Chapitre 7: Prise de conscience

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Jamais.

Jamais il n'avait fait ça à chacune de ses victimes. Et pourtant...

Pourtant il l'avait fait à ce héro qui souffrait comme lui à son âge.

Souffrant d'abandon, de manque de reconnaissance lorsqu'il ramenait de bonnes notes à l'école. De respect envers autrui.

Non, jamais il n'avait eu ces choses-là.

Il gardait en lui cette douleur depuis si longtemps qu'il fallait que quelqu'un paie.

Et il fallut que ça tombe sur lui.

Durant le huitième et le neuvième jour du jeu, entre masturbation et stimulation à répétition, il souffrait encore et encore. Il se dégoûtait de lui faire subir de telles choses. Et la journée terminée, en revenant à la salle d'observation, toute cette souffrance tomba en larme. Parce qu'en réalité, il commençait à l'apprécier.

Non.

Il l'aimait. Et pas seulement pour le sexe. Mais de vrais sentiments.

Avoir rencontré quelqu'un qui lui ressemblait était au début un exutoire pour se détacher de son passé de victime et d'en devenir le dominant à avoir frappé et noyé mais ce fut sous le péché de luxure qu'il comprit.

Il avait toujours été faible.

Mais maintenant son héro était devenu plus faible d'esprit et notre Blood Riot pouvait faire tout ce qu'il voulait.

Ce qu'il regretta.

Il était condamné à voir son héro meurtri par ses actes, à travers cet écran, à pleurer inlassablement.

De son côté, Katsuki pouvait nier tant qu'il le voulait, le dit fou sanglant avait raison. Ignoré par ses parents, victime de mesquineries par ses collègues, et rejeté par les citoyens de sa propre ville...

En vrai, qu'est-ce qu'il avait foutu de sa vie ?

Personne ne l'aimait en héro, ni en tant que fils ou ami... qu'est-ce qui lui restait en fin de compte ? Un désir primaire de vouloir son géôlier en lui après qu'il avait mainte fois reluqué et nié son attirance pour lui ?

Non...je..je peux pas...pensa le cendré gardant une parcelle de lucidité. Je... je dois penser à mes parents..ils...

Sa pensée cessa d'avancer sur ce chemin.

Ses parents ? S'inquiéter pour lui ? Comment penser ça après l'enfance qu'il avait pu avoir ? Comment parler de ses parents de la sorte, eux, qui l'avaient quasiment négligé étant gamin, en lui crachant au visage quand il leur avait annoncé qu'il était gay, en le virant de chez eux après son diplôme décroché.

Qu'est-ce que ses parents pouvaient lui apporter d'autres que ce qu'il avait subi moralement toute sa vie ?

Rien. Ils ne valent plus rien à mes yeux...., se dit-il les yeux livides.

Alors que son bourreau, lui, avait vu du premier regard que son image de héro à la fierté démesurée n'était qu'une façade cachant une blessure plus profonde.

Il ne se sentait plus à sa place.

Être un héro, ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait être, mais plutôt ce que les autres attendaient de lui. Après tout, combien de personnes pouvaient avoir hérité d'un pouvoir comme le sien ?

Un alter provoquant la destruction... ?

Il pouvait accorder au fou qu'ils avaient des points communs.

De plus, il avait compris pourquoi Blood Riot s'acharnait tant sur ses victimes.

Il était comme lui. Faible.

Et maintenant, il ne voulait pas...non.. il ne voulait plus l'arrêter pour ses crimes.

Il s'était épris du rouge.

Bien que le début fut brutal, il ne pouvait plus cacher qu'il lui plaisait. Et il lui avait fait comprendre lors de ses deux derniers jours.

Il observa alors l'objectif de la caméra, espérant que son hôte se rende compte du lien qu'ils avaient crée.

Un lien crée en tant qu'ennemi, mais aussi en tant qu'amant secret de l'autre.

Et le jour 10, censé être le dernier de ce jeu qui n'avait plus du tout de sens, tout se passa sous les gémissements et les soupirs de plaisir de nos deux malheureux en manque d'amour de celui qu'ils aiment.

Seulement, bien que Kirishima savait le héro soumis, rien ne fut comme d'habitude. Il remarqua que Katsuki était plutôt serein contrairement aux jours précédents où il retenait souvent ses cris de plaisir.

Il le rejeta alors en plein action, l'air contrarié. Non, plutôt enragé.

Katsuki, essoufflé de ce que lui procurait les jouets vibrants, se releva de ce rejet le regard arrogant.

« Ben alors, je ne suis plus à ton goût~ ? » dit-il de manière aguicheur.

Le fou le regarda longuement avant de baisser les yeux.

«Tu...aimes...

_Hah.. ?

_Tu...aimes ce que je te fais subir depuis des jours....

_Qu'est-ce que ça peut faire..., répondit le cendré reprenant son souffle.

_Tu devrais me supplier, hurler d'arrêter, crier ton humiliation ! » s'énerva-t-il alors.

Il pleura devant celui qu'il voulait être sien.

« JE T'AI TABASSE, NOYE , TRANCHE, HUMILIE ! JE T'AI MÊME MARQUE DE MA LAME !, hurla-t-il en le prenant par la chemise. ALORS POURQUOI ?! POURQUOI TE LAISSER FAIRE ALORS QUE TU ES SENSE PARTIR !!!

_Peut-être parce que..- »

Soudain, l'horloge retentit.

Le jeu du fou se termina. 

 

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Blood Riot ou le fou sanglantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant