𝐆𝐔𝐈𝐋𝐓

13

22h, le QG de l'ordre du phœnix, lily entre, james derrière elle, la suivant tel un chiot perdu. le mois d'avril commence finalement à apaiser la météo mouvementée. mais la nuit est toujours aussi glaciale.

james et lily retrouvent albus dumbledore, assis au bout de la longue table, il discute de tout cœur avec remus, assis à sa droite. et derrière le châtain, sirius, fixant james d'un regard surpris et froid.

dorcas est assise en face, écoutant marlène, parlant avec beaucoup d'entrain, et de l'autre côté, peter, fronçant les sourcils en écoutant une femme aux cheveux violets.

james reconnaît deux blonds de l'école et un professeur d'arithmentie. il est surpris et confus de l'objet de la réunion.

- impeccable, tout le monde est là ! s'exclame dumbledore joyeusement avant d'inviter tout le monde à s'asseoir.

lily monte james une chaise à sa gauche et james s'y installe sans rien dire.

- je vous ai rassemblé ici comme d'habitude pour établir les rondes quotidiennes, déclare albus calmement avec de lancer un clin d'œil à james, confus.

dorcas se lève et attrape un tableau noir et des craies, prêtes à noter les informations.

- libre à vous de prendre notes de vos rondes, déclare la brune avec un sourire poli.

lily saisit un bloc notes de la poche de son manteau de fourrure ainsi qu'un stylo noir, james la regarde faire sans bouger un cil. ses poches sont vides.

- nous commençons à partir de la semaine prochaine, annonce albus, sortant ses petites lunettes pour les dresser sur le bout de son nez.

- lundi ? demande dorcas, tirant un train de son tableau.

- lundi : remus lupin et dorcas meadowes, dicte albus. mardi : james potter et marlène mckinnon. mercredi : lily evans et remus lupin. jeudi : james potter et sirius black. vendredi : juliette marcel et marlène mckinnon.

la suite, james ne l'a pas écoutée, lily notait avec énergie ses rondes ainsi que celles de james, son écriture est harmonieuse et délicate, ses yeux ne décrochent pas. mais son esprit s'embrume. les mots d'albus raisonnent comme des ricochets.

lui et sirius, une ronde. jeudi. il n'en est pas capable. il doit annuler. il doit trouver un moyen. il ne pourra pas.

il reprend son esprit lorsque lily se lève et commence à saluer les gens autour de la table, mais james reste assis, ses yeux le piquent, il veut partir. loin.

lily sourit et discute avec ses camarades. elle revient à james quelques minutes plus tard.

- on y va. james. elle déclare d'une voix condescendante.

james se lève. puis ils quittent la pièce, les premiers, lily saluent poliment tandis que james garde le silence. dans le noir, lily réfléchit.

- pourquoi tu n'es pas venu discuter ?

dans l'obscurité, james ne peut pas observer son expression, il se fit à son instinct.

- j'ai une ronde avec sirius. jeudi ?

lily soupire.

- c'est qu'une ronde james.

- il me hait.

james fixe ses pieds dans le noir, alignant ses pas d'un air distrait.

- il ne te hait pas. james. écoute, c'est juste une ronde.

james se tait.

ils marchent en silence, leurs chaussures claquant sur les dalles par terre.

- on va transplaner ici, annonce lily avant de saisir le bras de james, le contact le fait frissonner de surprise alors qu'elle le tire vers une petite ruelle à peine éclairée par un rayon de lune.

lily le serre davantage alors qu'elle saisit sa baguette, james peut sentir l'odeur douce de son shampoing dans ses cheveux et la saveur l'inonde de souvenirs tous plus beaux les uns que les autres.

- tiens toi bien.

lily semble prévenante, plus prévenante, cela surprend james. ce n'est pas comme s'il avait vomi une heure auparavant lorsqu'ils ont transplané ici. il a sûrement perdu l'habitude de transplaner... à force de rester enfermé.

le monde se met à tourner dans la noirceur et lorsque tout cesse, ils sont en face de leur demeure, james trébuche mais ne vomit pas, et lily sourit.

- on est arrivés, déclare la rousse.

mais de manière surprenante, lily ne lâche pas le bras de james, elle est toujours nouée à lui. et cela ne lui déplaît pas pour autant. il est juste... surpris.

lorsqu'ils pénètrent la maison, lily se sépare finalement de james, pour ôter son manteau et le pendre au porte-manteaux. james fait de même.

- tu veux de la camomille ? demande lily avec un sourire doux.

ses yeux sont implantés dans ceux de james, il s'y perd, les lueurs vertes brillent d'une manière qu'il avait oublié. ses iris sont les plus belles de toutes.

james secoue la tête positivement, malgré qu'il aurait préféré
rester ainsi et se perdre dans son regard pendant encore quelques minutes, et mêmes heures.

il s'assied dans le sofa, frottant ses mains afin de se réchauffer. il écoute le tintement des tasses et les sons de lily qui s'affaire dans la cuisine. attentif à chacun de ses mouvements, il se sent peu à peu apaisé par les bruits de sa présence.

ses yeux se ferment, attendant patiemment le retour de lily.

lorsque la rousse revient, deux tasses brûlantes dans les mains, elle trouve james assoupi contre le dossier du sofa, elle lève les sourcils, surprise. puis elle sourit, attendrie sans vraiment le vouloir.

elle pose sa tasse sur la table basse et dépose sa main sur l'épaule de james.

- hey... james.

elle s'arrête soudainement. réalisant la chaleur qui l'inonde sans la quitter. son cœur est embaumé d'une couche de douceur, ses joues sont rouges et ses yeux pétillent. elle retrouve devant ce james assoupi un semblant de ce qu'elle ressentait sans arrêt en compagnie de james. elle se fige, james grimace et frotte ses yeux.

elle se recule doucement, essayant de cacher l'émotion qui la traverse, un semblant de nostalgie et d'une intense mélancolie. puis de l'amour. de l'amour qui s'écoule entièrement dans son corps. à travers ses muscles, ses veines et sa peau. elle tente de les réprimer sans succès.

alors que james s'éveille, elle lui tend sa tasse, le regard fuyant. elle semble elle même perplexe de sa réaction. mais lorsqu'elle s'assoit à ses côtés, son cœur palpite toujours, elle se sent apaisée.

étrangement, james aussi de son côté est apaisé, tellement que la camomille ne sera pas nécessaire ce soir.

ils restent donc assis l'un contre l'autre, épaule contre épaule, sirotant leur camomille en silence.

leur cœurs battant en chœur dans le plus grand des calmes.