Adèle ouvrit les yeux lorsque le soleil pointa à travers la fenêtre. Elle était allongée dans son lit, encore endormie, emmitouflée dans les bras de Kai. Malgré la chaleur qu'il émanait et le poids qu'il déposait, elle était certaine de ne jamais avoir ressenti telle émotion. La nuit passée ensemble avait été de celle qu'on oublie jamais. Il lui avait donné sa confiance et n'en avait eu aucun regret, et c'était comme s'il lui avait donné un peu de son coeur.
Elle avait attendu un tel geste depuis des mois mais pourtant, sa raison se réveillant, celle ci fit naître un certain inconfort en elle parce qu'en réalité, tout tombait mal. Il se donnait alors qu'il avait tout perdu, alors qu'elle essayait de se protéger de lui. Elle n'était plus certaine d'être celle qui voulait un avenir avec lui, en particulier après les derniers événements. Cette pensée lui coupa l'air. Elle tenta de gesticuler pour le réveiller mais il dormait profondément, aidé par les médicaments.
« Kai... » Elle caressa son dos. « Kai tu m'écrases. » Il leva la tête, les yeux impossibles à décoller, grognant sans comprendre ce qu'elle avait pu dire. « Tu m'écrases. »
« Désolé. » Il ne put que murmurer, sa voix encore éteinte. Il roula de son côté, attrapant néanmoins la main d'Adèle pour garder un contact. Elle ne tenta pas de se libérer, se concentrant sur son visage pour retrouver leur passé, mais rien n'y faisait, tout avait changé et la désillusion mélangée à la fatigue était révolue. « J'sens que tu me fixes. »
« C'est le cas. » Il ouvrit une paupière avec difficulté. « Je...panique. » Cette fois, pris d'inquiétude, il releva la tête brusquement pour la regarder. Il n'avait plus aucune envie de dormir et si son visage était marqué par la sommeil, il n'en avait plus aucune envie. « Par rapport à hier soir. On aurait pas dû. C'est de ma faute. » Il fronça les sourcils, confus. Ils n'avaient jamais eu ce genre de discussion, n'en avaient jamais eu besoin. Tout avait toujours été clair, ils n'étaient pas ensemble et n'étaient pas là pour remettre en question ce qui se passait. « On avait arrêté. J'venais te ramener tes affaires ce soir là. Et même si on ne s'est pas éloigné comme prévu, on devrait ne plus avoir...les bénéfices. »
« C'est toi qui décide, Adèle, ça a toujours été toi qui décide. »
Elle souffla tout en reposant ses paumes contre ses yeux. « J'peux plus t'entendre dire ça. Pourquoi c'est toujours moi ? A croire que tu t'en fous. » Elle se releva pour quitter le lit. Il la suivit avec plus de difficulté.
« J'm'en fous pas. J't'ai déjà dit qu'il y avait que toi, pour moi. » Elle était dorénavant immobile au milieu du séjour, les paupières closes. « Toi, t'as le choix. Ca a toujours été comme ça. Pourquoi tout d'un coup tu décides de changer cette règle ? » Parce qu'il avait manqué de mourir sous ses yeux. Parce que son meilleur ami avait tué. Parce qu'il lui donnait tout ce qu'elle avait attendu, maintenant, alors qu'elle s'échappait en quête de son propre bonheur. Parce qu'elle avait rencontré un nouvel homme qui pouvait lui apporter ce dont elle avait toujours attendu de sa part.« T'en avais envie, j'en avais envie, on l'a fait. Si ce matin, tu veux qu'on arrête alors ça me va. Et..et puis pourquoi regretter hier ? Ca veut pas dire qu'on va reprendre quoi que ce soit comme avant. C'était comme ça, ça n'engage à rien. On est pas obligé d'en faire toute une histoire, Adèle. Ca signifie rien. »
Elle baissa le menton à l'entente de ses derniers mots, ne pouvant cacher plus longtemps qu'il la blessait, une nouvelle fois. « Ca signifie rien. » Elle secoua la tête de désabusement. « Ca signifie rien. »
« Tu sais que c'est pas comme ça que je le pense. » Elle l'entendit souffler, désespéré. « J'sais pas m'exprimer, tu le sais, fais ch...Hier, ça ne signifiait pas rien mais ça...ça veut pas dire qu'on est un truc nous deux...plus ou moins qu'avant ou.. » Il passa une main dans ses cheveux tandis qu'elle prenait la fuite vers la cuisine pour occuper les siennes . « On va vraiment pas finir cette conversation ? »
« J'ai rien à dire. » Elle haussa les épaules, faussement nonchalante. Toutefois, il pouvait voir ses joues roses et ses yeux larmoyants. « J'ai rencontré quelqu'un. De toute manière. » C'était une bombe, lancée là, sans préavis. Kai recula d'un pas comme s'il venait d'en prendre un éclat. Et c'était un peu le cas, après la soirée d'hier, un espoir d'un retour à leur ancienne relation était née et même s'il tentait de la rassurer, il n'y croyait pas non plus.« J'ai rencontré quelqu'un et j'ai envie de lui laisser une chance. »
Il se força à déglutir, espérant retirer le nœud dans sa gorge mais surtout, se préparant à lui mentir. « C'est une bonne nouvelle. C'est ce dont t'as besoin. » Elle baissa le menton pour l'empêcher de trembler, regrettant déjà avoir avoué cette demi vérité. « Tu le mérites Adèle. Te prend pas la tête avec nous deux, ça a toujours été notre mode de fonctionnement. Et je t'ai toujours dit que dès que t'avais quelqu'un en vue, il suffisait de me le dire et on arrêterait là. » Elle acquiesça seulement, incapable de lui donner ses pensées. « Est-ce que tu veux que je parte ? J'veux pas être un frein. » Elle voulait refuser, le supplier de se battre, de la rassurer. Seulement, il avait toujours été clair, si elle voyait une autre personne, tout serait terminer. « Adèle, tu veux bien me regarder ? Est-ce que t'as besoin d'espace ? »
« Après mon anniversaire ? »
« A la fin de la semaine. Ok...Ok. » Il hocha la tête, conscient qu'il ne leur restait plus beaucoup de temps. « Il serait mieux quand même qu'on ne réitère pas hier soir ou tout ce qui peut s'y rapprocher. J'veux pas que tu te sentes de nouveau aussi mal. »
« Oui. » Elle souffla avant de se retourner, les bras croisés. « Désolée pour hier soir. C'est moi qui...ait...insisté. »
« J'en avais envie aussi. J'regrette rien. Et j'aurai fait ça avec personne d'autre que toi alors...tout va bien. »
« Tout va bien. »
« Tout va bien. Tout ira bien. »
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Everlasting
Romance« J'espère qu'un jour tu pourras aimer. Pas moi. Juste quelqu'un. Parce que tu fais triste à voir. Regarde toi, seul dans un pub, ivre, à écrire des mots parlant d'amour que tu crois connaître. Mais tu n'y connais rien. Je suis peut-être celle qui d...
