Orage
Plic-ploc sur ma peau nue
Ô désespoir
Tu sais, j'ai jamais été de ceux qui s'extasient devant un arc en ciel. Je suis peut-être égoïste mais j'ai toujours préféré la pluie
Au moins chaque goutte tombe que pour moi
Sous la douche j'ai décapé ma peau, comme si ça pouvait me purifier de toutes mes sales idées. Rien n'y fait
J'ai noirci les pages au lieu de mon âme, j'ai écrit en vers et contre tout
Mon cri sur une fréquence imperceptible, alors j'ai écrit
Aussi imprévisible qu'un lancer de dés, j'abats les cartes comme au poker
Peut-être pour pas me faire abattre la première
Le monde est comme un pull trop petit pour moi
Les adultes disent que le bonheur est dans l'équilibre
Et pour une fois je les crois
Je me suis jamais sentie autant moi-même qu'en équilibre sur ce rebord de toit
Funambule macabre
Ce toit à la jonction entre l'éphémère et l'éternel
Immobile comme la statue de Jupiter capitolin - amputé de son Foudre
Je suis comme un ange déchu. Lucifer signifie "celui qui porte la lumière", mais ça fait longtemps que je marche à l'aveuglette
Demain on parlera de moi à l'imparfait, je l'ai toujours été
Les gyrophares en bas comme un ironique spectacle son et lumière
Ce tiraillement entre mes omoplates, je me sens pousser des ailes. Et même les étoiles en pâlissent de jalousie. Les comètes se jettent du haut du ciel
Fais un vœu
octobre 23
