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Le country club attenant à l'hôtel St George était un repère de salopards bourrés de fric immoraux. Et bien évidemment Max Chesterfield en était un membre assidu. C'est là que j'avais décidé de venir le traquer.

Il y a quelques années, il avait provoqué la destruction de ma famille afin d'asseoir son empire. En prenant l'entreprise de mon beau-père et en révélant ses petites magouilles, il pensait sûrement le ruiner et que celui-ci rentrerait aupres de sa famille la queue entre les jambes. Mais y a t-il plus à l'aboie qu'un homme qui n'a connu que la richesse et la position sociale favorable ? Ce jour là James Addams était rentré à la maison calmement. Il m'avait donné cinq dollars pour aller chercher du pain et quand j'étais rentrée, ma mère, mon demi-frère et lui baignaient dans une marre de sang qui semblait de pas cesser de grandir, qui semblait vouloir recouvrir tout. Les sols, les murs... Au milieu de la marre poisseuse, sur la poitrine de james, brillait comme un sémaphore un antique fusil qui venait de servir à abattre ma famille. Ce jour là, dans les hurlements iraisonnes qui émanaient de moi, je me suis promis de traquer l'enflure qui avait provoqué son pétage de plomb.

Et je me retrouvais là, dans le bureau du directeur, dans une tenue soigneusement choisie.
Il fallait quelque chose d'assez révélateur pour le captiver et d'assez classe pour coller à l'ambiance du lieu. Heureusement, parmi les rares choses que ma mère m'avait transmis, elle m'avait enseignée à choisir mes tenues pour me fondre parfaitement dans un décor et ne pas dénoter.

Après un regard désintéressé a mon CV, et un échange de questions-réponses ennuyeuses à mourir, le directeur se mit en tête de me faire visiter les lieux. C'était un test. Il fallait ne pas affoler les dames et intéresser les messieurs...

Quelques membres prenaient paresseusement un scotch, fumaient un cigare ou programmaient avec plus ou moins d'animation une séance de golf. Dire que je vivais cette vie il y a encore quelques années...

J'avais décroché le poste. Trois jours plus tard, alors que je cherchais les parents d'un enfant malade, je l'avais aperçu du coin de l'oeil. Je devais surtout ne pas attirer son attention. Le barman dont j'avais oublié le nom me donna la direction qu'avait prise la maman et je la pris immédiatement, ayant bien conscience d'être suivie par une paire d'yeux...

2. celui qui doit mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant