Chapitre 3

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- On est bien. Tu es en 2e position depuis le début des tests, Lando sourit en me tapant dans le dos.
- Ouais, j'enlève mes bras de ma combinaison. Mais 2e c'est nul.
Je m'éloigne et me dirige vers le réfectoire où tous le monde mange déjà. Je me contente de prendre un coca light et de sortir avant que quelqu'un me remarque. Je cherche après Andrea et il sourit quand je le trouve.
-Lando est parti rejoindre les autres, il me tape le dos.
- Je peux refaire un tour ? Rouler le temps que les autres sont en pauses ?
- Ça me semble bon. Je vais rester avec toi.
Je remet ma combinaison et j'enfile mon casque. Je monte dans ma monoplace et j'essaye d'avoir ce que je suis venue chercher. Plus tôt dans la matinée, on m'a demandé ce que je cherchais quand je conduisais. Au delà de la victoire, j'ai un problème d'addiction aux sensations fortes. L'adrénaline qui naît au creux de mon ventre, qui prend possession de tout mon corps, c'est pour ça que je vis.
- Bianchi, je pense que tu peux accélérer encore. Katchow.
- Compris.
Je rigole et Andrea aussi. Je prend chaque virage à une vitesse qui serait dangereuse en course mais là, c'est pas grave. Andrea me demande quand même de ralentir, ce que je fais.
- Andrea ?
- Ouais ?
- C'est à quelle heure que les caméras arrivent pour drive to survive ?
- Dans 15 minutes. Encore 1 tour et tu reviens.
- Ok.

Une fois mon tour finit, je retourne au box. En arrivant, Lando se fait interviewer alors que je me fais déjà filmer par une caméra alors que je ne fais qu'enlever mon casque. Je tente un sourire mais il s'évanouit dès que j'entends Lando parler de moi.
- C'est une bonne amie, même une des meilleures mais une fois sur le circuit, c'est votre ennemie. Elle est implacable. C'est pour ça qu'elle est aussi appréciée par tout le monde.
Son regard se pose sur moi et je baisse les yeux en enlevant ma cagoule. Je lisse mes cheveux et je me retourne franchement vers la caméra.
- Enchanté, Juliette Bianchi.
Je défait la tirette de ma combinaison, en sort mes bras et l'accroche autour de mes hanches en faisant un noeud.
- Il fait une chaleur de dingue. Vous avez déjà vu la cafétéria ? Je vais me chercher du sucre.
Je suis mal à l'aise devant les caméras. À une époque qui me semble lointaine, elle était toujours braquée sur Jules.
- Andrea me fait signe que non, je hausse les épaules en rigolant. Alors que voulez-vous savoir ?
- Vous êtes 2e actuellement aux essais. Qu'est ce que ça vous fait ?
- 2e c'est bien. Je conduis pour gagner alors je ne m'inquiète pas pour ma place.
- Si vous conduisez pour gagner, pourquoi être resté chez McLaren alors que Ferrari vous offrait une place ?
Je rougis alors que Lando pose son regard sur moi. Il ne savait pas, personne ne savait à part Charles et Carlos.
- Tout le monde attend de moi que j'aide Charles à réaliser le vœux de Jules mais ce que le public oublie, c'est que je ne suis pas Jules, je soupire. C'est indécent de m'imaginer chez eux seulement parce que c'est ce que Jules voulait. Charles a ses objectifs et j'ai les miens.
- Bien. Pour la suite on va juste vous suivre et vous filmer.
Je me retourne vers Lando et je lui souris gentiment.
- Okay. Montes. Il sourit.
Je saute sur son dos et il m'emmène jusqu'au réfectoire sous le rire d'Andrea. Au moment de choisir ma nourriture, il me sert le plateau lui même et je m'assieds sur ses genoux à table. Tout le monde nous accueille en souriant alors que Lando passe ses bras autour de ma taille.
Si je suis proche de quelqu'un pendant la saison, c'est bien lui. Il ne remplace pas Charles où Pierre mais on préfère mettre un peu de distance même si avec avec Charles on vit ensemble.
- Tu profites du circuit toute seule ? Charles me tapote la tête.
- Arrêtes, il y a les caméras, je fais la moue.
- Tu veux dire qu'on ne peux plus t'appeler Flash McQueen ? Je suis déçu, Pierre rigole.
- La déception est un sentiment légitime quand on a Macron comme président, je fais un grand sourire alors que les rires fusent.
- Alors Ju', t'as rencontré quelqu'un pendant la trêve ? Logan regarde Lando.
- Personne qui accepte que je traîne avec 19 garçons pendant toute l'année, je hausse les épaules. Mais je sais que le jour où j'aurais besoin de me détendre, Lando ne dira pas non, je lui fais un clin d'œil.
Les pilotes rigolent à la blague parce que tout le monde sait que j'ai envoyé Lando sur les fleurs quelques fois alors qu'on était ivre ensemble.

Ça va faire une semaine qu'on est ici à passer nos journées que le paddock. Charles et moi sommes dans les vestiaires pour discuter et je suis vraiment épuisée par la journée que je viens de passer.
- Mais je ne conduis pas seulement pour réaliser les rêves de Jules. Comme toi tu ne conduis pas seulement pour continuer à rendre hommage à Antoine, il tente de rester calme mais sa voix est dure.
- Je ne conduis pas pour rendre hommage à Antoine. Tu mélanges tout.
- Alors tu ne te sens pas coupable de votre dispute ? Tu n'as pas l'impression que c'est ça qui a déclenché l'accident ?
Ma bouche s'ouvre et se ferme machinalement sans qu'aucun mot ne sortent de celle-ci.
- Comment tu oses dire ça ? Tu...
- Ho arrête Juliette. Tu n'as pas parlé à Pierre pendant 4 mois après ça alors que c'est ton meilleur ami. On a tous vu ce qui s'est passé.
- Et qu'est ce qui s'est passé au juste ?
- Tu as l'impression d'avoir tué Antoine et après réflexion, tu as peut-être raison.
Je sors des vestiaires, les larmes aux yeux. Il m'attrape le poignet alors que j'arrive devant le box de Georges et je retire violemment mon poignet de sa main.
- Tu continues à m'en vouloir et à me faire du mal parce que j'ai dit ce que je pensais. En quoi c'était mon problème quand tu as choisis Ferrari à Williams ? Pourquoi c'est ma faute ? Pourquoi tu m'en veux tellement d'avoir gagné ? Je hurle.
Je me réfugie dans le box de Georges et il me prend directement dans ses bras. Je me retourne et je vois que Charles est planté là, au milieu des caméras. Je fond en larmes dans les bras de Georges et Charles part vers Pierre qui se trouve un peu plus loin avec le reste des pilotes.
Le plus dur quand on est pilote, c'est de garder son sang froid en toute circonstance, même quand l'adrénaline prend possession de nos sens primaires.
- J'ai pas tué Antoine... Je l'ai pas fait.
Les bras de Georges s'enroulent autour de mon corps et il frixonent mon dos dans l'espoir que cesse de pleurer. Pourtant ce qui me fait arrêter, c'est Pierre qui crie sur Charles. Je les regarde de hurler dessus et je prie pour que Netflix enlève ces parties là de nos vies au montage. La pression nous fait faire n'importe quoi, on fait tous pour l'évacuer avant de monter dans nos monoplace. Et parfois ça nous fait vriller.
- C'est bon Pierre. Il s'en veut assez comme ça.

- Et t'as retrouvé chez quel gars était ton pull ? Kika sourit.
- Merde pas ici ! Je suis épiée de partout ! Je plaque mes mains sur sa bouche.
Georges et Hamilton rentre dans le réfectoire et je lance un regard préventif à Kika.
- Vous allez bien les mecs ? Elle sourit.
- Ouais. Et toi ? Au fait Juliette, t'as oublié ton pull chez moi quand on était au ski. Je l'ai pris avec moi et...
- Tu peux le garder, je hoche la tête. J'en ai plein !
Kika me fait des yeux de merlans frits et puis on rigole toute les deux sous le regard d'incompréhension d'Hamilton. Georges lui fait signe de laisser tomber alors que je pleure littéralement de rire.
- Tu t'es tapée ce gars ? Slay QueenB. Elle chuchote à mon oreille.
- Waaaaw. Je veux un pull de ta collection en échange du mien Russell.
- Pourquoi j'ai l'impression qu'il se passe un truc incroyable mais que je le rate ? Lewis soupire.
- Parce que c'est le cas. Mais personne ne doit jamais savoir. Même pas qu'elles ont ri, Georges donne son yaourt à Lewis en se levant.

Tous nos jours sans JulesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant