nino, tu es tout beau comme ça me dit-il en me caressant les cheveux.

-  Merci Zio lui dis-je en tendant le paquet vers lui.

-  Oh attends un petit instant mon grand, Ambrosia viens ici ma fille.

Je la vois arriver en courant, elle porte une petite robe courte blanche avec des chaussures noires. Ses cheveux blonds forment une tresse parfaite sur le côté avec quelques barrettes de couleur sur le dessus. Mon père la réceptionne dans ses bras. Je la déteste !

-  Alors comme ça c’est ton anniversaire aujourd’hui petite princesse, lui dit-il en pointant un doigt sur son nez.
      
-  Ouiiiii, répond-elle en rigolant.

Il la dépose, elle se tourne vers moi mais tout ce qui l’intéresse c’est le paquet que j’ai dans les mains. Je lui jette presque à la figure.

-  Nino, tu n’as rien à dire.  

-  Si, bon anniversaire.

-  Ninooo
       
-  Je te souhaite un bon anniversaire Ambrosia.

Elle sourit et repart aussi vite qu’elle est arrivée vers ses amies. Je profite d’une discussion de nos paternels pour filer vers les garçons de mon âge. Nous sommes tous dans la même école, ce sont en grande partie mes cousins ou les enfants des hommes de nos parents comme ils disent. Point négatif, cette petite peste commence l’école en septembre ce qui veut dire que maintenant je vais devoir la supporter là-bas aussi, foutue famille.

On passe l’après midi à jouer et manger, je ne l’ai pas beaucoup vue. Trop occupée à se faire dorloter et à ouvrir ses cadeaux, tant mieux ! Malheureusement il suffit que nous entamions une partie de foot pour qu’elle arrive.

-  Moi aussi je veux jouer, hurle t-elle.

-  Non le foot c’est pour les garçons pas les filles.

-  Allez stp Nino c’est mon anniversaire.

-  Non va jouer aux barbies.

Je la pousse légèrement en lui pinçant le bras, elle se met à pleurer en se cachant le visage. Tout le monde se retourne sur nous.

-  Mon fils qu’est ce que tu lui a encore fait ?

-  Maiis… Je l’ai à peine toucher…

-  Ambrosia viens ici ma fille.

Elle écarte ses mains et me regarde un petit sourire de fierté sur les lèvres avant de filer.

Je l’ai dit, je la déteste.

Je suis Nino Mancini et cette fille sera ma perte
 
 
 
 
 

The fight of loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant