Chapitre 5

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Chapitre 5

(Nino)

 
Assis sur le banc je fixe la porte du bureau du directeur, Ambrosia se trouve juste à côté de moi. Je repense à l’instant où elle a posé sa main sur ma joue. Je me suis immédiatement arrêté de frapper quand je l’ai vue si fragile, les larmes aux yeux. Sa petite voix me suppliant de le laisser. Je n’ai pas pu résister, j’ai passé mon pouce sur son visage pour essuyer ses larmes. À la suite du directeur, plusieurs enseignants sont arrivés et ce fils de pute a été conduit à l’hôpital, je crois qu’il va devoir manger à la paille pendant quelques semaines. Un petit rictus se forme sur mes lèvres. Je l’ai frappé tellement fort que les jointures de mes mains me font mal mais je ne regrette absolument pas. Le principal a appelé nos paternels et nous sommes là à les attendre en silence.

 
Soudain je la sens s’agiter à côté de moi, elle se lève et fonce se réfugier dans les bras de son père. Le mien se trouve juste à côté d’eux et la regarde d’un air triste. Je me lève à mon tour. Son père m’adresse un petit signe silencieux comme pour me remercier de l’avoir protégé. Quant au mien, il me regarde avec un air de fierté sur le visage. Je déteste cette fille mais quand je l’ai vue en danger, je n’ai pas hésité une seconde. C’était plus fort que moi...

À cet instant, j’essaie simplement de me convaincre que ce sont mes valeurs et ma promesse qui ont joués, si seulement…

-  Vous êtes arrivés messieurs, je préviens le directeur tout de suite nous interpelle la secrétaire.

Quelques secondes plus tard, il ouvre la porte et nous invite tous à entrer. Nos pères s’installent sur les chaises, je suis debout derrière eux statique, alors qu’elle se tortille à côté de Zio. J’observe le principal prendre la parole avec son crâne légèrement dégarni et ses lunettes sur son nez.

-  Si je vous ai demandé de venir c’est à cause du comportement intolérable de votre fils monsieur Mancini.

-  Je vous arrête de suite monsieur Scott, mon fils n’a fait que défendre la fille de mon ami face à un élève apparemment très instable.

-  Instable ou pas, votre fils n’avait pas à le défigurer ainsi. Il aurait simplement dû prévenir un surveillant.

-  Ce garçon n’aurait pas dû être accepté dans cette école avec un tel passé intervient Zio.

Le directeur ouvre grand les yeux.

-  Comment êtes vous au courant de cela monsieur Moretti ?

-  Je crois que vous ne savez pas très bien à qui vous avez affaire. Après tout vous n’êtes en poste ici que depuis quelques années. Mais sachez que nous sommes au courant de tout, même du fait que vous avez délibérément caché le passé de ce jeune homme à tout le monde pour le prendre dans votre école uniquement pour rentre service à sa mère qui n’est autre que votre maîtresse rajoute mon père.

Je pourrais presque voir une goutte de sueur couler le long de son front. Il ouvre la bouche mais aucun son n’en sort. Il se repositionne sur son siège en réajustant sa chemise.

-  Ce n’est pas… enfin ce n’est…

-  Ne perdez pas votre temps à chercher une excuse valable, toute façon je n’en ai strictement rien à faire. Sachez simplement que la police n’interviendra pas sur cette affaire. Alors si vous ne voulez pas faire face à un scandale ou vous faire muter au fin fond de l’Alaska. Et bien je ne saurais trop vous conseiller d’étouffer cette affaire monsieur rajoute Zio.

The fight of loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant