Diane est une étudiante en art passionnée par la peinture. Depuis son enfance, elle rêve de devenir une artiste reconnue et expose ses œuvres dans des galeries prestigieuses. Son meilleur ami, Han Jisung, est son camarade de classe dans l'école d'ar...
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Je m'engage dans une marche solitaire, mes pas résonnant sur le trottoir désert. L'air glacial m'enveloppe. Je n'ai pas vraiment envie de sortir, et cette sensation d'inconfort grandit en moi. Mon visage, pâle comme la lune, reflète ma fatigue et mes cernes foncés trahissent mes nuits agitées. Le poids que j'ai perdu récemment semble peser sur mes épaules, comme si chaque pas était un fardeau. Hier soir, j'ai eu l'occasion de me rattraper un peu. Les garçons ont organisé un festin gargantuesque pour Noël !
Maintenant, je me retrouve devant la première supérette qui croise mon chemin. Mes doigts effleurent les articles sans discernement, attrapant tout et n'importe quoi. Les choix sont impulsifs, dictés par une faim insatiable ou peut-être par un besoin de remplir le vide en moi. Une fois mes bras chargés de provisions, je saisis un sac en plastique et paie à la caisse. Puis je sors précipitamment de la supérette, cherchant à échapper au regard de qui que ce soit. Dehors, le soleil se couche déjà. La lumière dorée se mêle au froid mordant. Je remets ma capuche en place et mes mains se glissent dans mes poches, cherchant la chaleur qui me fuit. La nuit s'annonce glaciale, mais je continue ma marche solitaire. Peut-être que la nuit effacera les ombres qui dansent derrière mes paupières fatiguées.
J'arrive enfin chez moi. D'un pas pressé, je dépose les sacs de courses sur le comptoir de la cuisine. Pas le temps de flâner, il faut que ça ne traîne pas trop. Mon regard se pose sur le chevalet, mon fidèle compagnon. Depuis plus d'un mois, il attend, vide et silencieux. Je m'installe sur mon tabouret en face du chevalet. La toile vierge me défie du regard, comme si elle savait que je cherchais à percer son secret. Si je la peins, peut-être qu'il réapparaîtra ? Lui, Hyunjin, dont la disparition m'a laissé un vide.
Je ne connais même pas la raison de son départ soudain. J'attrape un pinceau. Par où commencer ? Les couleurs s'étalent devant moi, une palette infinie d'émotions à exprimer. Je trempe le pinceau dans l'huile, cherchant à capturer l'intensité de son regard sombre. Ses longs cheveux étaient doux sous mes doigts, et ses lèvres...ses lèvres étaient douces et fines comme des pétales de rose. Je plonge dans la toile, peut-être que dans ces coups de pinceau se cache la clé pour retrouver Hyunjin. Ou peut-être que je ne fais que peindre mon propre désir et ma propre douleur. Mais peu importe, car, je me sens plus proche de lui que jamais. Et si je peins avec suffisamment d'intensité, peut-être qu'il se matérialisera devant moi.
Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche, je baisse les yeux, et réponds à l'appel sans prendre la peine de voir qui c'est.
- coucou Diane !! Comment tu vas ?
Littéralement jeongin, sa voix et douce.
- Salut, ça va et toi ? Dis-je tout en continuant ma toile.
- oui super merci ! Tu viens avec moi ce soir voir un film ou juste on peut se voir ? Il me demande avec enthousiasme.
- hum...jeongin je suis un peu fatiguée ce soir désolée mais peut-être un autre jour ?
- oui enfin c'est toi qui voit...mais si tu as besoin de sortir je suis là ! On pourra faire du skate maintenant que tu t'es améliorée ça peut être amusant !
Oh, même là, j'arrive à me remémorer notre dernière journée tous réunis. Je serre la prise sur mon pinceau, avant de répondre d'un simple "oui" et de raccrocher. Mais maintenant, je me sens terriblement méchante d'avoir agi comme ça. Il avait l'air si enthousiaste, si gentil. Je me maudis intérieurement avant de reprendre ma peinture. Elle va me prendre la nuit entière, je le sens...
Après une nuit entière comme prévu, je termine enfin. Mais le résultat n'est pas fameux... Je souffle d'agacement et m'allonge sur mon canapé. Sans m'en rendre compte, je m'endors.
1 semaine plus tard :
Je suis avec Han, qui a eu la merveilleuse idée de sortir pour aller à la bibliothèque. C'est ma première sortie depuis longtemps et je m'en réjouis. Nous sommes en 2024 maintenant ; j'ai célébré ça chez moi, devant ma fenêtre ! C'est déjà pas mal, non ? Je parcours les livres sans vraiment avoir d'objectif précis. N'importe quel livre fera l'affaire.
- Alors, qu'est-ce qui t'intéresse ? demande Han en désignant les rayonnages.
- N'importe quel livre fera l'affaire. lui dis-je
Nous nous enfonçons plus profondément dans la bibliothèque. Les étagères se transforment en portails vers d'autres mondes. Des romans d'amour aux thrillers palpitants, des essais philosophiques aux recueils de poésie, tout est là pour moi. Je m'empare d'un livre au hasard et retourne m'asseoir, attendant patiemment Han. Après cinq longues minutes, il réapparaît enfin. Il s'installe en face de moi, plongeant dans la lecture du livre qu'il a choisi. Pour ma part, je me contente de tourner les pages, mais je peux sentir le regard insistant de mon meilleur ami posé sur moi. Je relève la tête, gênée, et lui offre un sourire timide.
- Tu sais peut-être que vous êtes reliés ? commence-t-il.
Je fronce les sourcils.
- Hein ? C'est une phrase tirée de ton livre ? je réplique en rigolant.
- Non, Diane. J'ai beaucoup réfléchi à la situation... Hyunjin était là, puis le lendemain, il a disparu sans aucune raison valable, comme s'il n'était pas réel. Tu as essayé de le peindre, mais ça n'a pas fonctionné. Peut-être tu as peint sans être sûre que ça marcherait ? Peut-être qu'il est relié à l'endroit où tu as créé son portrait ? Et peut-être que pour le ramener, il faut un peu de nous tous dans cette œuvre ? Tout ce qui pourrait le relier ici...
Je le fixe sans rien dire. Mon cerveau semble avoir cessé de fonctionner. Quand il parle, il a l'air sûr de lui... comme si c'était forcément ça.
