Chapitre 8

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~ Elena ~

Elena reprit conscience. 

Elle ne savait pas où elle était, mais elle était réveillée, et elle sentait son corps. Elle n'osait pas ouvrir les yeux, de peur de voir le visage de quelqu'un. La scientifique sentait un matelas anormalement moelleux pour un lit de détention sous son corps ankylosé. 

Pendant un instant, elle se demanda si les mutants qui l'avaient sortit du centre ne l'avaient pas aidés, mais les sangles qu'elle sentait autour de ses poignets bandés lui affirmèrent le contraire. 

Elle était prisonnière. Prisonnière dans un endroit inconnu. 

Elena n'avait qu'une idée, fuir avant qu'on ne la sache réveillée et qu'on ne recommence à la torturer... Cette fois ci, elle sentait tout son corps, peut être avait on oublié de réaliser l'anesthésie locaux régionale sur ses jambes... Alors elle avait une chance de pouvoir marcher ! 

La jeune femme se concentra sur son environnement, sans ouvrir les yeux ou bouger d'un pouce. Elle se mit à entendre des sons. Ou plutôt un son, de plus en plus rapide. Elle paniqua un instant avant de comprendre. C'était le son d'un électrocardiogramme, elle pouvait entendre les battements de son cœur. Elle devait absolument se calmer, ou bien ceux qui lui avaient mis cet appareil allaient découvrir qu'elle se réveillait. Elle se força à penser à Mickaël, aux enfants ou à sa mère, jusqu'à ce que le son de l'électrocardiogramme devienne lent et régulier. Elle entendit alors un autre bruit, des bruits de pas qui se rapprochaient. Les pas arrivèrent à sa hauteur, et Elena se concentra pour maintenir un pouls régulier malgré sa peur.

-On dirait que tu n'es pas encore réveillée, dommage...

La voie qu'Elena entendait était celle d'une femme, une jeune femme. Cependant la scientifique n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage.

-Claire ! Qu'est-ce que tu fais ? J'ai encore besoin de toi avec ce patient je te signale !

La voie d'homme lointaine qui venait d'appeler l'inconnue semblait en colère, ou plutôt lassée, comme s'il était habitué à ce genre de petite absence.

-J'arrive. Je voulais vérifier l'état de l'humaine.

Elena entendit les pas reprendre pour s'éloigner, jusqu'à disparaître. Elle ne savait pas où elle était, mais il était hors de question d'attendre qu'elle soit à nouveau torturée. Elle devait trouver un moyen de fuir, mais pour cela, elle devait voir. Après quelques minutes d'hésitation, et d'écoute attentive, Elena se força à ouvrir les yeux. La lumière de la pièce l'aveugla pendant quelques secondes, avant qu'elle ne distingue son environnement. 

Elle était bien dans un lit, recouvert d'un drap blanc, qui cachait à moitié ses poignets ligotés. Elena portait une nouvelle blouse d'hôpital, elle était propre, mais semblait plus ancienne que celle du centre de détention. La jeune femme observa la pièce autour d'elle, heureusement, elle était seule. On dirait qu'elle était la seule patiente de la pièce. En effet, un seul lit trônait dans cette salle aux murs blancs. En face d'elle, à quelques mètres, un grand établi métallique, encadré par des bureaux, était jonché de fioles, matériels de suture, bandages et autres mélanges. Il s'en dégageait impression de fouillis médical, renforcée par les énormes armoires à pharmacie accrochées au mur, remplies de fioles avec de petites étiquettes qu'Elena ne parvenait pas à lire correctement. 

La jeune femme ne savait pas pourquoi elle était seule, ni comment la femme de tout à l'heure avait pu entendre l'électrocardiogramme depuis l'extérieur de la pièce, mais c'était une chance. Elle devait trouver le moyen de s'enfuir. 

Une famille ordinaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant