Assaut rime avec chaos

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Gunner, impatient s'adresse à moi.

- Alors, que s'est-il passé là-dedans ma petite Val ?
• Rien, et ce grâce à toi !
• Val, c'est toi qui m'as envoyé un message pour me dire de venir en urgence au siège...
• Ouais ben on a du pain sur la planche. Assieds-toi Gunner, on doit se dépêcher de mettre un plan en place et l'exécuter dans la journée.
• Qu'est ce qui se passe Val ? 
• Sandie est là, et elle va repartir avec Démon. Nous allons lui faire croire que nous acceptons le deal avec les Diabolos. Démon s'occupe d'Hernesso, toi et moi du reste.
• Ok, j'avertis tout le monde pour préparer les convois.
• Ça marche, double l'effectif j'ai une autre idée en tête.
• Val, tu le kiffe ?
• Ce n'est pas le moment...
• Tu le kiffe ?
• Ce n'est est pas le moment !
• Tu le kiffe ?
• Tu ne lâches jamais l'affaire ?
• Répond à ma question
• Peut-être...
• Tu sais, je le connais bien, et je suis sûr qu'il est dingue de toi.

J'adore ce gars, il trouve toujours le bon mot au bon moment.

• Ok.
• Ok, C'est tout ce que tu trouves à dire ?
• Gunner, on a vraiment du boulot là !!!
• Tu es pire que Démon, tu ne relâche donc jamais la pression.
• Faisons le job, et après on prendra du temps pour relâcher la pression.
• A vos ordre M'dame!

Pendant qu'il s'active à contacter tout le monde, j'écoute dans le garde-manger ce qui se dit dans le bureau du président. Gunner m'appelle, alors je lui fais signe de se taire et de me rejoindre.

En chuchotant il me dit ;

• Mais on entend tout d'ici. Tu es pire qu'une espionne.

Je lui fais un clin d'œil.

Une fois que Démon et Sandie sont partis, j'explique à Gunner par où commencer. Mon idée initiale était de tout faire sauter d'un coup. Mais comme nous sommes pris de court, on va devoir sortir l'artillerie lourde pour le faire à distance.

• Combien a-t-on de lance-roquettes ?
• Cinq
• Seulement ? Où sont les 30 RPG-29 et les AT4 CS ?
• Val, on n'a jamais eux ces armes
• Gunner, bien sûre que oui.
• Je te jure que non.
• Et les 3 Himars ?
• Val, je ne sais pas de quoi tu parles. Je n'ai pas connaissances de ces armes lourdes
• Comment ça tu n'as pas connaissance de ces armes ?
• Val je suis le bras droit de Démon, et je te jure que jamais il ne m'a parlé de cela.
• PUTAIN Gunner t'es sérieux ?
• Je te jure que je ne sais pas de quoi tu parles

Comment est-ce possible ? Démon en aurait parlé à son bras droit. Mon père m'a personnellement montré ses armes, je sais qu'elles sont en possession des Skulls.
Je prends mon téléphone pour demander à Hawk de nous rejoindre, lui est surement au courant de leurs réserve.

- (Hawk) Que se passe-t-il Val ?
- Explique-moi comment ça se fait que Gunner ne soit pas au courant pour les Himars et pour les 30 RPG-29 et les AT4 CS ?
- (Hawk) De quoi tu parles ?
- Ne déconne pas Hawk, ces armes je les ai vu, je sais que vous les avez.

Son regard passe de la surprise à l'état de choc. Il m'observe et je ressens un malaise. Que me cache-t-il ?

- (Hawk) Val, ou as-tu vu ses armes ?
- A la Grotte.
- (Hawk) La Grotte est une légende
- Mon père m'y a emmener, il n'y a rien de légendaire là-dedans.

Il semble en colère, je ne comprends pas son attitude à mon égard.

- (Hawk) Quand les as-tu vu ? Tu sais comment y accéder ?

J'ai cette étrange sensation que c'est une question piège. Bien sûr que je sais où est la Grotte et j'y ai l'accès. Mon père m'a confié cela le jour de mes 18 ans. Lorsqu'il m'a dit que c'était top secret, je ne pensais pas qu'il le cachait également des Skulls. Mais ces armes, nous en avons besoin aujourd'hui. Maintenant que j'en ai parlé je ne peux plus revenir en arrière.

- Je connais l'emplacement, et je pense savoir ou est l'accès.
- (Hawk) Montre moi sur la carte le point GPS, et j'ai besoin de l'accès.

Je ne peux pas faire ça, si mon père ne l'a pas mis dans la confidence c'est qu'il y a une raison. Gunner nous observe.

- Hawk, je vais y aller avec Gunner et l'équipe, on a besoin de toi ici au QG, tu es le vice-président et avec Démon absent, il faut que tu sois en sécurité.
- (Gunner) Val a raison, Hawk on a besoin de toi ici. Val que dois-je préparer ?
• Est-ce qu'on a trois camions vides ?
• Oui
• Je prends ma moto. Je t'attends sur la A79, lorsque je verrai les camions approcher, je me positionnerais devant vous, vous me suivrez.

Hawk reste discret, il n'insiste plus, mais observe et écoute tout ce que je dis.

J'attends les camions, l'adrénaline coule dans mes veines. Lorsque je les vois arriver au loin, je sors sur la chaussée afin qu'ils me suivent.
Arrivés à la Grotte, un vieille entrepôt militaire que mon père a négocié avec l'armée elle-même, je leurs fais signe d'attendre jusqu'à ce que je leurs fasse signe. Afin d'accéder à la Grotte, il faut entrer un code à 12 chiffres, puis scanner ma rétine et l'emprunte digitale de mon auriculaire gauche et ce en le positionnant à l'envers. C'est très bizarre certes, mais Butch a toujours eu une imagination débordante. Il n'y a pas de clef, pas de badge, pas de puce, le seul moyen d'y accéder sont les accès que mon père a programmé. Je ne sais vraiment pas qui d'autres peut venir ici à part moi. Depuis que j'ai découvert ce lieu, plus jamais je n'y suis venu.

Je vais chercher les Skulls afin qu'ils rentrent et charges les armes nécessaires. Gunner rentre le premier, émerveillé par la taille de la planque et surtout par la quantité d'armes stockées.

- (Gunner) Val c'est incroyable, on a de quoi faire la guerre à tout un pays
- Je sais, ce que je ne comprends pas c'est que vous ne soyez pas au courant.
- (Gunner) Ce sera un point à éclaircir dès la fin de cette mission
• Vous savez vous en servir ? Parce que sur ce coup, je ne peux rien faire pour vous.
• (Gunner) Oui, on est tous formés.

Les camions chargés, je leur indique où ils doivent se rendre. Chacun a sa position, et c'est à mon signal qu'ils devront viser un point GPS indiqué. Tous simultanément, sauf 5 tireurs. C'est très excitant d'être à la tête d'une attaque aussi importante. J'ai vu mon père faire son job pendant des années, et là je me retrouve en lui, ma manière de parler, de les diriger, d'expliquer le plan, j'ai l'impression qu'une part de Butch vit en moi et s'exprime aujourd'hui.

Les convois ont roulé une bonne partie de la journée afin de se positionner à tous les points stratégiques indiqués, aux réserves d'armes des Diabolos, reparties sur plusieurs site, aux réserves d'armes des Baddogs, aux deux QG ainsi qu'à leur point d'observations. Comment Hernesso a-t-il pu penser pouvoir nous menacer si nous ne fusionnons pas avec lui, et comment Crank pense-t-il que nous n'allons pas riposter après l'assassinat de notre président.

Je suis retournée au siège pour superviser l'assaut à distance en compagnie de Hawk. La pression est à son comble, l'inquiétude et la peur également. Et si on blessait un innocent ? Et si mon plan foirait ? Et si Démon ne réussissait pas sa mission ou au pire se fait prendre ou se fait tuer lors de notre assaut ? Et s'il couchait avec Sandie ? Ok, là je suis hors sujet...
Je sais que j'ai une méthodologie analytique imparable, je suis sûre de moi, mais ce que je ne peux pas prévoir, ce sont les réactions et les ripostes des ennemis. J'espère juste que nous n'aurons pas de blessés, et que le message transmis à tous les autres MC sera clair.

C'est le début de la soirée et tous nos hommes sont postés comme indiqué. Maintenant il ne nous reste plus qu'à attendre que Démon confirme la mort d'Hernesso, ce sera le moment déclencheur, sans ça, il n'y aura pas d'attaque, je ne prendrai pas le risque qu'il lui arrive quelque chose lorsqu'on bombardera le siège des Diabolos.

PUTAIN C'EST QUOI CE BORDEL !
Je regarde par la fenêtre, trois motards armés, aux casques rouges, viennent de débarquer devant le siège des Skulls. C'est quoi cette merde, je suis seule sur place avec Hawk qui gère divers appels depuis le bureau du président. Aucun Skulls n'est dans les parages, nous ne sommes que deux dans cette maison. Mon sang ne fait qu'un tour lorsque je comprends qu'ils se concertent.
Ils sont au courant que le siège est censé être « vide », c'est évident. Et avec tous nos hommes en action, personne ne les a vu arriver sur notre territoire. Quelque chose dans leur attitude ne va pas. Mais quel est ce MC ? Je ne reconnais pas le blason qu'ils portent, alors que mon père m'a fait retenir des centaines de signes, de couleurs et d'emblèmes.
Je cherche Hawk, essayant de rester la plus discrète possible et ne pas me faire repérer. Mais où est notre vice-président ? Que font ces trois Bikers chez nous. J'ai besoin d'aide, et je n'ai que Gunner sur qui compter. Je saisis mon téléphone.

• Gunner, j'ai un énorme de problème
• Quoi Val ? Qu'est-ce qu'il y a ?
• Y a trois motards armés devant le siège. Quelque chose ne va pas. Ils se sont concertés quelques minutes et je les vois approcher de l'entrée. Je ne reconnais pas leur blason, ils portent des casques rouges.
• C'est quoi cette merde ? Tu as verrouillé la porte ? Casque rouge ça ne me dit rien.
• Oui, et je ne trouve pas Hawk.
• Val, tu dois t'armer !!! D'après ce que j'ai entendu, tu sais tirer, non ?
• Oui.
• On a quelques armes dans le local du bas, mais ça va t'exposer au danger en passant devant la porte. Regarde dans l'ancienne chambre de Butch, il doit y avoir quelques flingues dans l'armoire, il y a un double fond.
• Ok, je monte.
• Val, ne joue pas à la Bad Girl. Tu n'as rien à prouver à qui que ce soit. Tu dois te cacher, ou trouver un moyen de sortir uniquement si tu vois que la voie est libre.

Un coup de feu me fais sursauter. Ils viennent de faire sauter la serrure. Mon cœur bat à mille à l'heure.

• Val, c'est un coup de feu ?
• Gunner, rappelle Démon et dit lui de fait le job maintenant. Ensuite lance l'assaut dès que tu auras raccrocher. Ne lui dis rien pour le siège, tu m'a bien comprise ?
• Non Val, je reste au téléphone avec toi.
• Non Gunner, fais ce que je te demande, s'il te plaît.

Je raccroche avant qu'il ne commence à négocier avec moi. Je dois trouver de quoi me défendre. Mais où est Hawk ? Je fouille dans l'armoire de mon père, j'y trouve deux flingues. Un peu lourd pour moi, cependant ils sont chargés et c'est tout ce dont j'ai besoin. Je monte dans la chambre la plus éloignée, concentrée au maximum, je me mets en position de tir, dans un angle mort. Ce qui m'étonne, c'est que je ne les entends pas fouiller le siège, leurs pas sont lourds et je peux les entendre chuchoter entre eux. Mon cerveau a un déclic. S'ils ne fouillent pas les meubles, c'est qu'ils ne cherchent pas d'objets. S'ils ouvrent toutes les pièces, et avec tant d'assurance, ils savent que le siège est vide. Il cherche une personne, et il n'y a que moi et Hawk dans le siège des Skulls.

