WATCHED : CAMGIRL (DARK ROMANCE)

CHAPITRE 10 | GAGE

Voilà un peu plus de dix minutes que mon attention vagabonde autour des réseaux sociaux de Crystal. Elle n'a rien posté depuis l'interruption précipitée de son Live, et ne pas savoir comment elle va me met dans un état de frustration qui m'empêche de bosser correctement.
Je ne peux qu'espérait qu'elle n'a pas a été stupide, et qu'elle a appelé les secours.
La honte peut faire prendre aux gens de mauvaises décisions...

La savoir en danger me rend malade.
Ne pas pouvoir m'occuper personnellement d'elle me rend malade.

Jamais rien ni personne ne peut me détourner de mes affaires comme elle le fait.
Il m'arrive de la détester pour ce qu'elle fait de moi. Elle me force à bosser plus dure et plus longtemps.

Et tout ça pourquoi ?

Ce fric finis irrémédiablement sur son compte en banque.

Je passe une main nerveuse sur mon visage en vidant l'air dans mes poumons pour tenter de me débarrasser de cette boule qui pèse lourdement dans mon estomac.
Ma queue ne me fait plus aussi mal dans mon boxer ; la colère a largement remplacé l'excitation.

Je ne cesse de jeter des coups d'œil en direction de mon téléphone portable, dans l'attente d'une notification, une nouvelles.

Mais rien. 

Elle n'a rien posté depuis l'interruption précipitée de son Live et je ne peux m'empêcher de penser à toutes les complications que sa situation pourrait lui causer.
Pas grand chose, si on l'en débarrasse ce soir. Mais, au pire, elle devra passer sur la table d'opération. Ça voudrait dire une abstinence de plusieurs semaines. Repos complet. Pas de Live. Plus rien d'elle pendant un long moment...

Putain.

Un instant, je me retiens d'attraper mon téléphone pour appeler tous les hôpitaux de Cambridge et savoir dans lequel elle se trouve.
Mais je me ravise en me rappelant que je ne sais même pas qui chercher.

Une Camgirl du nom de Crystal qui a besoin de se faire retirer une pomme coincée dans le sexe ?

On me prendrait pour un fan psychotique et obsédé. On appellerait les flics pour me foutre en taule - ou, avec un peu de chance en hôpital psychiatrique.

Puis, quelle est la probabilité qu'elle se trouve ici, dans mon hôpital ?

Je n'ai même pas pris la peine de vérifier les entrées.

Incapable de travailler, je finis par refermer rageusement l'écran de mon ordinateur portable pour consulter l'ordinateur de bureau de l'hôpital. Je ne mets que quelques minutes à retrouver les fiches patients des dernières prises en charge, et je fais le trie en ne gardant que les patientes de sexe féminin.

Trois femmes ont été prise en charge au cours de cette dernière heure et je ne tarde pas à me pencher sur la description détaillée de leur fiche patient :

"Douleur aiguë et limitation fonctionnelle du poignet..."

Non.

"Le patient se présente avec des douleurs abdominales diffuses, décrites comme de nature intermittente, de localisation mal définie..."

Non.

"Corps étranger dans le tractus génital."

Il me faut une seconde pour que les mots atteignent mon cerveau et que mes muscles se tétanisent. Mon sang ne fait qu'un tour et mon pouls se met à pulser énergiquement dans mes veines quand l'euphorie me saisit.