Blood Riot ou le fou sanglant

Chapitre 2: Ennemi public numéro un

Dix ans passèrent depuis qu'Eijiro eut la révélation, selon lui.

Après être parti de la maison, laissant traîner les cadavres de ses parents, il mit peu de temps à rejoindre son frère aîné qui avait subi le même sort. Travaillant dans le domaine de la botanique, il n'était pas difficile pour notre adolescent de faire croire à une attaque d'animal sauvage pour couvrir sa vengeance.

Il avait aussi pris soin de déchiqueter à petit feu ses persécuteurs du collège un par un, en s'infiltrant dans leur maison, le regard meurtrier.

Son attrait pour le sang et de la manière dont il mettait ses victimes en charpie lui valut le nom de Blood Riot le fou sanglant. Et ce nom lui plaisait bien.

Mais ces meurtres à répétition avaient attiré l'attention de plusieurs héros qui, depuis déjà une dizaine d'années, avaient été non résolus. Personne ne savait qui il était vraiment, ne connaissait ni son identité ni son visage et encore moins le motif de tout cela.

Ils avaient juste la photo d'un jeune garçon de quatorze ans, cheveux noirs et yeux rouges, qui avait disparu dix ans après avoir perdu sa famille dans une série de meurtres.

Aucun autre héros ne voulait avoir affaire à ce type qui pouvait s'introduire chez les gens sans se faire repérer, de peur d'impliquer leur famille ou proches. Après tout depuis maintenant près de dix ans, Blood Riot était considéré comme l'ennemi public numéro un du Japon, les forces de l'ordre ayant conclu les motivations indéfinies du fou sanglant devenues incontrôlables.

Et un jour, dans une agence en plein centre de Tokyo, un héros décida de prendre l'affaire.

Son nom ? Bakugo Katsuki, alias Dynamight.

Bien qu'encore un héro à l'essai, il était du genre à ne pas se prendre la tête tout en établissant un plan aussi vite que n'importe qui. Il était intelligent, mais surtout colérique et buté au langage très cru.

Physiquement on ne pouvait que jurer par sa beauté. Même masqué, sa musculature en faisait baver plus d'une. Malheureusement pour elles, il n'était pas de ce bord. Son orientation vers l'héroïque semblait logique à son entourage au vue de son endurance et de son alter explosif.

À l'inverse, le public qu'il tentait tant bien que mal de convaincre ne fut pas de son avis. Ils pensaient que son alter était inapproprié à l'éthique et l'image d'un héros et ressemblait bien plus à un vilain à cause de son attitude arrogante doublée d'une fierté sans pareille.

Ses parents n'avaient pas d'avis sur le sujet. C'était à peine s'ils s'intéressaient à lui, préférant leur travail au bien-être de leur fils, alors concernant son avenir il pouvait bien faire ce qu'il voulait du moment qu'il partait de chez eux après le lycée.

Déjà au collège, ils regrettaient d'avoir un « morveux possédant un alter aussi dangereux » d'après leur dire, mais lui ne faisait pas tout pour que tout s'arrange. Entre les bagarres qu'il déclaraient la plupart du temps, et le nombre d'heures de colle au même niveau que ses absences, il avait eu bien de la chance d'avoir été intégré dans la plus grande académie de héros de tout le pays, Yuei.

Il n'était pas non plus très emballé pour autant, voulant juste la fierté de ses géniteurs. Mais son arrivée à la meilleure académie des héros l'avait adouci durant ces années-là. Mais il resta les regards sceptiques, voire haineux pour certains, des habitants envers lui.

Ce fut dans son bureau que le cendré soupira une énième fois devant ce dossier aussi épais que les sandwichs que Fat Gum ingurgitait en temps normal. Non que cela lui déplus. Mais plus les informations le concernant étaient nombreuses, plus l'affaire s'épaississait.