On a une taupe dans l'équipe ! C'est évident, on a une taupe et c'est l'un de nous deux qu'ils veulent.

Message à Gunner ;
« On a une taupe !!!! Ils ne cherchent pas d'objet. C'est soit moi, soit Hawk qu'ils veulent. »

Gunner essaie de m'appeler, je ne peux pas faire de bruit ni lui parler maintenant. Je dois rester concentrée. Moi seule contre trois, je n'ai aucune chance. Impossible de sortir du QG. Je vais devoir attendre qu'ils me trouvent.

Messages de Gunner ;
« L'assaut est lancé. Est-ce que tu vas bien ? Que se passe-t-il ? »
« Je t'appelle mais ne parle pas, je vais laisser mon téléphone sur le côté, je n'ai aucune issue »

La porte s'ouvre, dès que le premier homme entre, je lui tire une balle droit dans la tête. Il s'effondre comme une masse. C'est la première fois que je tire sur un homme, la première fois que je touche quelqu'un dans le but de le tuer, la première fois que j'ôte la vie. C'est une horrible sensation, un dégoût profond, mais je n'ai pas le temps pour mes états d'âmes, je dois me ressaisir, il en reste deux, et maintenant ils savent où je me trouve.
J'entends des pas accélérés s'approcher de la pièce ou je me trouve, c'est le moment de me défendre. Un deuxième homme arrive, je le manque de peu.

• Baisse ton arme ma jolie. Tu es seule et tu n'as pas assez de munitions pour tenir contre nous.
• C'est ce qu'on verra, montre-toi !
• On pourrait discuter, on ne te veut pas de mal.
• Alors pourquoi êtes-vous armés dans ce cas ?
• On a besoin de quelque chose que tu es la seule à pouvoir nous donner. On ne te veut pas de mal, promis.

Je tire à deux reprises, pour lui montrer qu'il peut aller se faire foutre.

• Si tu n'arrêtes pas, on devra employer la méthode forte ma jolie.
• Qui êtes-vous ?
• Cela n'a pas d'importance
• Que voulez-vous ?
• Tu as sur toi quelque chose qui nous intéresse
• Quoi ?
• Un passe
• Quel passe ?
• Le passe de la Grotte
• De quoi vous parlez ?
• Ne fais pas ton intéressante, on sait que tu l'as.

Il est évident qu'on a une taupe.

• Alors viens le chercher si tu penses que j'ai un passe sur moi.

J'entends les pas s'éloigner. Impossible de sortir maintenant, et ils ne sont sûrement pas partis. Je vois un double appel sur mon téléphone, Démon essaie de me joindre.

• Gunner, je raccroche pour répondre à Démon.

• Démon, ce n'est pas le moment !
• PUTAIN VAL ! TU DOIS TE BARRER DE LÀ, CES GARS NE PLAISANTENT PAS !

Dans ma tête, je remercie Gunner, je ne voulais pas inquiéter Démon, il a déjà bien assez à gérer sur place.

La vitre se brisa, un tir provenant de l'extérieur me fit hurler de douleurs. J'ai le bras droit en sang au niveau du biceps. Impossible à tenir une arme, impossible de soulever mon bras tellement j'ai mal, les larmes montent, j'ai l'impression qu'on m'a arraché à vif la moitié du bras, la douleur est si intense, je n'ai rien connu de tel.
Au même moment un homme entre dans la pièce et me regarde d'un air satisfait. Une 40ène d'années, de taille moyenne, cheveux attaché long blond, un regard bleu mauvais, il pue la haine.

• Je suis désolé d'utiliser la manière forte, mais tu ne nous laisse pas le choix. Donne-moi le passe maintenant !
• Je ne l'ai pas imbécile ! 

Dans ce cas une fouille au corps s'impose.

• Fais toi plaisir connard !

J'ai la tête qui tourne, la douleurs lancinante me donne la nausée. Je commence à ne plus voir clair, mon bras dégouline de sang. Il s'approche de moi, m'agrippe, puis me soulève me positionnant à son niveau pour que je le regarde dans les yeux...

• Je ne t'imaginais pas aussi bonne

Je lui crache au visage

• Oh mais que vois-je, tu es au téléphone... avec Démon...
• Va te faire foutre !

Il prend le téléphone et met le haut-parleur.
• Démon, mon vielle ami, comment vas-tu ?
• (Démon) Snake, si tu la touches, je te jure sur ma vie que je t'égorge, je te jure que t'es un homme mort !
• Oh mais serais-je tombé sur la demoiselle de ce cher Démon ?
• (Démon) Putain de merde, ne joue pas à ça Snake !
• Intéressant... à bientôt Démon.

Il raccroche, affichant un sourire narquois.

Je ne crains pas pour ma vie, j'ai peur de comment je vais justifier ma blessure au travail. Suis-je folle ? Non, la douleur me fait divaguer. Dans le films nous voyons des gens prendre une balle, faire une grimace et continuer à se battre comme si de rien n'était. Moi je pisse le sang, ma peau est déchiquetée, et la douleur est si intense que j'ai des haut le cœur violent.
Snake me regarde de haut en bas, il me répugne.

• Eh ben, qui aurait pu penser que Démon se serait un jour entiché d'une petite blondinette... Et surtout de la fille de ce bon vieux Butch. Tu vas venir avec moi ma jolie. Mais avant je dois voir si tu as le passe sur toi.
• Ne me touche pas !!!

Il m'envoie une violente gifle du revers de la main, j'ai cru que ma mâchoire allait se briser. Mon oreille bourdonne, et je sens le sang couler de ma lèvre inférieur. Mon calvaire ne fait que commencer. Snake me palpe vulgairement, c'est pire que la balle que j'ai prise. Ses mains sales sur mon corps sont un poids mental insupportable.
Il prend un gros scotch et l'enroule autour de ma blessure, puis me bâillonne. Je suis en train de suffoquer, mon cœur s'emballe et je ne peux reprendre une respiration calme, je me sens partir, entre la douleur, la peur, l'adrénaline et l'angoisse, je ne suis qu'une morceau de viande qui ne tient même plus debout. Snake me soulève et me jette par-dessus son épaule, comme un vilain sac de pomme de terre. Il n'y a personne pour m'aider. Démon est à plusieurs heures de route d'ici, et aucun membre ne se trouve dans le coin. Si seulement je pouvais revenir en arrière, faire les choses différemment. Il me jette sur le siège arrière d'une voiture qui vient de se garer devant notre QG. Lorsque j'ouvre les yeux, je vois à côté de moi le cadavre du gars que j'ai abattu. Mon estomac se retourne, j'ai besoin de vomir, mais bâillonnée ainsi rien ne peut sortir, je ne peux évacuer mes remontées. C'est donc de là que vient l'expression « s'étouffer dans son propre vomi ». Mon corps convulse, j'ai mal, j'ai mal partout, dans mon corps, mon bras, ma mâchoire, mais surtout mon âme, je me sens brisée, et ceci est mon dernier souvenir avant de perdre connaissance.

Je me réveille dans une pièce chaude et humide, assise et ligotée à une chaise en bois. Mon bras me fait terriblement souffrir. Je suis toujours vêtue du t-shirt de Démon. Un bout de tissus réconfortant dans cette situation merdique. Personne ne me trouvera ici, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, je n'avais qu'à mieux me défendre.

• Ça y est, tu es réveillée Madame Démon

Je refuse de lui répondre.

Snake se lèche le doigt puis l'appuie sur ma blessure. La douleur est si intense que j'hurle à la mort

• Ou es le passe ?

Je reste muette

• Je vois que Démon les aime courageuse... ou idiote...

Il appuie encore une fois sur ma blessure, mais avec beaucoup plus d'insistance. Je refuse de céder au chantage, au point où j'en suis, je n'ai plus rien à perdre. Si je lui dis comment rentrer dans la Grotte, je signe mon arrêt de mort, ainsi que celui des Skulls. Il reste encore énormément d'armes là-bas.

• Madame Démon, sais-tu que je suis capable de bien pire ?
• Je peux te poser une question Snake ?
• Ah elle a retrouvé la parole. Je t'écoute ma jolie
• As-tu toujours été un gros trou du cul ou c'est quelque chose que tu as acquis avec les années ?

Ma remarque me vaut une nouvelle gifle, encore plus violente que celle de tout à l'heure. Je sens le sang couler de ma pommette suite à l'impact de sa chevalière.

• C'est que Madame Démon a du tempérament.
• Juste pour ton information, je ne suis pas avec Démon. Ce n'est qu'une parenthèse, mais si tu pouvais m'appeler autrement, je t'en serais reconnaissante.
• Mon instinct ne me trompe pas, je connais ce connard depuis longtemps Madame Démon. OU EST CE PUTAIN DE PASSE !
• Dans ton cul !

Cette fois, c'est un coup de poing dans le ventre qui me bloque la respiration.

• Très bien, nous allons passer aux choses sérieuses. Voyons ce qui se cache sous ce t-shirt si « masculin ».

A l'aide d'un couteau militaire il déchire le tissus.

• Charmant tout ça. Tu es d'une beauté pure. On verra si tu auras autant d'assurance tout à l'heure.

Il fait glisser son couteau le long de mes seins.

• C'est dommage Snake, je l'aimais bien ce t-shirt. Il avait une valeur sentimentale

Il approche son visage du mien et lèche le côté de mon visage non ensanglanté. 

• Bouge pas, je reviens.

Il faut que je trouve un moyen de sortir d'ici. Ce gros connard n'a aucune moralité. J'essaie de bouger dans tous les sens pour défaire les liens, mais tout ce que j'arrive à faire est de me scier la peau d'avantage.

Il revient son téléphone à la main.

• Ma chère Madame Démon, fais un coucou à la caméra, nous enverrons cela à ton connard de copain, qu'il puisse voir comment je te fais jouir.
• VA TE FAIRE FOUTRE FILS DE PUTE !!!

Snake m'agrippe le visage et coupe mes liens, me soulève et me jette par terre, ma tête heurte le sol en béton, je suis assommée, épuisée, je n'ai plus de force. Il se positionne au-dessus de moi et plaque sa grande main dégoûtante sur ma bouche. J'essaie de me débattre et d'hurler, mais mon corps est affaibli et douloureux, face à un homme aussi fort, je n'ai aucune chance. À nouveau il sourit, ce sourire vicieux et mauvais. Par instinct, je ferme les yeux, comme pour ne pas voir ce qui va suivre. Mon cœur s'emballe, je sens mes larmes couler sur mes blessures, ce qui ravive la douleur. Depuis le début de ce cauchemar, c'est la première fois que je souhaite mourir, ne pas vivre ce qui va suivre. Recevoir des coups est une chose que je peux encaisser, mais se faire violer, c'est la pire des situations qui existe.

Il dégage sa main de ma bouche ;

• Où est le passe sale garce ?
• Tu n'as toujours pas compris que je préfère mourir que de te donner ce que tu veux ?

Il m'agrippe par le cou. Mes larmes continuent à ruisseler alors que Snake essaie d'abaisser mon short. Je suffoque, il me prive d'oxygène. Soudain, je sens la pression de sa main se relâcher. En rouvrant les yeux, je vois ses yeux se révulser, et son corps être projeté loin de moi. Je referme les yeux, croyant rêver, Snake est toujours là, je sens une présence. Je compte les secondes avant qu'il ne continue à me toucher, mais rien ne se passe. Ce n'est pas Snake, cette odeur de cuire et ce parfum m'est familier, réconfortant. Une paume chaude se pose sur ma joue, puis des pas de courses font trembler le sol. J'entends plusieurs voix familières prononcer mon prénom, mais ce n'est que celle de Démon qui fait écho dans ma tête.

Lorsque la raison s'oppose à la passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant