Prologue

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21 Juillet 2015, Monaco, Juliette.

-Ce que les morts laissent aux vivants, c'est certes un chagrin inconsolable, mais aussi un surcroit de devoir de vivre, d'accompagner, d'accomplir la part de vie dont les morts ont dû apparemment se séparer, mais qui reste intacte. C'est un poème que j'ai un jour lu dans un livre. Il m'a marqué pour une bonne raison je pense. Jules savait ce qu'il risquait à chaque course, nous le savions tous. En nous laissant, il nous donne une devoir, celui de vivre encore plus ardemment qu'il a pu le faire. De vivre chaque jour comme si celui ci pouvait être le dernier. Je vais vous faire une confidence, chaque fois que je me sens triste, je repense au sourire qu'il avait dès qu'il était dans cette voiture, et çe me fait sourire aussi. Je souhaite que tous et chacun, aujourd'hui, abandonnions notre douleur, oublions tous ce crie que nous avons poussé quand nous avons appris son départ, ou encore le manque d'air que celui-ci nous a procuré. J'aimerais qu'à chaque fois qu'on se sent faible, on repense au sourire de Jules.

Je soupire avant d'aller me rasseoir à côté de mes parents. Ils me prennent chacun une mains et me félicite de mon discours. Ce n'était pas dur, il est parti en faisant ce qu'il aimait le plus au monde. Ce qui était dur par contre c'était de voir mes parents mettre la table pour lui sans faire exprès, ou alors entendre les larmes de ma mère la nuit.

Les gens laissent un vide quand il meurt, Jules avait laissé un trop plein de tristesse, un trop plein de ressentiment et surtout un trop plein de désespoir. C'était la première de ma vie que je voyais Charles pleurer. Lui aussi il avait perdu un frère.

Tous nos jours sans JulesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant