Ou est donc passé Elisabeth ?

L'enquête piétine

Est-ce tout ce que vous avez trouvé sur l'intéressé ? Il semblerait que l'individu ait été aperçu à la terrasse du restaurant Le Bouchon à Orange. Alors, si vous êtes du coin, je vous engage vivement à y aller faire un tour et à prendre quelques renseignements. Attention, le tenancier est peu étrange et, à moins de commander un petit quelque chose, il risque de ne pas se montrer très bavard.

L'un des journaux titrait : "Juin 1999 à Mitrovica. 

Après deux mois de campagne aérienne contre la Serbie, les troupes de l'Otan s'apprêtent à pénétrer au Kosovo. Le mois que l'on pouvait penser était que les nouvelles n'étaient pas très fraîches, un peu en rapport avec celles des lieux.

Intervention du barman :

"Je vous sers quelque chose ?"

"Non, je suis venu faire une partie de tennis, et j'attends que le court se libère," pensais-je intérieurement, sachant que toute pensée extérieure s'apparentait clairement à.

"Oui, volontiers," m'entendis-je dire, "un café, s'il vous plaît." La formule de politesse était inutile, puisqu' évidemment, ça lui plaisait. Il était même là pour ça !

Mon regard se porta sur les environs immédiats, jugeant les quelques clients absorbés par leur dégustation d'un côté et par la lecture de quelques quotidiens mis à leur disposition par le propriétaire du lieu pour les autres.

Le bar avait une ambiance chaleureuse et un peu vieillotte, avec des murs en bois sombre usés par le temps et par endroits, ornés de vieilles photos jaunies. Les tables en bois massif étaient disposées de manière aléatoire, portant les marques de nombreux verres renversés au fil des années. Des tabourets usés étaient alignés devant le comptoir, et les chaises rembourrées semblaient inviter les clients à s'installer confortablement pour un moment de détente. Des nappes à carreaux étaient jetées sur les tables, ajoutant une touche de nostalgie à l'endroit.

Le comptoir en bois verni était usé par des années de service acharné. On pouvait voir des marques d'usure et d'innombrables coups de couteau, témoignages des discussions animées qui s'y étaient déroulées. Quelques verres vides attendaient d'être nettoyés, reflétant la lumière tamisée au-dessus. Des bouteilles de spiritueux étaient alignées derrière le comptoir, chacune étiquetée soigneusement. L'endroit était le cœur de l'activité du bar, où les clients se retrouvaient pour commander leur boisson préférée et engager la conversation avec le barman.

La porte d'entrée montrait des signes évidents de vieillissement. La peinture s'écaillait par endroits, révélant la couleur originale en dessous. La poignée en laiton était légèrement déformée par l'usage répété, mais elle fonctionnait encore fidèlement. Le seuil en bois montrait des entailles et des égratignures, probablement causées par des chaussures boueuses au fil des saisons. Malgré son aspect fatigué, la porte semblait accueillante, la clochette au-dessus d'elle résonnant doucement à chaque entrée.

Assis à une table, un homme d'âge moyen portant un costume froissé, la cravate desserrée, lisait attentivement un journal tout en sirotant son café. Son visage exprimait une certaine fatigue, mais son air sérieux suggérait qu'il était plongé dans un article captivant.

Une femme élégante, habillée avec goût, était installée à un coin du bar, dégustant un verre de vin rouge. Ses cheveux bruns étaient coiffés de manière impeccable, et elle avait une expression paisible alors qu'elle observait discrètement les autres clients.

À une table voisine, un groupe bruyant d'enfants jouait avec enthousiasme, lançant des éclats de rire et bavardant avec vivacité. Leurs jouets et leurs crayons de couleur jonchaient la table, et leur énergie était contagieuse, ajoutant une touche d'animation joyeuse à l'atmosphère.

Près de l'entrée, un chien de taille moyenne, affichant un pelage en désordre et des pattes couvertes de boue, gisait paresseusement sur le sol. Son museau humide se levait de temps en temps pour renifler l'air, mais il semblait surtout apprécier une sieste bien méritée.