La différence peut parfois faire des merveilles... un évènement inattendu va chambouler à jamais le cœur de Mélodie et celui d'Émile et provoquer dans leurs vies respectives un véritable raz-de-marée de bouleversements et de joies, à la plus belle s...
⚠️T.W. Propos méchants - comportements narcissiques dans ce chapitre ⚠️
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Si d'un côté, nôtre jeune Émile dut à nouveau embrasser cet épineux collier de misère, de l'autre côté de la terre, dans l'hémisphère sud, l'herbe n'était pas plus verte non plus pour notre jeune Mélodie Honorine. En effet, bien qu'elle travaillait à présent à mi-temps sous la coupe de sa mère dans le salon de coiffure, et qu'elle était engagée comme assistante pour l'aider, le temps n'était pas aux réjouissances pour elle. Si Émile peinait pour s'épanouir dans cette existence, si cet homme dans ce corps d'adolescent souffrait, il n'était pas le seul, car à l'inverse, Mélodie elle, était une jeune enfant dans un corps de femme, et elle avait bien de la peine à s'insérer dans le monde des grands, dans cette jungle de vie où chacun devait se battre pour soi, dans cette société cruelle.
Nous étions à la mi-octobre déjà et d'ici quelques jours, Mélodie soufflerait sur ses dix-huit bougies... mais d'âge mental, elle n'avait que neuf ou dix ans. En effet, dans sa tête, elle restait une enfant en quête d'elle-même qui ignorait presque tout de l'existence, et surtout, elle ne savait que faire d'elle-même... à la plus grande exaspération de Jasmine d'ailleurs ! Oui, Mélodie était une toute petite fille dans sa tête !
Par un bel après-midi chaud et ensoleillé, dans ce salon de coiffure qui se trouvait implanté en plein centre-ville de la ville de Saint Denis, madame Honorine se trouvait debout en train de laver la chevelure d'une vieille dame, et tout en travaillant ainsi, elle discutait paisiblement avec une autre coiffeuse – une femme d'âge mûre de type créole blanche du nom de Chantal – qui se trouvait elle aussi occupée à coiffer une autre cliente. Mais les deux coiffeuses n'étaient pas seules : deux jeunes stagiaires travaillaient également en collaboration avec elles. Elles s'appelaient Leila et Carole et voulaient toutes deux devenir coiffeuses professionnelles. C'était deux belles jolies jeunes femmes de dix-neuf et vingt ans environ ; l'une était une créole blanche aux cheveux frisés, l'autre était de type malbaraise aux longs cheveux noirs. Mélodie, quant à elle, bien que n'étant pas vraiment stagiaire dans la boite, s'occupait de prêter main forte à tout ce petit monde. Elle balayait régulièrement le local sali par les cheveux, préparait les shampooings, lavait quelques fois les cheveux, faisait l'accueil des clients, et parfois même, leur faisait payer la note.
Bien qu'elle baignait dans l'univers du travail, la jeune apprentie ne se plaisait guère dans ce qu'elle entreprenait et attachait très peu d'intérêt à exécuter les corvées presque ménagères. Elle était la plupart du temps étourdie, rêveuse, elle avait bien du mal à suivre ce rythme de vie effréné que lui imposait ce travail, et par-dessus tout, elle se révélait être une très mauvaise commerciale, et cela en dépit de sa bonne volonté. Outre les horaires imposés et la régularité de ce poste pénible, Mélodie devait en plus faire face à la cohabitation avec les autres collègues qui se passait mal. Et puis évidemment le caractère dur et rigoriste de sa mère auquel elle se frottait quotidiennement ne lui facilitait pas la tâche... mais elle n'avait guère le choix pour l'instant. Mélodie ne savait que faire de sa destinée, elle était pommée, il lui fallait bien faire quelque chose.
