16 : Parenthèse

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Scaramouche

Kazuha est parti.
Depuis son départ les heures sont beaucoup trop longues.
J'attends.
Je ne sais pas ce que j'attends.

Je suis allongé dans mon lit, mon casque sur les oreilles.

Ce lit, cet été, c'est avec Kazuha que j'y était allongé.
Il se plaignait de se cogner contre le lit du haut.

Je regarde Cactus-sans-nom.
Je regarde le sweat gris que j'ai volé a Kazuha.
Je regarde par la fenêtre.
Mes dessins accrochés au murs.

Mon portable vibre.

Na
"Scaramouche, je suis en
bas de chez toi. Je doute
que tu dormes. Tu veux descendre ?"

C'est fou, Nahida sait toujours quand ça ne va pas, et ce qui ne va pas.

Je pianote rapidement une réponse, me rhabille et je descends les marches de l'immeuble sans me fracasser par terre.

Nahida attends dehors, assise sur le rebord du trottoir.

"Salut." Je dis en arrivant derrière elle.

Elle lève la tête vers moi, et grâce a la lumière des lampadaires, je constate que ses grands yeux vers analysent chaque partie de moi.

"Tu ne dormais pas, n'est-ce pas ?" Elle se contente de répondre.

"En effet."

"Viens, je vais te changer les idées."

Nahida se lève.
Elle mesure une tête de moins que moi – pourtant je ne suis pas très grand. Ses cheveux blancs et verts sont toujours longs, dans une queue de cheval haute.
Elle porte sa chemise en flanelle verte kaki, avec son haut blanc en dessous, et son jean large délavé.

Nahida me fixe, voyant que je ne bouge pas.

"Comment tu sais ?" Je demande.

Il n'y a pas d'autre façon de formuler ma question. Si elle a réussi a savoir que je me sentais mal, elle a forcément compris ma question.

"Je pensais bien que le départ de Kazuha allait t'affecter."

"C'est très vague comme réponse."

"Il m'a demandé de veiller sur toi." Elle réponds, dans le plus grands des calmes.

Je suis surpris.
J'ai tellement de questions.

"Il t'as dit quoi d'autre ?"

"Je ne te le dirai pas. Il a seulement demandé a ce qu'on veille sur toi."

"On ? Qui ca ?"

"Je ne te dirai pas non plus. Tu n'as pas besoin de savoir."

Je soupire, et je me contente de toutes ces réponses vagues et imprécises, car je sais que ça ne sert a rien d'insister avec Nahida : c'est une tombe.
Kazuha s'est adressé à la bonne personne, en tout cas.

Nahida et moi marchons ensemble dans la ville, les quelques lampadaires sur notre chemin éclairent le bitume, et toutes les boutiques sont éteintes.

Il n'y a que nous.
Nos voix résonnent dans le quartier.
On parle de tout et de rien.
On parle aussi bien de Kazuha que des nouveaux potins que Nahida récolte.

"Alhaitham a faillit mettre Kaveh dehors, aussi." Elle ajoute.

"Encore ?" Je réponds, presque habitué à ce que Kaveh se fasse foutre dehors par son colocataire.

Dans les coulisses de notre amour [KAZUSCARA modern]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant