Chapitre 3 : Pour Chacha Hip Hip Hip !

288 58 57
                                    


Quand Charlize arrive à l'appart, vers 23h, elle est accueillie par une haie d'honneur d'invités déjà beurrés comme des p'tits Lu.

— Chacha ! Chacha ! Chacha ! scandons-nous, tous en chœur.

— Tu m'as manquééééééééééééé ! hurle une grande perche en se jetant dans ses bras.

Charlize, toujours aussi belle, toute fine avec son mètre 80 et ses longs cheveux blonds, tressés en arrière, tapote gentiment dans le dos de la nana qui pleure presque dans ses bras.

— C'est qui ? demandé-je, en lui faisant à mon tour une accolade sincère.

— Aucune idée, me répond-elle sans être perturbée le moins du monde.

— C'est encore Abi qui a envoyé les invitations, se marre Malone, en tirant les valises de Charlize derrière lui.

Parce que Malone a été la chercher à l'aéroport. Parce que Malone est agréable et serviable avec tout le monde, sauf moi, bien sûr.

— Ma Chacha d'amouuuuuur !!!

Abi se jette dans ses bras à son tour, et enroule ses petites jambes autour de sa taille, comme un koala. Charlize rigole, fait claquer un baiser sonore sur la joue d'Abi et fait un signe à Malone de venir l'aider à la décrocher. Je suis vraiment contente de retrouver Charlize. Cet appart est enfin au complet. Chacun d'entre eux fait de cet endroit bordélique et bruyant un véritable foyer. Mon foyer.

Mao gère la playlist, comme souvent, et il fait de gros efforts pour plaire aux goûts de tout le monde. Il a placé un de ses PC sur le bar et les enceintes sont au point de rupture, tout comme Monsieur Girard.

— Il est déjà venu frapper 3 fois à la porte en nous menaçant d'appeler les flics, et il n'est même pas minuit, précise Abi.

— On a pourtant laissé un mot dans l'ascenseur, s'offusque Ziggy.

— On n'a pas d'ascenseur, répond Chacha.

— Ah, bah c'est pour ça, alors, conclue-t-il.

Audiard avait bien raison : les gens fêlés sont les meilleurs : ils laissent passer la lumière. Je me rapproche de ma lumière à moi, Ziggy, et danse avec lui, avec un cocktail fait par Abi dont j'ignore le nom, mais à son regard malicieux quand elle me l'a filé, je savais déjà qu'il était chargé. Je m'en fous, je suis chez moi, je ne conduis pas, je dors ici, et je suis entourée de mes amis, dans mon foyer, qu'est-ce qu'il pourrait m'arriver ?

Deux heures plus tard, la plupart des invités sont partis, et ceux qui sont encore là n'en bougeront plus. Abi rigole en partageant un joint avec Mao, avachis dans le canapé. J'ai vraiment du mal à me dire que ces deux-là ont du sang en commun, tellement ils n'ont rien à voir. Charlize est déjà en train de ramasser les cadavres de bouteille. Moi, je n'ai pas compté les verres, et je danse, encore, toujours. Ziggy, qui danse derrière moi, est à peu près dans le même état que moi. J'ai encore conscience du monde qui m'entoure, mais je me fous complétement de mes problèmes de fric, d'avenir, de sens de la vie. Je danse avec l'homme de ma vie.

— Maloooone, rejoins nous Mamour !!!

Il a gueulé si fort que j'en ai perdu le contenu de mon verre en même temps que mon tympan.

— Merde, Ziggy ! râlé-je, en ramassant mon verre pour le poser sur la table basse. Je suis trempée maintenant.

— Je te manque déjà, Zig ?

Tiens, il est là, lui. Et comme si Ziggy ne suffisait pas comme surnom, il faut qu'il le raccourcisse encore. Il m'énerve. J'étais bien, là, et maintenant mon haut est plein de- de quoi d'ailleurs ? vodka ? - et Ziggy est parti. Ah, le revoilà. Avec une serviette. Il commence à m'essuyer le cou avec application, puis tamponne mon ventre et ma poitrine.

Choisis-moi! [Sous contrat d'édition BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant