I - Prologue

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Lors d'une sombre nuit de printemps, une certaine agitation se fit sentir à la capitale. Il devait être dans les premières heures dépassant minuit, lorsqu'une masse importante de personnes se rassemblèrent autour de quelque chose en plein milieu d'une rue commerçante de Nivurel. Si la vie nocturne de la cité était bien connue de tous, l'ambiance tendue en cet instant n'avait rien de normal, ou d'appréciable. Voilà une dizaine de minutes déjà qu'un cris strident avait retenti non loin de la taverne la plus populaire du coin, et que plusieurs personnes s'étaient rapprochées de sa source. Toujours à l'intérieur du bâtiment, un petit garçon sans histoires des bas quartiers qui aurait probablement dû être couché à cette heure tardive, était assis près du comptoir.

- Y se passe quoi, Ti'Paul ?

L'homme de l'autre côté du bar resta muet un instant, ses mains et son esprit occupés à réparer avec vigueur une choppe en bois dont le dernier client avait fracassé contre le coin d'une table, probablement trop ivre pour se rendre compte de son geste. Quand enfin il relâcha la poignée et que celle-ci ne se décola pas, le petit homme barbu vint se redresser.

- 'Cune idée, gamin. Tu d'vrais pas t'en faire, tant qu'on est à l'intérieur, ont d'vrais pas avoir d'problèmes.

Le jeune garçon vint alors se pencher en avant, laissant ses jambes tomber vers le sol depuis le tabouret où il se trouvait, trop haut pour lui.

- Moi, j'vais voir si t'a trop peur ! Dit-il en hochant ses courts cheveux roux dans tous les sens.

Le dit "Ti'Paul" vint alors élever la voix, alors que l'enfant dont il s'était pris d'affection se dirigeait vers la sortie.

- C'est dangereux, attend, gamin ! Ton père va m'faire la misère s'il apprend que..

Mais alors que ses derniers mots sortaient de sa gorge, le petit était déjà bien loin, à gambader dans les rues en pleine nuit.

Au bout de longues minutes, il arriva enfin non loin de l'attroupement de gens ayant été autant victime de la curiosité que le petit rouquin.

Sans se faire prier, le jeunôt se rapprocha de l'agglomération de citoyens. Les murmures se firent de plus en plus lourds, alors qu'il se faufila entre les grandes personnes lui barant la route. Une vieille femme reconnaisait le petit, tentant vainement de l'attraper par le bras avant qu'il ne voit l'horreur se tenant au milieu du cercle d'individus.

Au milieu de tout ce brouhaha, se tenait un corp inerte, froid et sans vie. Ses cheveux longs d'un roux identique à celui du petit furent tâchés par la flaque de sang au sol. Le plus marquant pour n'importe quel passant portant une quelconque importance à la scène, fut les deux lacérations parallèles sur son dos, l'hémorragie que cela avait causé étant probablement la cause de son décès.

- P.. 'Pa ?

La foule vient subitement à se taire à l'entente de la voix du petit, dont les yeux vibraient sous le choc. Sans laisser le temps au petit de comprendre, un homme sortit de la masse, encapuchonné. La seule chose notable sur sa personne fut sa voix pesante, sa peau matte, ainsi que les bagues en or qu'il portait à chaque doigt.

- Pauvre enfant ! Mesdames, messieurs, voyez vous ce que je vois ? Un horrible meurtre, commis en l'honneur de ces satanés Anges ! Constatez par vous-même ! Ces traces sont clairement un avertissement et une marque de leurs revendications sur cet acte uniquement digne de leur monstruosité ! Combien d'enfants vont-ils devoir être séparés de leur famille avant que nous réagissions ?

Un murmure secoua la foule, alors que le nouvel orphelin tomba à genoux au sol, figé. L'homme ayant parlé vint aussitôt poser un genou au sol, utilisant deux doigts pour remonter doucement le menton de l'enfant vers lui.

- Ne t'en fait pas, mon garçon. Notre héros viendra te sauver de ta peine, de ta douleur, et des créatures qui ont fait cela à ton père. Il nous vengera. Et ainsi, nous reprendrons ce qui nous appartient, notre liberté.

Éclipse CélesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant