CHAPITRE 7 | GAGE

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Des coups à la porte me font doucement émerger de mon sommeil. Ma nuque est légèrement ankylosé, et je grimace en relevant doucement la tête de ce que je crois être le dossier d'un canapé. J'ouvre difficilement les yeux et passe une main lasse à l'arrière de ma nuque, que je fais doucement craquer en penchant la tête d'un côté, puis de l'autre.

Mes yeux mettent du temps à s'habituer à l'obscurité. Les rayons du soleil s'infiltrent difficilement à travers les rideaux opaques et diffuse une lumière tamisée dans mes appartements.

Je prends une grande inspiration.

D'autres coups raisonnent et me font réaliser mon état. Je me redresse de mon canapé en rangeant mon sexe à l'intérieur de mon pantalon. Je ne prends pas la peine d'enfiler ma chemise et me dirige vers la porte.

Je l'ouvre en plissant des yeux, encore somnolant, et pose un bras sur la chambranle de la porte pour couvrir tous l'espace avec mon corps et empêcher Judith de jeter un coup d'œil à l'intérieur. Cette vieille femme ferait une syncope en sachant le bordel qui se trouve là-dedans.

Je baisse la tête vers elle.

— Excusez-moi de vous déranger, monsieur. Des hommes vous demande à l'extérieur.

Je porte mon pouce et mon index à mes paupières, et les presse pour les forcer à s'habituer à la lumière du jour.

— Qui est-ce ? Je gronde d'une voix grave, encore enrouée par le sommeil.

— Ils sont ici pour l'installation du système d'aération. Vous aviez rendez-vous...

Je frotte une main lasse sur mon visage et récupère mon téléphone dans la poche de mon pantalon. Je jette un coup d'œil sur l'écran d'accueil :

Neuf heure trente-huit...

— Faites-les patienter au sous-sol, et offrez-leur à boire, s'il vous plaît, Judith.

Je n'attends pas sa réponse et referme le porte avant de me diriger vers ma salle de bain adjacente.

Une quinzaine de minutes plus tard, je suis douché et habillé. Je descends les étages jusqu'en direction du sous-sol en terminant d'attacher ma montre à mon poignet, et lisse les plies de ma chemise noire.

Des rires gras s'échappent de la salle de jeux lorsque j'atteins la dernière marche. Je les imagine sans mal embêter Judith autour d'une tasse de café, ou peu importe ce qu'ils ont bien pu lui demander.

J'entre dans la salle des jeux et trouve deux hommes assis à mon bar. Chacun devant un verre remplie d'un fond de liquide ambré, vêtus d'une combinaison grisâtre de travail. Judith est derrière le comptoir, assurant leur commande. Tous les trois lèvent la tête vers moi en m'entendant entrer.

— Bonjour, messieurs.

Ils bondissent de leur tabouret de bar, l'un après l'autre, et s'empressent de me serrer la main. Des poignes fortes et assurées.

— Très belle baraque. Me complimente l'un des deux.

Je me contente de lui sourire sans rien ajouter, parce que c'est peut-être un luxe qu'il se s'offrira jamais.

— Excusez mon retard. Je commence. La cave est juste en bas. Suivez-moi.

Les deux hommes se regardent avant de me suivre hors de la salle de jeu.
J'extrais la carte magnétique de ma poche et l'insère dans le boîtier, près des portes de l'ascenseur, sous la cage d'escalier.
L'un des deux - celui qui semble adorer ce manoir - siffle, impressionné.

Les lumières de l'ascenseur s'allument et les portes s'ouvrent. Je les invite à entrer d'abord, avant d'entrer ensuite dans la cabine.

— C'est... original. Intervient l'autre en croisant les bras sur son torse. On ne peut pas accéder à la cave par des escaliers ?

WATCHED : CAMGIRL (DARK ROMANCE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant