ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 34

2.8K 78 69
                                    

🗓️ mercredi 13 juillet

- 𝐀𝐥𝐢𝐜𝐞 -

Six jours après avoir reçu mon premier bouquet de fleur de la part de Benjamin, je reconnais aller mieux moralement. Et pour cause, j'ai repris le boulot il y a deux jours. Certes j'ai encore quelques douleurs au genou et je suis encore en attelle mais ça ne m'empêche pas d'être professionnelle et complète dans mon boulot.

Il faut dire que cette reprise m'aide moralement et me fait penser à autre chose qu'aux derniers événements passés. Je fais encore le deuil de la perte de cet enfant et tente de me reconcentrer sur moi même.

Depuis six jours, je reçois un bouquet de fleurs tous les jours. Je commence à connaître le livreur qui n'hésite pas à laisser quelques sous entendus concernant l'expéditeur. Chaque jour ce sont de nouvelles fleurs, mais chaque jour je refuse de répondre à ses messages. Malgré le fait que ça me touche et que ça me fasse plaisir, je ne suis pas prête à le pardonner. Il faut se rendre à l'évidence, nous ne sommes pas fait pour être ensemble.

Malgré le fait que je sois censé être en arrêt de travail, j'ai tout de même préféré travailler les après midi seulement. Ça me laisse le temps de me reposer le matin, et d'être en forme l'après midi. Mon remplaçant est au cabinet le matin tandis que je prends le relais à partir de treize heure. 

En pleine cuisine, ça sonne à nouveau à ma porte. Je pars ouvrir et tombe sur le même livreur. Nous rions tous les deux par la situation et je récupère le bouquet.

- Je crois vraiment qu'il y a quelqu'un qui veut se faire pardonner... dit-il.

- C'est le cas, mais c'est trop facile.

- J'imagine que je vous reverrai demain alors ! rit-il.

- Surement.

Je le remerciais et il partait. Ça devenait une habitude de le voir mais j'espérais que ça s'arrêterait, signe que Benjamin a lâché l'affaire. Je lisais le mot, qui changeais chaque jour et le ranger dans le petit pot où j'y mettais chaque nouveau papier.

Je reprenais ma cuisine après avoir mis les fleurs dans un pot et ne tardais pas à manger. Je me préparais ensuite pour aller au travail et j'essayais de me vider l'esprit.

(...)

Le travail restera ma safe place à tout jamais. J'aime tellement ce que je fais et je suis tellement épanouie que pour rien au monde je ne voudrais partir ou quitter ce que je fais aujourd'hui. J'aime tout autant le contact avec mes patients et je dois reconnaître que les gens en Italie sont d'une simplicité et d'une gentillesse extrême.

J'ai un large public, donc les âges diffèrent beaucoup mais il est vrai que j'ai quelques personnes âgées. Des habitués que je suis toujours ravie de voir. Ils me racontent souvent leur vie et de savoir qu'ils sont écoutés leur fait plaisir. Ce sont aussi des moments intergénérationnels que j'apprécie énormément. Et puis, les plus jeunes sont eux aussi tout mignon et sont contents de venir me voir au cabinet. Finalement, devenir kinésithérapeute était une évidence.

Alors que ma journée est terminée, comme chaque après midi je range mon bureau et m'occupe du côté administratif. J'essaie de faire ça vite parce que je suis attendue et que je n'ai pas prévu d'être en retard, ce qui ne me ressemble pas.

Et comme si on voulait me faire chier, ça toque à mon bureau. Concentrée sur mon mail, je laisse entrer la personne sans même lever la tête pour voir de qui il s'agit.

- Qu'est ce que tu fais ici ?

Benjamin. Il était là, devant moi, demandant ce que JE fais dans MON bureau. Lol.

𝐒𝐞 𝐑𝐞𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫 - 𝐁𝐞𝐧𝐣𝐚𝐦𝐢𝐧 𝐏𝐚𝐯𝐚𝐫𝐝 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant