Chapitre 5

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La 2e course de la saison fut une horreur pour l'existence de Juliette.

- Juliette, votre avis sur l'affaire Horner ?
- Je soutiens la victime et j'espère qu'il se fera virer. Le monde de la formule 1 est un des rares endroits où je me sens safe et je ne veux pas que ça change à cause de connard comme lui. Malgré ce que je vous dis, je tiens à mettre en garde les fans qui vont condamner leur pilote préféré de ne pas avoir dit ce qu'il pensait vraiment. Nous avons des chargés de presse qui nous disent constamment quoi dire et quoi faire devant les caméras et sur nos réseaux sociaux mais en tant que femme, je ne peux pas me permettre d'être hypocrite et de dire que je suis là seulement pour conduire.

- Juliette ? T'es toujours là ?
- LES FREINS NE MARCHENT PAS, je hurle dans le micro.
Je pense pas que je vais mourir, mais j'ai fait ce cauchemar tellement de fois que j'ai l'impression que c'est ce qui va arriver. Je connais ce circuit par cœur alors je me contente de lever mes mains du volant et de laisser ma monoplace heurter le mur. Est-ce que je vais prendre une pénalité pour ça ? Je viens juste de passer la ligne d'arriver en première place.
- Juliette ? Tout va bien ?
Je veux parler mais ma bouche reste close sans que je puisse faire quoi que ce soir, ma tête à heurter mon volant et ma trachée est comprimer par quelque chose. J'arriverais pas à sortir seule.
- Juliette ? La voix de Max (Fewtrell) dans mon casque.
Je ferme les yeux pour contrôler le peu que je peux encore respirer mais j'ai l'impression de m'endormir. Andrea continue de hurler dans le casque et alors que j'ai l'impression que je vais mourrir, les secours arrivent enfin.

- Merde, j'ai cru que je t'avais perdu, Max me prend dans ses bras et m'embrasse le front.
- J'arrivais plus à respirer. C'était flippant, je chuchote.
Il s'éloigne de moi et m'inspecte avant de regarder mon volant posé sur la table base. J'ai cru comprendre que je n'avais aucun traumatisme crânien et que outre une voix un peu éraillé et des bleus, je n'avais rien de grave.
- Lando a fait tes affaires et Andrea voudrait te voir avant qu'on rentre, il me reprend dans ses bras.
- Merde, il va m'engueuler pour Horner, je souffle.
- Je peux t'aider pour quelque chose ?
- Un bisous, je laisse ma tête tomber faire l'arrière.
- Un bisous ?
- Un bisous magique, je souris.
- Où ça ?
- Où tu veux, je fixe le plafond.
- On t'a donné de la morphine ? Il me regarde en rigolant.
- J'aimerais bien, j'ai mal partout et bientôt j'aurais mal à la tête, je rigole. Aie.
- Aïe ? Il s'allonge à côté de moi.
- Je souffre le martyre, je pose ma tête sur son torse.
- Je peux te faire ton bisous magique, il attrape mon menton.
Tu peux me faire du sexe magique. Je rougis à la pensée de Max et moi dans un lit. Je me contente de le regarder dans les yeux et il dépose un baiser sur mon nez.

De Charles Lecrash: Putain Juliette, maintenant que t'es positionnée on va tous devoir le faire. Tu peux pas faire des trucs de façon impulsive en imaginant que ça n'aura de conséquences sur personnes.
À Charles Lecrash: Mince, tu peux me parler maintenant ?
- Tout va bien ? Max passe ses bras autour de ma taille.
- T'es réveillé ! Je souris alors qui pose sa tête dans mon cou.
De Charles Lecrash: Fais pas la gamine. Lando m'a dit qu'Andrea était pas d'accord.
- Mmmh. Tu veux déjeuner quoi ?
À Charles Lecrash: Je me bats pour ce qui est juste. C'est toi le gamin mais personne ose te le dire parce que t'es susceptible à souhait.
- J'ai pas faim. On devrait rester au lit jusqu'à la fin de la vie, je me blottis contre lui.
De Charles Lecrash: Tu sais quoi ? Je comprend pourquoi ta mère s'est tirée.
À Charles Lecrash: Tu regrettes déjà de l'avoir écrit, je le sais. Devine quoi ? Je te pardonne pas.
- Jusqu'à la fin de nos vies ? Ça me va, il me prend mon téléphone.
- Lis pas ça.
- Charles t'as écrit ? C'est génial.
- Non, pas trop. On peut éviter d'en parler ?
- Il est pas venu te voir à l'hôpital alors qu'il a hurlé sur ses ingénieurs pour savoir si tu allais bien.
Appel entrant de Charles Lecrash.
- Allo ? Je te la passe.
- Quoi encore ?
- Il faut vraiment qu'on parle. Tu ne peux pas continuer à faire l'enfant parce que je ne t'ai pas choisie, c'est absurde.
- Pardon ?
- Juliette, il soupire. On doit juste mettre de la distance en attendant que ma relation se stabilise. Tu comprends non ?
- Et ça justifie ton comportement ? Je hausse le ton sans le vouloir.
- Mon comportement ? Tu vois pas que c'est toi qui déraille ? T'es là et tu fais la gueule dès que je rentre dans une pièce, dès que tu m'aperçois.
- Tu comprends vraiment rien hein.
- Alors explique moi, il geint.
- Si ça me blesse autant c'est parce que moi je t'aurais choisi toi. Je te choisis toujours toi sans que tu ne le vois jamais.
- C'est faux.
- Quand est-ce que j'ai été absente ? Tout le monde passe toujours après toi mais tu ne le vois jamais.
- C'est ce que tu veux te faire croire.
- Putain Charles, même quand Antoine est mort ma peine est passée après la tienne. Tu sais même pas que chaque nuit je me réveillais avec des nausées rien qu'à l'idée de tuer quelqu'un d'autre, je hurle.
Je n'arrive plus à retenir mes larmes et je n'entends même pas ce que Charles répond tellement je suis dans les vapes, ailleurs. Ça y est, je l'ai dit. Enfin.
- Quoi ? Mais tu aurais pu m'en parler. Tu aurais dû le faire.
- Tu avais mal. Pierre avait mal. Vous aviez besoin de quelqu'un de stable. Tu sais pourquoi ma mère s'est tirée ? Parce que je ressemble trop à Jules. Ma simple existence suffit à blesser les gens.
- Dis pas ça.
- Ju'. Tu devrais raccrocher, Max attrape ma main.
- Vas-t-en. Laisses moi.

Tous nos jours sans JulesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant