CHAPITRE DEUX

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Coucou, je ne devais pas poster ce chapitre maintenant, mais on est le 26 juin, c'est un jour spécial parce que c'est mon anniversaire ! Donc cadeau pour vous ! N'hésitez pas à me laisser vos avis ! J'espère que ça va vous plaire !

Je me réveille en sursaut, le coeur battant à tout rompre, trempé de sueur sur les draps froids. Encore le même cauchemar, je le fais de temps en temps mais c'est toujours le même. La même ruelle sombre et déserte que je traverse la nuit pour rejoindre la maison, les mêmes bruits de pas qui se rapproche. L'ambiance est morbide, mon coeur tambourine contre ma poitrine, j'ai le souffle court, la peur peut se lire sur mon visage, il faut que je dégage de là et vite. J'accélère mon allure pour m'éloigner du danger mais c'est trop tard, une main se pose violemment sur ma bouche et plusieurs autres m'immobilisent. J'entends cette voix glaciale rire à mon oreille puis me murmurer: "C'est pour toi l'heure de jouer !". Et c'est à cet instant-là que je me réveille. Les rafleurs, mon pire cauchemar...
Je me tourne vers Ben, il dort profondément, loin des soucis, il connaît leur existence, le danger qu'ils représentent mais il a deux personnes pour veiller sur lui alors il dort sur ses deux oreilles à poing fermé. Je n'ai pas cette chance, je l'avais quand papa était là, depuis presque cinq ans je joue son rôle, j'essaye de le remplacer pour maman et Ben, ils ont besoin d'un pilier, je suis le leur. J'ai peur de ce qui peut leur arriver si jamais je me fais attraper, tuer. Que deviendraient-ils sans moi ? J'ai peur, terriblement peur. Je regarde le petit réveil sur la seule table de nuit de la chambre, elle est bancale, calée par quelques bouts de cartons. Il est presque l'heure de me lever, je n'ai plus le temps de me rendormir, de toute manière je n'y arriverai pas, je n'y arrive jamais. Je m'extirpe du lit avant de passer à la salle de bain, ma routine. J'attends maman dans la cuisine, je prépare le maigre petit déjeuner quand elle se montre. Ses cheveux longs et blonds sont noués en un chignon bas, des rides parsèment son visage et de larges cernes barrent le bas de ses yeux. Elle est fatiguée, elle est marquée par la vie que l'on mène, comme chaque pauvre de ce pays. Ils ont tout, nous n'avons rien, c'est comme ça depuis près de 200 ans. Je la salue et lui verse un peu de café dans sa tasse qu'elle boit avec plaisir. Je tiens beaucoup à elle, à ma famille, je n'ai qu'eux et je ferai tout pour eux, même si je dois y perdre la vie. Le matin nous avons notre rituel et je ne l'échangerai pour rien au monde. L'heure des au revoir à sonné, je me lève et dépose un baiser sur sa joue puis sur son front avant de la serrer dans mes bras.
- N'oublie pas, je vais chercher Ben, si je ne suis pas de retour le soir, ne sors pas me chercher, tu restes avec Ben et tu le rassures, vous allez voir Nick et vous continuez sans moi, d'accord ? Vous trouverez une solution, vous y arriverez même sans moi.
- Oui mon chéri, fais attention à toi. Je t'aime.

Je l'embrasse une dernière fois sur la joue avant de prendre mon sac à dos que j'ai préalablement vidé et je sors de la maison. C'est reparti pour une nouvelle journée de travail.

Minuit moins le quart, je quitte le café-bar en saluant Nick, rien n'est éclairé, le couvre feu est déjà entré en vigueur, je longe les murs, essayant de me fondre dans le décor. Il est temps de vous révéler ce que je fais toutes les nuits, ce que mon père faisait avant moi, ce qui nous permets de vivre et de ne pas mourir de faim. Je repère immédiatement l'immense bâtisse, appartenant à une classe sociale élevée, un médecin peut-être. J'en fais le tour avant de m'approcher d'une fenêtre au rez de chaussé donnant sur la cuisine. Je sors mon petit couteau et commence la manoeuvre afin de déverrouiller la serrure. Cela me prend une bonne dizaine de minutes, je n'arrive pas tout le temps à les ouvrir et quand c'est le cas, je choisis une autre fenêtre ou une autre maison.
J'entendis le cliquetis familier de la serrure qui craque, j'ai réussi, je l'ai forcée, je range mon couteau dans ma poche et je me hisse par la fenêtre. Mes pieds touchent le carrelage impeccable avec dextérité et silence. J'avance prudemment au milieu de la pièce, habituant mes yeux à la luminosité quasi inexistante. Je regarde autour de moi, la cuisine à elle seule fait la taille de notre maison. Il y a un grand réfrigérateur dans le coin de la pièce, avec deux portes de couleur grises, un immense four, un îlot central surmonté d'un panier garni de fruits en tous genre. Je me dirige vers l'appareil refroidissant et l'ouvre en essayant de faire le mois de bruit. La lumière d'une petite ampoule placée à l'intérieur éclairé les étages, me permettant de voir ce que je pourrais prendre, enfin voler. Je repère rapidement du jambon, du fromage et des oeufs ainsi que quelques légumes. Je remplis rapidement mon premier sac de toute sortes de choses avant de m'attaquer aux placards. Pâtes, riz, boîtes de conserve, tout ce que je peux prendre, je l'enfourne rapidement dans mes deux sacs. Je remets un de ces derniers sur mes épaules pendant que je soulève l'autre par la main. Avant de quitter la maison j'attrape à la volée une pomme bien rouge sur l'îlot et je repasse par la fenêtre. J'atterris dans l'herbe humide avec un petit bruit sourd, je reste accroupi quelques secondes afin d'entendre le moindre bruit suspect, mais rien. Je me relève et ferme doucement la fenêtre avec le verrou complètement forcé. Je quitte la demeure et j'avance lentement dans la rue, tout en prenant le maximum de précautions. J'ai envie de croquer dans cette fichue pomme mais le faire attirerait les rafleurs, de par le bruit, mais en plus en mâchant je perdais beaucoup de ma faculté auditive. Mauvaise idée, j'attendrai d'être à la maison pour la manger. Mes pieds me guidèrent dans la rue de droite, la chaussée légèrement éclairée par la lune haute dans le ciel, jouant à cache cache avec les nuages. Mes yeux se fixèrent sur cet astre argenté, sur ces millions d'étoiles brillant de mille feux, sur ce ciel sombre, rassurant. Il était couvert mais quelques parcelles de ciel se dévoilait, j'étais tellement obnubilé par cette contemplation que je m'étais arrêté de marcher. Chose qu'il ne faut jamais faire.
CRAC ! Je me retournais brusquement, cherchant l'origine de ce bruit. Mon coeur se mit à battre à une allure excessive, mes membres se mirent à trembler alors que mon souffle se faisait de plus en plus court. J'avais beau chercher, regarder dans tous les coins et recoins mais rien, ce qui me faisait encore plus peur. Je repris ma marche de plus en plus vite, il faut que je m'éloigne de là, immédiatement. Il faut que je rentre à la maison et vite ! Mon rythme s'accélère, la boule dans mon ventre devint de plus en plus présente, ma gorge se serra, des gouttes de sueurs apparurent sur mon front. Je dois y arriver, je dois regagner la maison sans me faire attraper, pour Ben, pour maman.
Ma rue se dessina au loin, plus que quelques minutes et je serais dans mon lit, mes pas résonnent sur le bitume froid, mon ombre s'agrandit et se reporta sur le trottoir alors que je progressais dans mon itinéraire. Ma main se posa sur la porte d'entrée et je pu souffler, ma main tâtonna dans les poches de mon jean à la recherche de la clef, je l'inséra en tremblant dans la serrure, manquant de la faire tomber à plusieurs reprises. Lorsque la porte claqua dans mon dos je pu respirer à nouveau, je n'avais pas remarqué que j'avais retenu mon souffle depuis un moment. J'étais complètement terrifié, ce bruit m'avait fait complètement flippé ! Je pris le temps de me calmer, mon corps plaqué contre le mur, ressassant mon rêve et les événements de le nuit, tout se ressemblait, j'ai eu tellement peur que ce soit vrai, que mon cauchemar se réalise, que je sois kidnappé par les rafleurs pour participer au jeu. Ce foutu jeu de la mort. Je secouai la tête avant de ramasser le sac à mes pieds, contenant la nourriture que j'avais volé. Je vidai son contenu dans les quelques placards vides que nous possédions et dans le minuscule réfrigérateur qui fonctionnait une fois sur deux. Je fixai ma pomme, posée sur la table, je l'a pris avec envie et croquai dedans. Ce goût sucré fit chavirer mes papilles, elle était juteuse à souhait, sucrée comme il le fallait, c'était une petite récompense ! Une foi que j'eu fini de manger le fruit, je me rendis dans ma chambre et je rangeai les sacs sous mon lit, Ben dormait, maman aussi. Je me déshabillai rapidement et me glissait sous les couvertures, auprès de Ben. Ce dernier se colla automatiquement à moi, m'apportant une douce chaleur. Il aimait que je le prenne dans mes bras, se sentir en sécurité et j'aimais le sentir contre moi pour veiller sur lui et jouer mon rôle de grand frère. Après environ une heure de réflexion, d'intense pensées je finis par trouver le sommeil, j'espérais que cette nuit je ne fasse pas de cauchemar, ce cauchemar.

Death GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant